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Contre-Sommet France-Afrique

8 militants sans-papiers arrêtés, 2 enfermés : l’Etat réprime le Contre-Sommet France-Afrique 2021

Huit militants sans-papiers ont été arrêtés ce jeudi alors qu’ils se rendaient au Contre-Sommet Afrique-France. Quelques heures après, deux étaient transférés en centre de rétention et cinq recevaient une OQTF. Une répression claire de l’Etat contre des militants anti-impérialistes.

Nathan Deas

7 octobre 2021

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Ce jeudi 27 octobre, un important dispositif policier était déployé à la gare de Montpelier en début d’après-midi. En effet, 24 militants de la Marche des Solidarités et de trois collectifs sans-papiers (coordination 75, CSP Paris 20 et CSP Montreuil) arrivaient en train de Paris pour se rendre au Contre-Sommet France-Afrique 2021.

A leur arrivée, huit militants sans papiers ont été arrêtés et placés en garde à vue. Suite à la tenue d’un rassemblement devant le l’Hôtel de Police de Montpelier jeudi après-midi plusieurs des militants interpellés sont sortis du commissariat. Mais la police les a durement sanctionnés : cinq ont reçu des obligations de quitter la France (OQTF) deux d’entre eux ont été transférés en centre de rétention.

Interviewé par Révolution Permanente, un militant de la CSP Montreuil raconte à la sortie de sa garde à vue : « La police était informée de notre venue. […] Ils nous ont demandé notre identité alors que nous venions pour un évènement déclaré, nous ont signifié qu’il y avait eu des instructions. […] Une fois au commissariat, ils ont pris nos empreintes pour vérifier si nous avions des OQTF. Après cela, deux parmi nous ont été envoyés en centre de rétention. » Une répression violente et scandaleuse contre des militants.

Alors qu’Emmanuel Macron participera à partir de vendredi à Montpellier à une grande messe de l’impérialisme français lors du sommet France-Afrique 2021, ces arrestations et sanctions visent à faire taire des militants anti-impérialistes sans-papiers, mais également à s’en prendre au Contre-Sommet Afrique-France 2021, parmi lesquels l’association Survie ou Attac, et ce alors que le Préfet de l’Hérault avait déjà interdit toute manifestation ou rassemblement dans le centre de Montpellier ces jeudi et vendredi.

De fait, le sommet Afrique-France est très important pour le gouvernement et l’Etat français. Alors que l’impérialisme français est en difficulté dans le Sahel et au Maghreb et ressort profondément humilié de l’affaire des sous-marins australiens, il constitue une tribune pour Macron afin de réaffirmer les positions françaises en Afrique. Dans ce contexte, il n’est pas anodin Macron ait changé les modalités d’organisation du sommet en multipliant les effets d’annonce : cette année exit les dirigeants africains et place aux entrepreneurs et à la « société civile ». Un changement symbolique qui ne change rien au contenu du rassemblement : il s’agit bien pour la France de renforcer une politique néocoloniale de domination monétaire, économique, diplomatique, militaire et culturelle.

Le contre-sommet Afrique-France entend précisément dévoiler cette réalité. Comme le note Survie : « Ces rendez-vous montreront en effet que la politique de la France vis-à-vis de l’Afrique n’a pas plus changé de cap durant le quinquennat d’Emmanuel Macron que durant celui de ses prédécesseurs, qui revendiquaient pourtant aussi une « rupture » avec la Françafrique, trop vite résumée au « Foccartisme ». Les piliers institutionnels de cette politique restent inébranlés : des liens militaires, monétaires, diplomatiques et financiers « privilégiés » unissent encore la France et des régimes autocratiques et corrompus, on l’a encore vu récemment au Tchad. Cette étroite relation sert aussi des intérêts privés, ceux de grands groupes comme Bolloré, Orange, Castel ou Total dont les positions sur le continent se sont renforcées alors que l’immense majorité des populations locales luttent au quotidien pour leur survie. Ce sommet, censé « réinventer la relation franco-africaine » selon le gouvernement, s’inscrit dans une vaste offensive de communication destinée à occulter cette continuité. »

Face à la répression de Macron, il est fondamental d’exiger la libération des deux militants sans-papiers placés en centre de rétention, la levée immédiate des OQTF, et la garantie de circuler pour celles et ceux qui se rendront au contre-sommet puis à la manifestation de samedi ! Plus que jamais nous réaffirmons la nécessité d’une régularisation immédiate de tous les sans-papiers et de l’ouverture des frontières. A bas l’impérialisme français et les centres de rétention.


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