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Licenciement abusif contre un chef d’équipe pour masquer la responsabilité de la direction

3ème jour de grève à l’usine de Rottersac à Lalinde

Depuis ce lundi 2 janvier, les ouvriers de l’usine de papier de Rottersac sont en grève pour protester contre le licenciement pour « faute grave » de leur ex-collègue et chef d’équipe F. Chevalot. Soutenus par l’équipe locale de la CGT Rottersac une quarantaine d’ouvriers ont reconduit et intensifié le mouvement ce matin. Marina Garrisi

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Management dictatorial depuis plusieurs années, un sentiment d’injustice largement partagé chez les ouvriers

Fondée en 1929, l’usine de Rottersac, qui compte environ 200 salariés, produit des papiers pour les emballages alimentaires et non-alimentaires. Rachetée il y a 4 ans par l’un des leaders mondiaux de la fabrication de papiers de spécialité – le groupe suédois Munksjö – la papeterie de Rottersac doit se heurter à une politique managériale toujours plus agressive qui pèse sur ses salariés. En 4 ans c’est la septième fois qu’un salarié est mis de côté et licencié dans des circonstances similaires à celles de F Chevalot. L’usine, qui n’est pas habituée aux mouvements de grève, a vu se développer un large sentiment d’injustices et de ras-le-bol chez les ouvriers pour qui le licenciement qu’ils jugent abusif de leur ancien chef d’équipe a fait l’effet d’une goutte d’eau qui fait déborder le vase. C’est ce qui explique que la grève soit partie presque spontanément ce lundi 2 janvier, alors que F. Chevalot avait reçu sa lettre de licenciement quelques jours auparavant.

Intensification du mouvement de grève ce jeudi et détermination des grévistes


Ce jeudi, le mouvement s’est durci, et les grévistes ont totalement bloqué l’accès au site. Ce blocage complet intervient suite à une réunion qui s’est tenue mercredi avec la direction et durant laquelle cette dernière a maintenu le licenciement. Selon un syndicaliste CGT, le dialogue a toujours été très difficile dans l’entreprise depuis son rachat par le groupe suédois. La CGT et les grévistes demandent la réintégration de F. Chevalot ainsi que « l’arrêt du management par la terreur ». Dans un de ses tracts appelant à la poursuite du mouvement on peut lire « un chef d’atelier lourdement sanctionné (licenciement) à la place du responsable maintenance (directeur adjoint)… des faux témoignages, du harcèlement, de la dictature … Nous voyons encore une fois que le management par la pression et la sanction systématiques est toujours d’actualité », et rappelle les 7 autres licenciements agressifs ayant eu lieu précédemment dans le service.

Les grévistes protestent contre le licenciement de l’ancien chef d’équipe à qui la direction attribue la responsabilité de la rupture d’une pièce en septembre. Pour la CGT et d’après de très nombreux témoignages des travailleurs sur place, la direction tente de masquer la responsabilité du directeur adjoint chargé du contrôle de la maintenance de l’usine. La direction, elle, se contente d’arguer qu’elle détient « des raisons factuelles et tangibles de licencier » F. Chevalot alors même qu’il est clair pour tous les salariés qu’il s’agit d’accusations mensongères. Le président du MEDEF du Périgord s’est naturellement prononcé en faveur du licenciement, déclarant que le principal problème de l’usine était « la volonté de blocage de la CGT et ses méthodes archaïques » reprenant à son compte le discours de Fillon et de la bourgeoisie.

La CGT a laissé entendre qu’elle comptait saisir l’inspection du travail et aller aux Prud’hommes pour tenter de faire reconnaître ce licenciement abusif. Une collecte a également été mise en place pour soutenir financièrement F. Chevalot dans ses démarches. Ce jeudi, les grévistes entendaient poursuivre le mouvement et affichaient une grande détermination face à la direction.


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