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La Izquierda Diario
21 de novembre de 2017 Twitter Faceboock

Les pires travers du capitalisme
Traite humaine en Lybie. L’esclavage moderne s’invite brutalement sur le devant de la scène
Frédéric Apoyo

Les images de CNN de marchés aux esclaves en Libye, ont dévoilés à la face du monde l’horreur bien réelle de la traite humaine. Un phénomène qui est une composante organique du capitalisme, et contre lequel il convient de lutter sur le terrain de la lutte des classes.

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La boite de pandore s’est ouverte

Les images de la chaîne américaine CNN, révélant un marché aux esclaves subsahariens en Libye n’ont pas manqué de devenir virales sur internet. C’est avec une extrême violence que la traite humaine, et notamment la vente de migrants fuyant la guerre et la misère, s’est invitée sur le devant de la scène publique. Une réalité crue, révoltante et qui a largement scandalisé, invalidant de fait les discours les plus réactionnaires de l’extrême droite sur ces questions.

Oui, la boite de pandore s’est ouverte ces derniers jours, faisant taire pour un temps les discours xénophobes les plus virulents. Les images de CNN ne sont pas le seul élément qui font apparaître l’esclavage moderne comme relevant d’un quotidien certes invisibilisé, mais ô combien réel. Pour ne parler que de ces derniers jours, un couple qui détenait une esclave a été appelé à comparaître devant le tribunal de Garches (dans les Hauts-de-Seine), le chiffres de 46 millions d’esclaves dans le monde a été avancé dans la presse tandis que des articles sur l’esclavages comme fléau mondial ont été publiés dans de nombreux médias traditionnels.

La traite humaine n’est pas une « dérive », mais une expression des pires travers du capitalisme

Ce qui frappe le plus, ce qui est le plus glaçant lorsque l’on regarde les images de CNN, c’est bel et bien l’aspect « banal », dans la forme, de la vente. Traité comme n’importe quelle marchandise, les migrants-esclaves défilent les uns après les autres, sont stockés puis deviennent propriété des acheteurs – une routine bien rôdée.

Le trafic est l’une des conséquences directes de la décomposition du capitalisme. Bien sur, l’esclavage, lui, est bien antérieur au système économique actuel. Pour autant, dans un système ou tout se vend et qui est structuré autour du concept de « l’exploitation de l’homme par l’homme », il apparaît comme évident que la traite humaine puisse être considéré comme un marché en soi.

Si aujourd’hui, l’affaire fait grand bruit – et ce alors que l’esclavage moderne n’est en rien un phénomène méconnu des hautes sphères de la société – c’est bel et bien parce que, sur le plan moral, l’opinion publique à large échelle a été scandalisée par les révélations. Le projecteur a aujourd’hui mis en lumière l’un des pires travers du capitalisme, qui entretient et reproduit de façon structurelle la traite humaine.

Une première manifestation à Paris. Poursuivre sur la voie de la mobilisation !

Mais la contestation n’a pas seulement déferlé sur les réseaux sociaux. Ce 18 novembre, près de 6 000 personnes ont pris la rue à Paris, pour afficher leur dégoût, ainsi que leur solidarité envers nos frères et sœurs de classe victimes de la barbarie capitaliste, faites de misère, de guerre et de traite humaine.

Je suis là, car j’ai vu mes frères vendus en Libye comme des tomates sur un comptoir, j’ai vu mes frères tués comme des poulets dans une ferme et personne ne dit rien ! 

Viviane, manifestante qui a pris part au cortège du 18 novembre

Une manifestation rassemblant essentiellement des personnes issues de l’immigration, et qui témoigne d’une véritable colère contre la politique impérialiste de l’État français. « Noir·e·s et fier·e·s ! Libérez nos frères ! Libérez nos sœurs ! Libérez l’Afrique ! Non à l’esclavage en Libye ! Sarkozy assassin ! » chantaient ainsi les manifestants.

Dans ce cadre, il est indispensable que les organisations syndicales et politiques, et plus largement le monde du travail, joignent leurs drapeaux contre l’esclavage moderne, le racisme et la politique impérialiste de la France qui sévit en Afrique et ailleurs. En effet, il s’agit de la plus élémentaire solidarité internationaliste et de la seule voie qui permettra de lutter conséquemment contre ce qui constitue l’une des ignominies les plus révoltantes du système capitaliste. Ce sont bel et bien nos frères et sœurs de classe qui défilent dans ces marchés morbides, et il s’agit aujourd’hui pour le monde du travail de prendre pleinement part au combat contre ce fléau. Les slogans tels que « de l’air, ouvrons nos frontières » ou encore « nos vies valent plus que leur profit » sont en ce sens d’une actualité brûlante.

 
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