Le 24 avril 2024, Amir Raesian, avocat du rappeur Toomaj Salehi, a annoncé sur X que le tribunal révolutionnaire islamique d’Ispahan avait prononcé la peine de mort contre le jeune rappeur. Accusé par la juridiction de « corruption sur Terre », le rappeur kurde de 33 ans fait face à la répression des autorités iraniennes depuis des années. Véritable visage d’une génération étouffée par le régime théocratique iranien, le chanteur, fils d’un prisonnier politique, s’est fait connaitre au travers de ses musiques qui dénoncent la pauvreté, la violence politique du pouvoir central ou la corruption qui garenne la société iranienne. Intolérables pour le régime qui scrute et persécuté toute manifestation de contestation à son égard, ces dernières ont valu au jeune musicien des séjours en prison à répétition. Ainsi, quelques mois seulement avant le début des révoltes suitées par la mort de Mahsa Amini, une jeune femme kurde assassinée par la police des mœurs iranienne, en novembre 2022, ce dernier avait été placé en détention pour plusieurs mois, du fait d’une œuvre critiquant les soutiens du la dictature iranienne et la barbarie de ce dernier.
En avril 2024, c’est la peine la plus lourde qui est prononcée contre Toomaj Salehi : la peine de mort. Dans une interview avec le Shargh Daily, son avocat dévoile que les charges retenues contre le rappeur étaient des « accusations de complicité de sédition, de rassemblement et de collusion, de propagande contre le système et d’appel à des émeutes », suite à une vidéo publié sur ses réseaux, dans lesquels le chanteur affirme "la nécessité de s’opposer au régime". Ce sont également, une nouvelle fois, les chansons du rappeur, où il interpelle les violences du régime iranien et revendique la liberté et les droits humains, qui sont mises en cause.
Cette condamnation, figure comme nouvel exemple de la répression brutale qui s’abat contre tout opposant politique au régime, alors que le rappeur avait déjà fait face à des conditions d’incarcération violentes après son arrestation en 2022. En effet, d’après une vidéo de Toomaj Saheli, il a subi au cours de son incarcération diverses méthodes de tortures et a été enfermé dans une cellule d’isolement pendant plus de 200 jours.
Suite au verdict, la mobilisation de soutiens au chanteur et contre la violence du régime iranien, ne se sont pas fait attendre. En plus de l’appel à l’Iran d’experts de l’ONU à annuler cette peine, plusieurs mobilisations se sont tenues, notamment à Paris, où 300 personnes se sont rassemblées pour dénoncer cette décision et appeler à la libération du chanteur. Or, comme le souligne l’organisation Amnesty International, le chanter n’est pas le seul à risquer la peine capitale pour s’être levé contre le régime. L’ONG organise en ce sens, depuis février une campagne visant éviter la peine de mort à 14 détenus, condamnés pour avoir critiqué le régime.
Iranian authorities must quash Toomaj Salehi’s conviction and death sentence and release him immediately. pic.twitter.com/GBoV5CMMSe
— Amnesty International (@amnesty) April 25, 2024
Contre la volonté d’un régime réactionnaire à étouffer l’opposition politique, soutien à Toomaj Saheli et au peuple iranien qui font face à la répression politique, policière et pénale !
