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Pas d'argent magique !

20 milliards pour renflouer les grandes entreprises et seulement 39 millions pour l’aide alimentaire !

Le confinement accentue la précarité et plonge dans la pauvreté des centaines de milliers de personnes. Le gouvernement a annoncé jeudi un plan d’urgence dans lequel il accorde 39 millions d’euros pour l’aide alimentaire. A côté de ça 20 milliards d’euros sont mis à disposition pour renflouer de grandes entreprises comme Air France. Voilà les priorités du gouvernement !

Jules Fevre

25 avril 2020

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110 milliards d’euros. C’est le montant du second projet de loi de finances rectificative (PLFR) voté par le Parlement jeudi sur proposition de l’exécutif. Si le précédent plan de soutien tablait sur environ 40 milliards d’euros, celui-ci a plus que doublé, alors que le PIB de la France devrait descendre de 8% pour l’année 2020, quand celui-ci, à titre de comparaison, n’avait reculé que de 2,9 % en 2009 suite à la crise des Subprimes. Mais, alors que la crise sanitaire fait rage, que les soignants continuent de dénoncer le manque de moyens, qu’une partie importante des travailleurs sont contraints de se déplacer pour travailler faute d’avoir les moyens de se confiner, et que des grandes entreprises comme Toyota organisent déjà une reprise de l’activité, le gouvernement est auc chevet des grands capitalistes en leur accordant 20 milliards d’euros dans ce second projet de loi de finances rectificatives. 

Parmi celles-ci, Air France, Renault, ou encore le parapétrolier Vallourec. Ces deux premières entreprises, après avoir été privatisées viennent maintenant supplier qu’on les renfloue avec de l’argent public. Les plus précaires quant à eux, devront se contenter d’une aide de 150 euros avec un supplément de 100 euros par enfant, ainsi que d’une somme de 39 millions pour l’aide alimentaire. Encore une fois, "socialisation des pertes, privatisation des profits". Par ailleurs, des amendements adoptés par le Sénat pour taxer le secteur des sociétés d’assurances, pour empêcher les entreprises disposants de filiales dans des paradis fiscaux de bénéficier des aides, ou encore, de consacrer 1,5 million d’euros pour les enfants et les femmes victimes de violences durant le confinement, ont tous été rejetés. 

Autant de choix économiques qui promettent de sanctionner toujours plus des millions de personnes dont la précarité a pris pendant le confinement de nouvelles proportions. Ainsi « depuis trois semaines, l’association fondée par Coluche a multiplié par trois les distributions de rue dans certaines villes » alertait le président des Restos du coeur dans Le Monde. En effet, beaucoup ont perdu leurs emplois depuis les premières mesures de confinement. Parmi eux, les étudiants, dont l’activité se résume souvent à l’un de ces « jobs alimentaires » pas toujours déclarés qui leur permettent de financer un temps leurs études, sont nombreux à s’être retrouvés du jour au lendemain sans source de revenus, devant trouver des solutions pour se nourrir. En témoigne l’exemple de l’université Paris 8 où ils sont des milliers à s’être inscrits pour accéder à des colis alimentaires d’urgence. [Dans ce reportage du Huffington Post, un étudiant témoigne : « Je suis resté deux jours sans manger »-https://www.huffingtonpost.fr/entry/confinement-precarite-etudiants-aides_fr_5ea18c4cc5b699978a344c4d?utm_hp_ref=fr-economie]. 

De même, à Marseille, ce sont des travailleurs du McDonald’s de Saint-Barthelemy qui ont décidé de prendre eux-mêmes en main le restaurant pour préparer des colis alimentaires pour les plus démunis, en association avec le collectif Maison Blanche.

Ici encore, ce sont les plus exposés à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques qui paient pour les grands patrons. Lesquels n’ont eu de cesse depuis le début de l’épidémie de tout mettre en oeuvre pour rétablir leurs marges de profits aux dépens de la santé des travailleurs. Notons au passage que ce sont des entreprises parmi les plus polluantes qui vont bénéficier de ce pactole.

Si ces capitalistes qui se gavent depuis des années, sur le dos des travailleurs qu’ils exploitent, par les prix qu’ils mettent œuvre et par les aides d’Etat dont ils profitent à souhait (CICE, Crédit Impôt Recherche), sont désormais incapables de maintenir leur activité, et menacent, si on ne leur verse pas des centaines de millions d’euros, de licencier massivement, nous devons opposer l’interdiction des licenciements et l’expropriation sous contrôle des travailleurs de ces grands groupes ! Ce n’est pas aux travailleurs de payer la crise sanitaire ni économique. Ce n’est pas le pangolin qui en est responsable mais ceux qui ont brisé le système de santé et qui condamnent à la précarité de plus en plus de travailleurs, ceux qui à l’échelle mondiale à force de spéculation et de course aux profits posent les bases à ces crises qui font basculer du jour au lendemain la vie de milliards de personnes.

Crédits photo : France 3


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