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IVG interdite au Salvador

30 ans de prison pour une adolescente ayant accouché d’un enfant mort-né après un viol

C’est une horreur sans nom. Violée par un gang à 17 ans, elle fait un déni de grossesse puis une fausse couche et est accusée d’homicide aggravé à l’encontre du fœtus. Aujourd’hui, la jeune femme écope de 30 ans de prison.

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Quatre des cinq pays qui interdisent l’avortement en toutes circonstances se trouvent en Amérique latine. Le Salvador est un cas extrême où les femmes qui font des fausses couches sont immédiatement suspectées d’homicide avec circonstances aggravantes.

Evelyn Beatriz Hernández Cruz a été violée à plusieurs reprises à l’âge de 17 ans par les membres d’un gang. Tombée enceinte, elle fait un déni de grossesse et huit mois plus tard, elle accouche d’un bébé mort-né. Mais son calvaire est loin d’être terminé.

Suspectée par la justice salvadorienne d’homicide aggravé contre le fœtus et malgré le fait que l’autopsie a révélé qu’il était mort d’une pneumonie, la jeune femme, aujourd’hui âgée de 19 ans, a été condamnée à 30 ans de prison. Elle rejoint ainsi la liste de la vingtaine de femmes salvadoriennes condamnées à de lourdes peines pour avoir avorté ou fait des fausses couches.

Cette affaire est particulièrement atroce, emblématique d’une loi mortifère qui condamne les femmes à une double peine lorsqu’elles tombent enceinte sans l’avoir désiré. Un pays parmi d’autres, où le fœtus a plus de valeur que la vie d’une femme. Souvent, comme dans le cas d’Evelyn Beatriz Hernández Cruz, elles sont très jeunes, et la grossesse est issue d’un viol.

Le Nicaragua, le Chili et le Honduras interdisent également l’avortement, quelles que soient les circonstances. Ailleurs dans la région, l’avortement est autorisé seulement si la grossesse est issue d’un viol et/ou si la vie de la femme est menacée. Dans une majorité de pays, une IVG requiert l’autorisation d’un tiers – le père, le mari… le violeur parfois. C’est par exemple le cas dans la plupart des États-Unis.

L’histoire d’Evelyn Beatriz Hernàndez Cruz choque par sa violence, mais elle est surtout révélatrice de la condition des femmes à travers le monde, victimes de crimes sexuels, torturées et persécutées par des lois patriarcales et meurtrières. Car les assassins ne sont pas les femmes qui avortent, mais ceux qui interdisent l’IVG et condamnent une femme à mourir des suites d’un avortement clandestin toutes les neuf minutes dans le monde.


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