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Pas d’« argent magique » sauf pour l’armée

100 milliards de plus pour la défense : de l’argent pour l’armée, pas pour les retraités

Macron a annoncé vendredi une nouvelle hausse de 100 milliards du budget de l’armée, qui montera à un record de 413 milliards d’euros sur les prochaines années. Si sous couvert d’austérité il faut imposer aux travailleurs une retraite toujours plus tardive et miséreuse, il reste apparemment de l’argent dans les caisses pour s’offrir des tanks et des avions de chasse.

Seb Nanzhel

21 janvier 2023

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Crédits photo : AFP

100 milliards de plus sur la période 2024-2030 par rapport à 2019-2025. L’année commence bien pour l’armée française, qui s’est vue promettre vendredi une rallonge de budget massive à l’occasion des vœux de Macron, à la base aérienne de Mont-de-Marsant. La nouvelle loi de programmation militaire, qui devra encore être présentée au parlement autour de mars, prévoit ainsi un budget de 413 milliards d’euros, contre 295 milliards lors de la dernière période. Un budget record donc, en hausse d’un tiers.

C’est à côté d’un Rafale (environ 70 millions d’euros) et d’un lanceur de missiles sol-air (comptez dans les 50 millions) que le président a annoncé ce nouveau cadeau. Et pour la prochaine période, il voit les choses en grand : « Toutes les couches de la défense sol-air seront aussi renforcées, le budget du renseignement sera doublé, la flotte de drones est appelée à se renforcer et l’armée de l’air passera au « tout Rafale » », rapporte Sud-Ouest. La loi prévoit ainsi la poursuite des grands programmes militaires en cours, entre la rénovation des blindés, la modernisation de l’armement nucléaire, ou encore le développement d’une nouvelle génération de porte-avions.

Ce budget permettra également à l’État français de renforcer son contrôle des « DOM-TOM », avec l’augmentation des effectifs et des moyens présents sur place. Macron a d’ailleurs pleinement assumé leur nature d’avant-poste militaire pour l’impérialisme français, expliquant qu’ils seraient « aux premières loges des possibles confrontations de demain ». Également, après avoir annoncé début janvier vouloir généraliser le SNU, Macron a affirmé vendredi vouloir multiplier par deux le nombre de réservistes (40.000 aujourd’hui). Une volonté de mise au pas de la population à peine voilée : le président a expliqué vouloir renforcer la « force morale » du pays par ce moyen.

Cherchant à justifier cette surenchère militaire et réactionnaire, Macron a martelé un discours ultra belliciste : « La LPM traduit les efforts du pays en faveur de ses armées. Ces efforts seront dans les années qui viennent à proportion des dangers, c’est dire considérables… », allant jusqu’à assumer vouloir « avoir une guerre d’avance » et s’appuyant sur le renforcement militaire généralisé entraîné à la suite de la guerre en Ukraine. Le titre pro-patronal Les Echos ne s’y trompe d’ailleurs pas lorsqu’il affirme avec entrain que « la guerre en Ukraine était l’occasion rêvée d’un immense coup d’accélérateur. »

C’est également un cadeau de taille pour les industriels du secteur, d’autant plus que Macron, dans une logique de « souveraineté nationale », entend privilégier les fabricants français.

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Alors que les arguments du gouvernement pour attaquer les retraites et nous faire travailler plus longtemps tournent principalement autour de déficits à venir ou du manque de moyens, force est de constater que de l’argent, il y en a, lorsqu’il s’agit de mieux doter le bras armé de l’impérialisme français.

Ainsi, Elisabeth Borne prétendait devant Le Parisien que « si on ne fait rien, nous aurons plus de 100 milliards d’euros de dette supplémentaire pour notre système de retraite dans les dix prochaines années ». Si ces déficits sont très hypothétiques dans le système actuel de retraite, ils représenteraient en réalité pile-poil le montant de ce nouveau cadeau à l’armée et aux industriels de l’armement.

Les priorités du gouvernement sont claires : « les efforts du pays en faveur de ses armées » seront payés par les travailleurs, qui devraient pour cela accepter une retraite réduite et plus tardive. Au lendemain d’une mobilisation particulièrement massive contre la réforme des retraites, cette nouvelle annonce de Macron sonne comme une provocation contre tous les secteurs mobilisés. A nous de laver l’affront dans la rue, les lieux de travail et d’étude, en faisant ravaler sa réforme à Macron et en refusant la surenchère militaire et réactionnaire qu’il veut nous imposer.


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