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« Les chocolats du Sénat »

117 sénateurs détournent 8 millions d’euros entre 2002 et 2014

L’émission Envoyé Spécial diffusée la semaine dernière sur France 2 a suscité des révélations de la part d’anciens membres d’un réseau de détournement de fonds publics au Sénat. Ces derniers ont expliqué que 117 sénateurs ont, en 12 ans, détourné près de huit millions d’euros des caisses de l’Etat.

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Invités de l’émission Envoyé Spécial, diffusée jeudi dernier sur France 2, Michel Talgorn, ancien inspecteur des impôts travaillant au Sénat et François Thual, ancien conseiller de Gérard Larcher, président du Sénat, ont de nouveau soulevé l’affaire des « chocolats du Sénat ». Ces deux hommes avaient en effet été mis en examen pour détournement de fonds fin 2016, après une enquête sur des malversations financières au Sénat depuis 2002.

Ils ont affirmé que près de huit millions d’euros des caisses de l’Etat auraient été détournés par 117 sénateurs ou anciens sénateurs de droite, entre 2002 et 2014. Grâce à un système financier élaboré pour cette magouille, des sommes censées rémunérer des assistants ont en réalité été versées aux élus. L’enveloppe de 7600 euros attribuée aux sénateurs pour rémunérer leurs assistants auraient été directement versée dans leurs poches. Les hommes expliquent avoir rempli des milliers de chèques, de « 10 000 à 12 000 ». Michel Talgorn explique :« Je les rédigeais, mais je ne les signais pas, je les faisais signer (au président du groupe ou au trésorier, NDLR) et ensuite je les faisais expédier ou les remettais en personne ».

Les élus appelaient ce détournement financier les « chocolats du Sénat ». Ils expliquent que la magouille passait par l’intermédiaire d’une association servant officiellement de lieu de débat et de réflexion, nommée l’Union républicaine du Sénat (URS). L’ancien inspecteur des impôts raconte qu’en 2002, « il y a eu une série de conversations, on s’est dit qu’il faudrait sauvegarder les crédits (du ministère), alors on n’a qu’à créer une association ».

Plusieurs anciens élus UMP auraient participé à ce détournement de fonds publics, notamment François Fillon et son ancien directeur de campagne Bruno Retailleau, ainsi que le sénateur-maire de Marseille Jean-Claude Gaudin. L’ancien candidat à la présidentiel aurait touché des chèques trimestriels de 3205 euros, pour un total de 21 000 euros, s’ajoutant à son salaire de sénateur élevé à 7200 euros par mois. Ces nouvelles révélations illustrent une fois de plus détournements de fond public à grande échelle, et la corruption généralisée de ceux qui gouvernent. Une nouvelle démonstration que les fillonneries sont loin d’être finies et qu’elles font système.


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