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Aux patrons de payer leur crise

APC à Valéo. Contre le chantage à l’emploi et le dialogue social, imposons zéro licenciement !

L'équipementier automobile veut imposer un accord d'austérité pour baisser le salaire des salariés, et promet en échange qu'il n'y aura pas de plan de licenciement pendant deux ans. Une promesse qui n'engage que ceux qui y croient. La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat.

Vincent Duse

26 septembre 2020

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A Issoire dans le Puy-de-Dôme, des salariés de Valeo s’opposent à un accord d’austérité proposé par la direction. Teiller/FTV

C’est finalement un accord de performance collective que Valéo va imposer, pour faire passer un plan d’austérité aux salariés de groupe. Cet accord, que la direction veut faire ratifier le 29 septembre par les syndicats, viserait à diminuer de 10 % les frais de personnel de ses 30 sites en France, impactant les 13.400 salariés.

C’est un coup de massue quand on sait que le groupe n’est pas sans ressource puisqu’il a empoché 10 millions de CICE pour 2014 et a versé des sommes très généreuse aux actionnaire au fil des années. Sous prétexte d’anticiper des pertes exceptionnelles lié à la crise sanitaire, la direction du groupe propose simplement de faire payer la note aux salariés. En réalisant des économies équivalentes à 100 millions par ans pendant deux années, la promesse est de ne pas faire de PSE pendant cette période. Mais elle se garde évidemment toujours la possibilité de réaliser des suppression d’emplois, comme les 2.000 intérimaires déjà mis à la porte. La direction demandent en réalité aux salariés et à leurs syndicats de signer un chèque en blanc sous prétexte de crise sanitaire, et ainsi plonger encore d’avantage les travailleurs dans la précarité, laissant peser le spectre des fermetures d’usines après deux ans de ‘’paix sociale’’ lourdement achetée.

La dictature patronale et le dialogue social : deux faces d’une même pièce pour imposer des reculs immenses aux travailleurs

Au delà des baisses de salaires, il y a également la fin de l’intéressement. C’est à dire la fin des primes au mérite, des ‘’médailles de travail’’, mais aussi une baisse des indemnités pour les départ en retraites et la remise en cause de toutes les primes lié au travail. En simultané il y aura également un accord de compétitivité qui est en cours de négociation pour encore flexibiliser le travail avec la possibilité de faire travailler les administratif en production et la rupture conventionnel collective est toujours est toujours en place pour faire partir des salariés.

Les organisations syndicales discutent ouvertement de ces reculs sociaux dans le cadre du dialogue social et accompagnent, à travers les APC, des attaques centrales contre le monde du travail. Comme nous l’avions vu chez Dérichebourg, les accords cherchent à faire accepter les baisser les salaire, avec toujours ce ‘report des PSE’ comme pseudo contrepartie. Un véritable chantage à l’emploi. Et ça marche, puisque certains syndicats vont jusqu’à défendre eux-même l’APC. Comme c’est le cas de Pascal Phan coordinateur central de la CFE CGC à Valéo qui explique que « il faut bien avoir en tête que la direction fait une grosse concession en renonçant à tout PSE. Chez Valeo, c’est un première ! il y a probablement plus a perdre a ne pas signer qu’a signer  ».

De son côté, la CGT du groupe Valeo ne signera pas et a également appeler à des arrêts de travail dans certains de sites de production. Jean-Luc Zobéle, délégué syndicale central, argumente : le site n’a pas perdu tant d’argent et Valeo a les rein solide, rien ne justifie un APC. Mais la question est de sortir du dialogue qui mine tout et empêche un vrai coordination des salariés de l’ensemble des secteurs automobiles, sous-traitant y compris.

Face à ces attaques qui touchent l’ensemble du secteur de la métallurgie, on a pu voir des premières réponses du côté de l’aéronautique, avec des coordinations entre entreprises menacées de licenciements. Tout comme le secteur automobile va s’inspirer de l’expérience de Valéo, les travailleurs doivent s’inspirer des méthodes permettant de reprendre en main la bataille, ne laissant pas leur avenir se décider dans les salles de négociations. Quand on touche a un salariés on touche a tous ; le slogan « zéro baisse de salaire, zéro licenciement, c’est aux patronat de payer la crise » doit résonner partout où le patronat veut détruire nos vie pour ses profits


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Vincent Duse

Ouvrier PSA-Stellantis Mulhouse, militant CGT

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