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Rassemblement de solidarité avec la mobilisation en Iran

A Paris aussi, solidaires de la mobilisation populaire en Iran !

Samedi 6 janvier, 200 à 300 personnes se sont rassemblées place du Châtelet en solidarité avec la mobilisation populaire en Iran.

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Le rassemblement était appelé par trois collectifs parisiens qui regroupent diverses sensibilités de la gauche iranienne et kurde : « Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran ! » , « l’Association pour la défense des prisonniers politiques et d’opinions en Iran » et « l’Association des Kurdes résidents en France ».
Les principaux mots d’ordre du rassemblement, compilés dans le tract d’appel étaient :
"Pour la liberté immédiate de tous les arrêtés pendant ce soulèvement à travers le pays !"
"Pour la liberté sans condition de tous les prisonniers politiques et d’opinion !"
"Pour le droit des ouvriers à établir leurs organisations indépendantes du pouvoir !"
"Pour l’égalité entre les femmes et les hommes"
"Vive la liberté !"
"A bas le régime islamique en Iran !"

Sur la place du Châtelet, on pouvait croiser des réfugiés politiques et exilés iraniens des différentes générations, de 79 à 2009.
On pouvait lire aussi des pancartes contre l’obligation du port du voile en Iran.
Une poignée de royalistes nostalgiques du Chah (ne faisant pas partie des organisateurs du rassemblement) se sont également fait entendre, mais ils criaient d’autant plus qu’ils étaient peu nombreux.
Quelques militants du NPA, d’Ensemble et de Solidaires avaient fait aussi le déplacement.

Entre deux slogans, nous avons pu échanger avec des militants de gauche iraniens sur la mobilisation, qui subit actuellement la répression féroce de Rohani. On compte déjà 20 morts, plus de 500 manifestants incarcérés, dont des syndicalistes.

Yoones, de la génération 2009 et membre du collectif "Solidarité socialiste avec les travailleurs en Iran !" insistait sur la dimension populaire et lutte de classe de la mobilisation actuelle, qui tranche avec les mobilisations précédentes, jusque-là plutôt restreintes aux classes moyennes urbaines.

La mobilisation a certes démarré dans la ville sainte de Mashhad, à l’appel d’un ayatollah conservateur opposé à Rohani sur sa droite, mais comme le soulignait Yoones, ce n’a été que l’étincelle que beaucoup, jeunes, chômeurs, précaires, attendaient pour se soulever contre le régime et porter un message radicalement nouveau, non pas simplement démocratique, mais aussi social et économique.
Ce mouvement, "contre la hausse des prix, contre l’injustice, contre la corruption organisée", s’inscrit dans la continuité d’une série de grèves qui ont vu ces dernières années tour à tour, les ouvriers de l’industrie sucrière, les conducteurs de bus et de taxi, les infirmières se mobiliser dans un climat qui reste toujours ultra-répressif pour les syndicalistes, en dépit du masque plus libéral dont s’affuble le président Rohani.
Même si les syndicats majoritaires restent attachés au régime, dans de nombreux secteurs du monde ouvrier (au sens large), des militants portent un message syndical alternatif, résolument contre les mesures néolibérales mises en place sous Ahmadinejad et poursuivies par Rohani.

C’est pour ces raisons que Yoones voit dans la mobilisation actuelle en Iran le signe d’un changement de cycle : "personne n’en doute, du fait de la répression du régime, la mobilisation ne pourra pas s’amplifier dans l’immédiat. Mais ce ne sera qu’une parenthèse annonciatrice de mobilisations futures qui pourraient menacer le régime lui même".

Sepher, militant trotskiste iranien de la génération de 79, s’est montré content du rassemblement. Ce n’est pas tous les jours qu’on croise deux-cent/ trois-cent personnes rassemblées en solidarité avec les luttes en Iran. Même s’il est persuadé du fait que le régime ne pourra pas tomber facilement, il a insité sur le caractère nouveau de la mobilisation actuelle. Selon lui, celle-ci est le signe que certaines couches populaires -sur lesquelles pouvait s’appuyer jusqu’à il y a peu encore le régime- ont fait défection et sont à présent résolument hostiles au régime lui même, dans toutes ses composantes. Cette rupture est une tangible source d’espoir pour celles et ceux qui luttent et s’organisent en Iran.


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