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Lutte contre la Loi Travail

#23juin à Paris. « Nous ne nous laisserons pas humilier ! »

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Cécile Manchette{}

Le gouvernement a tout fait pour empêcher la manifestation du 23 juin, avant de reculer. La manifestation n’a finalement pas été interdite mais le « soulagement » ressenti n’a duré que quelques instants : un parcours imposé de 1,6 km autour du bassin de l’Arsenal à Bastille accompagné d’un dispositif policier démesuré de 2000 CRS et d’un système de « filtrage » à l’entrée de la place. Un parcours de défilé syndical en forme de cuvette, une insulte de plus au mouvement contre la Loi Travail et son monde. Malgré cela, en dépit des menaces, des barrages, plusieurs milliers de personnes se sont réunis place de la Bastille : entre 60 000 et 100 000 selon l’intersyndicale.

Vers 14h, les manifestants réunis place de la Bastille ont pris la voie du chemin imposé : un parcours humiliant après trois mois de mobilisation et une manifestation nationale qui le 14 juin rassemblait à Paris des centaines de milliers de personnes. Une atteinte aux droits démocratiques, qui a donné la rage aux manifestants. C’est donc, d’autant plus déterminés, qu’ils se sont rendus, ce jeudi après-midi, au point de rendez-vous, pour dire leur colère contre la Loi Travail et contre le gouvernement. Une politique ultra sécuritaire, un tournant autoritaire, un attirail répressif qui alimentent le rejet du pouvoir en place, d’une démocratie qui « n’en est plus une ».

« Tout le monde déteste tourner en rond » un slogan partagé d’un bout à l’autre du « serpent » qui s’est enroulé autour du bassin de l’Arsenal. Des cortèges autonomes devant, Nuit Debout, les étudiants, les cheminots, les postiers à la suite et des cortèges syndicaux : ils étaient tous là, ces manifestants qui se côtoient depuis maintenant près de trois mois.

« Comment a-t-on pu accepter ce parcours ? »des manifestants réduits à ouvrir leur sac à l’entrée de la place, à être fouillé, parfois interpellés pour avoir emporté légitimement avec eux des foulards et des masques pour se protéger. Des manifestants qui luttent pour leurs conditions de vie et de travail et qui devraient contenir leur colère en faisant l’équivalent d’un tour de stade ? « Manifestez mais pas trop » peut-on lire sur une pancarte. Chaque manifestant est désormais potentiellement un élément « perturbateur » de l’ordre public, un « casseur ». Il faudrait nous taire, rester à la maison.

Les interpellations sont allées bon train à Paris aujourd’hui. Des interpellations – de manifestants soumis à des interdictions de manifester, des personnes détentrices d’objets interdits par la préfecture, des postiers, des journalistes, des manifestants qui photographiaient la BAC ou filmaient des scènes d’interpellations - et des rétentions – plusieurs heures pour les journalistes et photographes de Taranis News et Streets politics dont les vidéos de chaque manifestation circulent sur YouTube - qui avaient pour but d’intimider, de ficher, de faire circuler le mot d’ordre des forces de policeet du gouvernement « tolérance zéro ».

Pourtant, c’est encore une fois dans la bonne humeur, la détermination, la conviction que des milliers de personnes ont défilé, si ridicule que soit la balade, pour montrer qu’eux et elles aussi tiendront « jusqu’au bout » avec un mot d’ordre qui ne change pas : le retrait de la loi.


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