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Paranoïa

A Condorcet, nouvelle parade policière dans l’enceinte d’un lycée parisien

Théo Rossignol, lycéen à Condorcet La paranoïa continue dans les lycéens parisiens avec une troisième alerte à la bombe en moins de deux semaines.

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Même le lycée Condorcet, traditionnellement moins ferme que les autres dans ses mesures, a été mis en branle-bas de combat ce lundi matin : entrées et sorties interdites, évacuation des salles de cours et d’étude, fouille des sacs, vérification des bâtiments un à un, tout ça pendant près de 40 minutes durant lesquelles les élèves se sont retrouvés amassés dans les différentes cours du lycée ou, de façon encore plus absurde, devant le lycée, sans pouvoir entrer, pour éviter qu’une menace potentielle ne pénètre dans l’établissement – les lycéens étant alors traités comme des suspects de terrorisme. Au lycée Louis-Le-Grand, ce sont carrément des policiers armés et cagoulés qui sont rentrés dans l’établissement. Pour des questions de responsabilité juridique, on rassemble tous les lycéens dans un seul espace, sous prétexte de les protéger – alors que c’est plutôt l’administration qui assure par là ses arrières.

Encore des mesures absurdes de sécurité supplémentaires qui entravent les libertés des lycéens avec des fouilles désormais quasi-quotidiennes. C’est donc pour la troisième fois en deux semaines que des policiers et des militaires mettaient les pieds dans des établissements scolaires.

Peut-être serait-il temps de réaliser qu’une menace terroriste qui préviendrait ses victimes trois fois par semaine sans jamais agir n’est là que pour alimenter une terreur grandissante et que peu de djihadistes ont, à 17 ans, déjà suivi leur formation pour se faire exploser dans leurs lycées, surtout dans les populations des grands lycéens parisiens, populations étudiantes qui subissent néanmoins des mesures sécuritaires, soi-disant nécessaires pour s’assurer qu’aucun lycéen ne fasse sauter tous ses petits camarades.

Mais l’entretien du climat général de paranoïa est bien utile, notamment lorsqu’il s’agit de faire taire la contestation. La droite comme le gouvernement en profitent pour jouer sur la peur des populations étudiantes et lycéennes, préparant ainsi le futur électorat. Une ambiance guerrière s’installe dans les lycées parisiens de façon de plus en plus forte. Cependant, certaines manifestations, comme celle de samedi dernier, montrent qu’il est encore possible de faire pression sur un gouvernement qui profite de la situation pour réduire le pouvoir de contestation. Aucun djihadiste ne s’est fait exploser samedi dernier et la plus grande menace qu’ont eu à affronter les manifestants fut la pluie : menace qui ne nous arrêtera pas, ni la peur que cherche à générer nos gouvernants.


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