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Meilleure ennemie des travailleurs

1er Mai. Pendant que Marine Le Pen se pavane à Paris, la répression pour les manifestants

Alors qu’à Paris ou à La Réunion, des manifestants ont été réprimés par la police, Marine Le Pen rendait tranquillement hommage à Jeanne d’Arc accompagnée des caméras et des journalistes. Un 1er mai sous le signe de la répression et des attaques antisociales, pendant que le Rassemblement National se pavane à Paris.

Hagop Zimmer

1er mai 2020

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A gauche, Marine Le Pen et Jordan Bardella devant la statue de Jeanne d’Arc, à Paris, peu après 9 heures ce vendredi (crédit photo : AFP/Alain Jocard). A droite, un manifestant violemment arrêté ce matin place de la République à Paris pour la journée internationale pour la lutte des droits des travailleurs (crédit photo : Martin Barzilai).

Dans le même temps et à une heure d’intervalle, deux rassemblements ont eu lieu ce matin. Ce vendredi matin vers 9h, la présidente du Rassemblement National est venue comme chaque premier Mai déposer une gerbe de fleurs aux pieds de la statue de Jeanne d’Arc dans le 1er arrondissement de paris. Munie d’un masque et accompagné de Jordan Bardella, son vice président, elle a donc pu rendre tranquillement hommages à Jeanne d’Arc sous les caméras de plusieurs équipes de journalistes.

Une heure plus tard, à place de la République, nous avons droit à une toute autre scène. Alors que quelques manifestants se sont rendus sur la place, respectant les gestes de distanciation sociale et munis également de tout l’attirail de protection (du masque jusqu’au gant) ainsi que de banderoles. La police n’a pas tergiversé et a arrêté violemment cinq manifestants alors que ceux-ci se trouvait à distance les uns des autres et étaient équipés de masques. Une preuve de plus de la répression à deux vitesses, ou disons-le clairement, de la répression de classe qui s’abat sur les classes laborieuses en ce premier mai, mais aussi au quotidien.

Pas de rassemblement ! Enfin, ça dépend pour qui et pourquoi...

Du côté des syndicats, si la grande majorité a appelé à célébrer cette journée internationale de lutte pour les droits des travailleurs sur les balcons et les réseaux sociaux comme la CGT, la CGTR Port et Docks de la Réunion a appelé à un rassemblement des dockers, en petit groupe dans la cité portuaire, avec pour appuis les délégués syndicaux, en respectant les gestes barrières et en portant des masques. C’est donc une quarantaine de personnes, en première ligne pour assurer le ravitaillement de l’île, qui se sont réunies et tout autant de procès verbaux dressés, à la fois pour défaut d’attestation mais également pour rassemblement de plus de 10 personnes.

A Annonay (Ardèche/ Rhône-Alpes), c’est une manifestation en voiture qui était prévue par l’union locale de la CGT contre l’ouverture du magasin Géant Casino ce 1er mai. Mais la Mairie a posé son véto pour raison sanitaire ; la manifestation n’a donc pas eu lieu. Pourtant, la manif étant prévue en voiture, les gestes barrières auraient été respectés. Comme le dit Jean-Pierre Serrières, le secrétaire général de l’union locale : « On autorise des entreprises à faire travailler des centaines de salariés les uns sur les autres, et nous on n’a pas le droit de manifester, chacun dans notre voiture ? » Puis, plus tard, « Cette décision ne passe pas. Tous nos droits sont bafoués pendant ce confinement. Les magasins de bricolage ont rouverts, les clients se baladent sans aucune protection, et dans le même temps on interdit une manifestation ! C’est aberrant... Après le confinement, les responsables politiques comme les patrons devront s’expliquer ».

Après le crime de Lèse majesté, le délit de solidarité

Dans le 93, la police condamne les actes de solidarités. En effet, une Brigade de Solidarité Populaire du coin a été nassée par la police qui a verbalisé les bénévoles, les empêchant ainsi de mener à bien leur distribution de nourriture aux plus démunis sur la place du marché de Montreuil.

Après qu’une jeune femme ait été intimidée et placée en garde à vue il y a quelques jours pour une banderole, « Macronavirus à quand la fin ? », marquant ainsi la résurgence du crime de lèse majesté dans les mœurs, c’est maintenant au tour du délit de solidarité de faire son entrée dans l’arsenal répressif du gouvernement.

L’arsenal policier employé pour réprimer les manifestants rassemblés pour la journée internationale pour la lutte des droits des travailleurs, tout en laissant Marine Le Pen rendre tranquillement hommage à Jeanne d’Arc est à l’image de la gestion répressive et antisociale du gouvernement. Une gestion qui veut faire payer la crise aux travailleurs, en les sacrifiant sur l’autel de « l’union nationale » réactionnaire au service du patronat. Une gestion dont le Rassemblement National n’a rien à envier, lui qui appelle à plus de répression policière dans les quartiers populaires, défend les intérêts du grand patronat et de l’impérialisme français, et prône une politique nationaliste et xénophobe face à une crise internationale qui exige au contraire une réponse internationaliste et la solidarité des travailleurs du monde entier.


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