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Crise sociale

40 000 foyers menacés d’expulsion avec la fin de la trêve hivernale : réquisition des logements vides !

Alors que le 1er Avril signe la fin de la trêve hivernale, 40 000 foyers sont menacés d'expulsions, d'après la fondation Abbé Pierre. Le risque d'un record d'expulsions qui exprime les conséquences tragiques de la crise sociale et de l'inflation.

Noah Rapa

1er avril 2022

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Manifestation contre la fin de la trêve hivernale le 31 mars à Lyon

Alors que la trêve hivernale, qui bloquait les procédures d’expulsions locatives en hiver, prend fin ce 1er Avril, 40 000 foyers sont menacés d’expulsions, selon la Fondation Abbé-Pierre. A partir d’aujourd’hui, les bailleurs peuvent ainsi engager une procédure judiciaire pour virer les familles de leur logement. Les années précédentes, cette date butoir intervenait plus tard dans l’année, en juillet pour l’année 2020 et fin mai pour l’année 2021 ; la trêve hivernale avait été prolongé suite à la crise sanitaire. Cette année, le ministère du logement annonce « qu’il n’y avait pas de circonstance obligeant à prolonger la trêve hivernale", au mépris des 40 000 foyers qui risquent l’expulsion.

Cela amène à des situations tragiques, à l’image de Patrick suivi par RMC dans un reportage : ce retraité n’arrive plus à payer son loyer et vit avec un aspirateur 24h/24. A partir d’aujourd’hui, il risque l’expulsion de son logement. Selon lui, s’il reste déconnecter de son aspirateur quelques heures, il ne pourra tout simplement pas y survivre.

Cette année le nombre d’expulsions risque d’être particulièrement important avec l’inflation et la hausse des prix de l’énergie D’après le baromètre du médiateur de l’Energie, 60 % des français ont en effet réduit le chauffage cet hiver pour des raisons économiques, et les loyers ont aussi augmenté dans le même temps. Conséquence, le nombre d’expulsion risque de doubler par rapport à 2019, qui était pourtant une année record avec 16.700 expulsions locatives, en atteignant 30. 000 voir 40.000 expulsions. Ces chiffres constituent un signe de l’augmentation de la pauvreté notamment depuis la crise sanitaire, avec désormais plus de 9 millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté ; ils montrent également les conséquences désastreuses de l’inflation qui existe depuis plusieurs mois, et qui ne risque pas de s’améliorer avec le contexte de la guerre en Ukraine.

Une situation qui dévoile la responsabilité criante du gouvernement : alors qu’en 2017 Macron avait déclaré « La première bataille, c’est de loger tout le monde dignement. Je ne veux plus, d’ici la fin de l’année, avoir des femmes et des hommes dans les rues, dans les bois ou perdus", finalement, des records d’expulsions ont lieu sous son mandat, et plus largement le mal-logement a explosé ces cinq dernières années, comme le montre un précédent rapport de la fondation Abbé Pierre. Aussi, la fondation Abbé Pierre et d’autres associations alertaient depuis plusieurs mois sur le risque d’explosions des expulsions cette année avec l’inflation et les prix élevé de l’énergie, et pourtant le gouvernement a refusé de prolonger la trêve. Dans le même temps Macron et ses ministres apportaient pourtant leur soutien aux grandes entreprises de l’énergie pour les aider à faire face à l’inflation.

Sans rien attendre de ce gouvernement au service du patronat, il faut au contraire exiger d’urgence l’arrêt des expulsions et la réquisition des logements vides pour tous les sans-abris et dans le même temps répondre à l’inflation par des mesures d’urgence qui passent notamment par une revalorisation du SMIC à 1800 euros, le gel des prix dans l’alimentation et l’énergie et la nationalisation sans rachat des entreprises du secteur énergétique !


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