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Manifestations anti-guerre

A Londres et à Madrid, plusieurs milliers de personnes défilent contre la guerre.

5000 personnes dans les rues de Londres, 6000 à Madrid. C'est le bilan, ce samedi, des premières manifestations s'opposant aux frappes occidentales en Syrie, dans le cadre d'une coalition à l'initiative de la France. Si les chiffres restent modestes, le fait que des milliers de personnes aient battu le pavé dans deux grandes capitales européennes donne l’exemple à suivre. Julian Vadis

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« Quand le moment de choisir sera venu, j’espère qu’on dira que c’est la bonne chose à faire pour le Royaume-Uni » a déclaré David Cameron, depuis Malte ce samedi. Le premier ministre britannique, bien que favorable à une extension des raids pour une intervention en Syrie, entend bâtir un consensus favorable à une intervention militaire au sein de la coalition voulue par Hollande, et s’éviter un embarrassant veto du parlement. En effet, Cameron cherche à tout prix à éviter de revivre le camouflet de 2013, où les députés avaient refusé d’intervenir en Syrie contre le régime de Bachar Al Assad.

Cependant, le premier ministre britannique pourrait rapidement convoquer un vote sur cette question. Cameron entend en effet bien profiter de l’espace ouvert par les attentats de Paris pour étendre sa politique mortifère au Moyen-Orient, le Royaume Unis bombardant déjà allégrement l’Irak. Si Jeremy Corbyn dit s’opposer à toute intervention en Syrie, une grande partie des députés travaillistes ont annoncé qu’ils voteraient pour l’extension des raids aériens en Syrie.

En Espagne, et à un mois des législatives, le Premier ministre conservateur Mariano Rajoy entend ne pas réitérer l’erreur de son prédécesseur en 2004. En effet, dans un pays historiquement pacifique, Jose Maria Aznar avait payé cash son soutien à l’invasion américaine en Irak en 2003. Une défaite cinglante, trois jours après les attentats de 2004 à Madrid, qui incite Rajoy à jouer la montre, répétant à qui veut l’entendre que l’Espagne n’a pas reçu de demande précise de la France sur une éventuelle collaboration au sein de la coalition anti Daesh.

Des manifestations à massifier et à développer l’internationale

Alors que les manifestations de Londres en 2004 avaient rassemblé près d’un million de personnes, les mobilisations de ce week-end, n’ont réuni que quelques milliers de manifestants. Ces manifestations doivent se massifier pour envisager un mouvement d’ampleur, à échelle nationale et internationale.

Cela est peut être imputable en partie au manque de préparation de la mobilisation, comme l’a précisé Lindsay German, une des représentantes de« Stop the War », «  on avait un an à l’époque pour rassembler, là on n’avait que quatre jours » . Mais aussi à un appel quelque peu "à froid", avec un Labour totalement divisé sur la question de l’intervention en Syrie, qui ne pose donc pas de bases claires pour une mobilisation anti-guerre massive. En Espagne, le discours fallacieux de Rajoy et la perspective lointaine d’une intervention armée peut aussi avoir un effet anesthésiant sur la mise en route d’une mobilisation d’ampleur.

Malgré ce départ poussif, la période qui s’ouvre est en train de faire bouger les lignes. En France, malgré la mise en place de l’état d’urgence et la répression violente des manifestations en marge de la COP 21 qui tentent de museler toute contestation de la politique du gouvernement, des milliers de manifestants ont bravé l’état d’urgence. Ce faisant, ils ont permis de souligner les brèches déjà ouvertes lors de la manifestation en solidarité avec les migrants du dimanche 25 novembre. En prenant l’exemple des manifestations anti-guerre de Londres et Madrid, cette lutte contre l’état d’urgence est intrinsèquement liée à la lutte contre la guerre servant de terreau au « terrorisme » que le gouvernement dit combattre, alors même que sa politique guerrière l’accroît. Un mouvement contre la guerre et l’état d’urgence, contre le racisme et l’islamophobie, pourrait permettre de faire front contre ce gouvernement et la guerre sociale qu’il mène contre notre camp, et les bombes qui tuent les nôtres en Syrie et au Moyen-Orient.


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