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Expulsions xénophobes

54 familles concernées : rassemblement contre l’expulsion du campement des berges de la Garonne à Toulouse

Ce lundi 14 Novembre, une centaine de personnes se sont réunies devant la préfecture de Toulouse contre l’expulsion imminente du campement situé sur les Berges de La Garonne où se trouvent 54 familles.

Mélanie Mermoz


et Léo Stella

14 novembre 2022

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Ce lundi 14 novembre, une centaine de personnes se sont réunies devant la préfecture de Toulouse pour protester contre l’expulsion imminente des familles des berges de la Garonne, qui y vivent dans un camp de fortune. Appelé par plusieurs organisations dont le DAL 31, Médecins du Monde délégation Midi-Pyrénées, Utopia 56, le rassemblement a regroupé les familles, des militants et des soutiens divers. Face à cette expulsion les familles et leurs soutiens revendiquent un relogement pour tous.

Depuis plus d’un an, ce sont en effet plusieurs dizaines de personnes qui dorment dans ce campement de fortune en bords de Garonne. « La plupart des gens ici, ils ont 5 enfants, 6 enfants, ils dorment dehors », explique une personne menacée d’expulsion. « On a quitté l’Albanie à cause du racisme mais aujourd’hui ça fait un mois je souffre plus que j’aurai souffert en Albanie. » ajoute-t-elle avant de poursuivre : « On veut juste une maison où on peut dormir, se laver, et le gouvernement ici ne fait rien pour ça ».

Après les avoir laissées dans des conditions extrêmement précaires pendant tout ce temps sans aucune solution de relogement, la préfecture de la Haute-Garonne a obtenu leur expulsion via le tribunal administratif de Toulouse. Cette dernière a utilisé le prétexte de l’insalubrité du camp, mais aussi et surtout de la dangerosité du lieu qui se situe dans une zone inondable. Une manière de cacher cette expulsion derrière un visage humaniste.

« Il y a déjà eu deux crues en décembre et en janvier dernier, et la préfecture n’avait pas bougé, personne n’avait bougé pour eux et maintenant on vient mettre cet argument là en avant pour que les familles partent » dénonce ainsi une militante d’Utopia 56. C’est bien la préfecture et sa volonté de ne pas proposer de solutions de relogements à toutes les familles qui les a maintenues dans ces conditions dangereuses et précaires.

La vraie raison de cette expulsion ressort en réalité dans les dernières lignes de l’argumentaire du préfet, repris d’ailleurs par le tribunal qui énonce que « l’occupation litigieuse préjudicie également le déroulement des travaux entrepris sur les ouvrages d’endiguement, ainsi qu’à la réalisation des travaux relatifs à l’opération d’aménagement Grand Parc Garonne menée par Toulouse métropole. ». Le préfet et la mairie n’hésitent donc pas à expulser des dizaines de familles pour la réalisation d’un projet urbain voulu par la mairie afin de donner un visage « vert » à la ville.

De plus, la préfecture a prévu de conditionner l’accès à un hypothétique relogement. Comme le souligne l’association Utopia 56 : « une personne de la préfecture est passée sur le campement pour prévenir les habitants que ceux ayant un récépissé de demande d’asile auront une proposition d’hébergement, mais rien pour tou.te.s les autres ». Un tri scandaleux mené main dans la main par le préfet et la mairie.

Pour préserver les apparences, le Tribunal « laisse » un délai de 15 jours aux familles, contrairement au délai de 72 heures initialement demandé par le préfet, afin de permettre aux autorités d’effectuer un soi-disant « diagnostic social ». Mais selon une militante d’Utopia 56 interrogée à ce sujet, « il n’y aura pas de relogement pour la plupart des familles, y compris celles en demande d’asile, sous prétexte que les dispositifs sont saturés. C’est des gens qui vivent déjà dans des habitats précaires et qui vont être remis à la rue ». Et cela alors que l’on compte plus de 29 000 logements vides dans la ville rose.

Face à ces expulsions, qui s’inscrivent dans la droite lignée de la politique xénophobe du gouvernement, il est nécessaire de se rassembler pour exiger non seulement l’annulation de cette expulsion mais aussi la réquisition des logements vides afin de garantir des logements dignes pour toutes et tous !


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