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#sous-traitance et #précarité

30ème jour de grève au Park Hyatt : les forçats du nettoyage sous intimidation policière

Paris. Rue de la Paix. Devant l’entrée du palace Hyatt Vendôme, les salariés sous-traitants du nettoyage se rassemblaient pour leur 30ème jour de grève. Ce qu’ils réclament : 3 euros d’augmentation et leur intégration comme salariés de l’hôtel. En guise de réponse, ce sont les forces de l’ordre qui leur ont été envoyées.

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Image : Rassemblement Park Hyatt Vendôme, 24 octobre 2018, Matteo Vidal via flickr

8 millions de bénéfice contre 3 euros d’augmentation

Les femmes de chambre et les gouvernantes de l’hôtel Hyatt Vendôme sont en grève depuis maintenant un mois. Leur revendication est simple : employées du sous-traitants STN, prestataire du Park Hyatt Vendôme, entreprise donneuse d’ordre, elles demandent, pour celles qui ne le sont pas encore, à être intégrées dans les effectifs des salariés de l’Hôtel, et pour celles qui le sont déjà, à percevoir une augmentation de 3 euros de l’heure. A titre de comparaison, en 2017, l’hôtel 5 étoiles a fait 8 millions d’euros de bénéfice… là où ses salariés gagnent souvent à peine le SMIC.

Pourtant, le directeur général du groupe Hyatt France, Michel Morauw, n’a pas cette échelle en tête. Exaspéré par la mauvaise presse que lui cause la grève de ces salariés précaires, il s’est exprimé sur France Info, le 19 octobre, sur le ton de la fermeté. « L’intégration n’est plus un sujet » a-t-il objecté. « Passer par un sous-traitant n’est pas moins cher » s’est-il justifié. Sans réel argument pour refuser l’intégration, il s’est retranché derrière « le choix de modèle économique de l’entreprise ». De même, pour la question des augmentations de 3 euros de l’heure pour les salariés intégrés, il a renvoyé cette revendication aux « négociations annuelles des salaires », prévues au printemps prochain. Sa présence sur les plateaux télé atteste cependant de la gêne que lui cause cette grève, notamment en termes d’image.

Ne rien céder aux revendications, pratiquer l’intimidation

La stratégie de l’entreprise, pour ne rien céder sur les revendications, a été jusque là de passer par l’intimidation physique : le 12 octobre dernier, la sécurité privée de l’hôtel s’en est prise directement aux grévistes. Poussés à terre, deux grévistes ont été emmenés par les pompiers et hospitalisés. Des photos de salariés à terre victimes de coups ont depuis été collées sur la porte de la grande entrée.

Ce mercredi 24 octobre, vers 11 heures, à l’occasion d’un nouveau rassemblement devant les portes de l’hôtel, des voitures de police ont débarqué. Certains policiers ont saisi du matériel de grève (mégaphones et tambours), ce qui a donné lieu à une résistance de la part des grévistes : l’un d’entre eux a échappé de peu à l’interpellation des forces de l’ordre. Accusés de vouloir casser la grève, les policiers sont finalement repartis, sous l’œil des caméras des smartphones.

Cette intervention policière n’est pas la première : à plusieurs reprises, les policiers ont « nassé » - entouré pour empêcher de se déplacer – les grévistes dans le but de leur bloquer l’accès au piquet de grève.

Toutefois, si l’intention était de décourager,il n’y est pas parvenu. Tous savent que la victoire vient à qui sait attendre : l’expérience des grévistes de l’Holliday Inn ou celle des salariés d’Onet, sous-traitant du nettoyage, venus leur rendre visite sur leur piquet, ils la connaissent.

De la même manière, ils ont mis en place une caisse de grève qui ne demande qu’à être renflouée. Ils attendent des soutiens pour leur prochain rendez-vous, le jeudi 25 octobre, à 19 heures au 5 rue de la Paix, pour un repas de solidarité.


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