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Éducation Nationale

Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d’école

Suite à une journée de grève dans les écoles des Hauts-de-Chambéry, les parents ont rejoint la mobilisation en soutien à une enseignante, contrainte de changer d’école à la rentrée. Ce jeudi, près de 50 % des élèves étaient absent∙es pour une journée « école morte ». Une alliance parents-professeurs inédite, sur laquelle s’appuyer pour poursuivre et étendre la mobilisation.

Rosa Emilia

3 mai

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Chambéry. Journée « école morte » réussie en soutien à une enseignante contrainte de changer d'école

Depuis le mois d’avril, les écoles du réseau d’éducation prioritaire des Hauts-de-Chambéry se mobilisent, en soutien à une enseignante contrainte de changer d’établissement à la rentrée. Après une journée de grève suivie par plus de 50% des enseignant∙es en REP+, les enseignant∙es et parents d’élèves ont préparé et organisé une journée « école morte » ce jeudi 2 mai. Le taux d’absence, compris entre 45% et 70% selon les écoles, témoigne de l’important soutien des parents d’élèves.

Des parents d’élèves déterminés

Sur les 6 écoles des Hauts de Chambéry, ce sont entre 500 et 700 élèves qui ont été gardés à la maison par les parents, en soutien à l’enseignante, qui sera changée d’établissement suite à une décision de la direction académique, après 20 ans passés à enseigner dans la même école.

À l’école Vert Bois, dans laquelle travaille l’enseignante qui sera mutée à la rentrée, 70% des élèves étaient absents. C’est également devant cette école que – malgré la pluie – se sont réunis quelques dizaines de parents, des organisations syndicales (le Snuipp-FSU et le SE-Unsa), des organisations politiques et le député LFI de la circonscription.

Une alliance parents-professeurs inédite dans ce quartier de Chambéry

Une journée « école morte » réussie, alors que ce type d’action était encore inconnue des parents il y a un mois. Après une journée de grève, les enseignant∙es ont en effet organisé une rencontre avec les parents d’élèves avant les congés de printemps, pour construire les suites de la mobilisation.

C’est à cette occasion que les parents ont décidé d’appeler à ne pas envoyer les enfants dans les écoles le 2 mai, tout en fournissant un travail de communication conséquent, aidés par les enseignant∙es : distributions de tracts, affiches et pancartes devant les écoles, rédaction d’une pétition adressée au directeur académique, création d’un groupe Whatsapp…

Le profilage des postes, un outil au service d’un management brutal

En réponse au courrier des parents d’élèves, envoyé avant les vacances au DASEN et signé par plus de 80 d’entre eux, ce dernier tente d’apaiser en rassurant les parents. Aussi, alors que la section savoyarde du Snuipp-FSU soutient la mobilisation, le délégué syndical du SE-UNSA approuve le profilage des postes – contre lequel se battent les parents d’élèves et les enseignant∙es – avec des arguments peu convaincants : « En effet, c’est plus compliqué d’enseigner à 12 élèves qu’à 24. Il y a toute une gestion d’alternance de temps collectifs et d’accompagnement individuel, assez technique, qui nécessite certaines compétences. »

Le fait que les postes pour les classes de CP, CE1 et Grande Section en REP et REP+ soient soumis à un entretien permet à l’administration de casser la stabilité des équipes (souvent assez combatives) dans des quartiers prioritaires où le mépris de l’institution à l’égard des classes populaires et des travailleur‧euses en général se fait le plus sentir.

Face à l’offensive de l’institution, il n’y a rien à attendre des services de l’Education nationale, et c’est bien au renforcement de l’alliance entre les enseignant∙es et parents qu’il faut œuvrer pour construire un vrai rapport de force, et les faire reculer.

Vers un élargissement des revendications

Suite à cette journée « école morte » réussie, les enseignant∙es du premier degré préparent une AG avec les parents, mais également avec les professeur∙es du collège de secteur, afin d’ouvrir les revendications au manque de personnels, ainsi qu’à la lutte contre les réformes « Choc des savoirs », qui exacerbent le tri social des élèves au détriment des classes populaires.

Face aux méthodes managériales brutales, qui vont de pair avec les politiques répressives en cours dans les facs et ailleurs, les parents, les enseignant∙es et les étudiant∙es voient la nécessité de s’organiser en rassemblant largement, pour mettre un coup d’arrêt à ces attaques.


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