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Mouvement ouvrier & étudiant

7 février : la mobilisation toujours massive contre le gouvernement et sa réforme

A la mi-journée de ce mardi, la mobilisation reste très importante contre la réforme des retraites. Malgré le début des vacances scolaires en Zone A et le fait que plusieurs dates isolées aient été appelées cette semaine, sans plan de bataille clair pour les semaines à venir, la baisse à l’échelle nationale reste contenue, témoignant de l’ancrage du mouvement.

Paul Morao

7 février 2023

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Ce mardi, des mobilisations ont eu lieu dans toute la France pour la troisième journée interprofessionnelle appelée par l’intersyndicale. A la mi-journée, le tableau est celui d’une mobilisation qui reste très importante, même si elle baisse relativement aux journées historiques des 19 et 31 janvier.

Des manifestations toujours massives malgré une baisse relative

Du côté des manifestations, les chiffres oscillent entre le maintien à un niveau équivalent et une baisse du nombre de manifestants, qui se maintient à un niveau élevé.

On a ainsi pu voir défiler 400 000 manifestants à Paris d’après la CGT, 80 000 manifestants à Toulouse (comme le 31 janvier), 50 000 à Bordeaux (contre 75 000 le 31), 45 000 à Nantes (contre 65 000 le 31), 40 000 au Havre (comme le 31 janvier), 20 000 à Nice (contre 25 000 le 31), 27 000 à Grenoble (contre 40 000 le 31). Même situation dans les moyennes et petites villes, avec des chiffres qui restent importants : 7 000 à Niort (10 000 le 31), 6 000 à Périgueux (8500 le 31), 5500 à Douai (6000 le 31), 6000 à Calais (8000 le 31), …

Une baisse qui peut aisément s’expliquer par l’existence de deux dates cette semaine, avec un appel également le 11 février, mais également par les interrogations sur la suite du mouvement à la veille des vacances, mais qui continue de dessiner une mobilisation massive dans toute la France.

Des taux de grévistes qui se maintiennent du côté des raffineurs et de l’énergie, mais se réduisent les transports et la fonction publique

Du côté des taux de grévistes, les dynamiques sont diverses, même si globalement orientées à la baisse. Du côté de l’énergie, la dynamique est à la baisse même si les vacances scolaires dans la zone A impactent nécessairement la dynamique. Le ministère de l’Éducation nationale, dont on connaît les méthodes de comptages approximatives, parle de 12,87% de grévistes contre 23,52% le 31 janvier. De leur côté, les syndicats n’ont pas fourni de chiffres pour cette journée, signe qu’elle a effectivement fléchie.

A la SNCF, des sources syndicales parlent de 25 % de grévistes contre 36% le 31 janvier, dont 57% de grévistes chez les conducteurs, 33% chez les contrôleurs et 25% chez les aiguilleurs. Des chiffres en baisse qui reflètent souvent des interrogations sur l’utilité de journées isolées et le plan de bataille dans ces secteurs.

Du côté de l’énergie, où la FNME-CGT a appelé à durcir le mouvement pour 48h à partir du 7 février, on observe une baisse relative de la grève avec 30,3% de grévistes du côté d’EDF d’après l’entreprise contre 40% la semaine dernière. Pour autant, la CGT confirme que les niveaux de grève à la production restent élevés, tandis que la détermination des électriciens s’est exprimée par une augmentation des baisses de charge atteignant 4500 MW ce mardi, soit l’équivalent de quatre réacteurs nucléaires.

Du côté des raffineurs, qui seront également en grève 48h à l’appel de la FNIC, les taux de grévistes demeurent très importants voire parfois supérieurs au 31 janvier. La journée a par ailleurs été marquée par la jonction de nombreux sous-traitants dans le mouvement, qui ont pris part au blocage massif des zones industrielles et du port du Havre.

Comme nous le rapportions ce matin : « sur les blocages de la zone industrielle du Havre organisés par la CGT, de nombreux salariés d’entreprises de la sous-traitance de Total ont ainsi rejoint le mouvement. C’est le cas par exemple de salariés d’Altrad Endel, de SPIE HNO ou Eramet, toutes des entreprises de sous-traitance des grandes entreprises de la zone comme Total ou Renault. (…) A Grandpuits, au service instrument, 66% des salariés d’Actemium, sous-traitant de Total, sont en grève. »

Finalement, la journée a par ailleurs été marquée par la poursuite de la mobilisation de la jeunesse entamée le 31 janvier. Ce matin, différents lycées étaient ainsi bloqués, mais également de nombreuses universités comme Tolbiac, Le Mirail, Rennes 2, Lille 2 – une nouveauté par rapport à la précédente journée.

Une journée qui pose la question de la suite du mouvement à 4 jours du 11 février

Le tableau d’ensemble montre ainsi une mobilisation massive et témoigne de l’ancrage du mouvement et de la colère contre le gouvernement, mais aussi des interrogations qui le traversent à la veille des vacances et alors qu’un débat s’est ouvert sur la place accordée à la grève dans la mobilisation autour de la date du 11 février.

Un débat sur lequel il va falloir avancer dans les semaines à venir, pour en finir avec une stratégie de pression qui limite la construction d’un rapport de forces, et avancer vers la construction d’un mouvement dur, par une grève reconductible large, seul moyen de faire reculer le gouvernement.


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