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Mais comment ça se fait qu’ils portent tous un brassard ?

1er Mai à Paris : la vérité sur certains « manifestants » cagoulés, tout de noir vêtus

A Paris, de l'autre côté du pont d'Austerlitz, beaucoup de manifestants ont attendu sur le boulevard de l'Hôpital – plusieurs heures et sans succès – l'arrivée du traditionnel défilé du 1er mai, finalement cassé en deux avant la gare d'Austerlitz. Mais faute de voir arriver les cortèges, c'est un tout autre spectacle qui s'est donné à voir : celui d'un incroyable dispositif policier, d'une cinquantaine de camions de CRS parqués dans les locaux de l'hôpital de la Salpêtrière, d’autres stationnés dans les rues adjacentes, mais aussi et surtout l’irruption de groupes de dizaines de personnes encagoulées, voire casquées, tout de noir vêtus, munis de sacs visiblement non contrôlés, et se rendant, à grand enjambées, au contact de la « tête de cortège ». Qui étaient-ils ? Petit indice : ils portaient tous une petite oreillette et serraient chaleureusement la main des flics en uniforme…

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Les médias ont fait des gorges chaudes des « dégradations » visibles sur le premier tronçon du Boulevard de l’Hôpital. La question n’est pas de nier la casse du McDo ni l’incendie des deux concessionnaires (qui se situaient, par ailleurs, sous un immeuble d’habitation), ni même la casse du « mobilier urbain », à savoir une partie des panneaux de pubs Decault. Néanmoins, ces fameuses dégradations ont été bien moindres que celles qui ont voulu nous être vendues par les médias qui décrivaient un Paris sens-dessus-dessous, moindres également par rapport à d’autres moments récents de manifestations. Bien moindres, bien entendu, que le saccage généralisé du territoire de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes opéré sur ordre du gouvernement, ces derniers temps.

Pour ce qui est des « acteurs » et « actrices », il ne s’agit pas non plus de nier le fait que se trouvaient, devant le cortège syndical, plusieurs centaines de manifestants décidés à en découdre. Le chiffre de 1200, communiqué par la Préfecture, est largement fantaisiste et vise à alimenter les fantasmes et à faire les gros titres de la presse. L’enjeu n’est pas non plus, ici, de discuter de l’impact de formes de manifestation et d’action propres de la mouvance autonome visant à cibler, spécifiquement, des symboles.

Ce qui est plus intéressant, c’est de s’interroger sur la façon dont, au cours de la manifestation, plusieurs dizaines de « manifestants » ou qui se présentaient en tant que tels, à première vue, ont pu descendre le boulevard de l’Hôpital, après avoir échangé des signes de connivence et des poignées de main avec les officiers commandant les escadrons de CRS.

Selon Le Monde, dans son édition du 3 mai, le cortège de tête se caractérise comme « un groupe affinitaire » pour partie constitué de manifestants appelés « black blocs » en raison de « leur tenue entièrement noires, masques ou cagoules compris ». Pour les camarades qui étaient présents en amont de la manifestation, si l’on s’en tient à cette définition, plusieurs de ces individus ont été vus. Les quelques clichés, ci-dessous, en témoignent.
 

Une méthode connue, comme l’illustre la photo suivante issue de la COP21 :

Évoluant par petits groupes et très mobiles, commentant, de façon très crue, ceux et/ou ce qu’il fallait « péter » ou « démonter ». De qui ou quoi parlaient-ils ? Des manifestants ou du « mobilier urbain » ? Pourvus de lourds sacs-à-dos, qui n’avaient pas été fouillés. Munis de casques de moto, qui pendaient à leur ceinture. Habillés en noir, certains arborant même un keffieh palestinien. Cagoulés, dès qu’ils approchaient le bas du boulevard, ou masquant leur visage d’une écharpe. Tous, ou presque, avec une oreillette, plus ou moins habilement cachée sous un bonnet. Et ce n’est qu’au moment de « passer à l’action légale », à savoir matraquer et interpeller, après s’être fondu dans la foule, qu’ils passaient leur brassard orange siglé « police ».

Quel qu’ait été le nombre des manifestants en bout de Pont d’Austerlitz, à 15h30, ce sont plusieurs dizaines d’autres, policiers en civil, déboulant de derrière les cordons de CRS, voire de derrière les grilles de l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, qui ont multiplié les provocations et les incidents, en milieu d’après-midi.

Le Monde, toujours très professionnel et objectif dans la façon dont il délivre les informations, souligne que les « black blocs » avaient promis « une journée d’enfer ». De façon tout à fait légale, la Préfecture, quant à elle, avait déclaré, dès la veille du 1er, qu’elle serait sans pitié et qu’il y aurait des affrontements. Et Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, a réitéré le propos, puisque lors des prochaines échéances sociales, le gouvernement a assuré sa « volonté de séparer les manifestants de ceux qui cassent ». En cassant, précisément, les cortèges en deux ou en trois, et en empêchant que ne s’exprime la contestation sociale. Voilà qui sont les véritables casseurs. Tout de noir vêtus, ou en costume-cravate. 


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