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Fillon attaque « l'extrême gauche » et le gouvernement

Agacé des manifestations, François Fillon parle d’un « climat de quasi-guerre civile »

Après s'être distingué lors de l'affaire Théo, en proposant un programme pour mater la révolte légitime suite au viol de Théo par la police, François Fillon ressort sa rhétorique à réprimer. Le candidat Les Républicains, englué dans le Pénélope Gate, s'est en effet distingué en s'insurgeant contre les manifestations contre ses meetings, ceux d'Emmanuel Macron et de Marine Le Pen. Il n'a pas hésité à pousser sa diatribe jusqu'à parler d’un « climat de quasi-guerre civile ».

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Julian Vadis

François Fillon cherche un second soufle, après le coup dur électoral avec l’alliance Bayrou/Macron, le candidat Les Républicains tente de se distinguer sur le terrain répressif. En effet, l’ex-premier ministre a dénoncé de « climat de quasi-guerre civile  » pour caractériser les manifestations de contestation contre les meetings de Marine Le Pen, Emmanuel Macron et lui-même. En prenant la posture du tribun, François Fillon a publié un communiqué aussi éloquent que, il faut bien le dire, quelque peu ridicule. «  J’accuse solennellement le Premier ministre et le gouvernement de ne pas assurer les conditions d’un exercice serein de la démocratie. [...] Ils portent une très lourde responsabilité en laissant se développer dans le pays un climat de quasi-guerre civile qui ne peut que profiter aux extrêmes. [...] Quels que soient les candidats, ils doivent avoir le droit de s’exprimer et le gouvernement doit prendre des mesures pour que les casseurs et les ennemis de la démocratie cessent de perturber cette campagne présidentielle ». François Fillon, qui a vu ses chances de gagner la présidentielles grandement réduite par une affaire d’emploi fictif, se pose en dernier défenseur de la démocratie, amenant son regard d’expert en la matière et en vidant de leur contenu politique les dites manifestations. Bien entendu, le candidat LR ne mentionne à aucun moment l’attitude de la police, comme à Nantes ou la Brigade Anti Criminalité (BAC) à user de nombreuses grenades de désencerclement sur les manifestants protestant contre la venue du FN.

Pour Fillon, les grenades qui mutilent et peuvent tuer passent, le bruit de casserole lors de ses déplacements beaucoup moins. Le coupable est tout trouvé, même si sa définition est plutôt « englobante ». « Tous les jours, une poignée de manifestants d’extrême gauche viennent perturber mes déplacements. [...] Leur objectif est simple : perturber la campagne, décrédibiliser les élections, affaiblir la démocratie ». Une rhétorique de la peur donc, décrivant des hordes de sauvages instaurant par la force un climat de guerre civile. Une vision qui, bien entendu, est fortement déformé et amplifié pour donner à l’intervention un aspect solennel, dramatique, à même de faire comprendre que, lui président, l’ordre serait maintenu avec beaucoup plus de fermeté. Une manière également de faire oublier ses récentes casseroles. Mais plus en général, François Fillon s’affiche avant tout comme le meilleur défenseur de « leur démocratie », celle qui adoube le meilleur représentant du grand patronat, trié sur le volet et qui se complet dans un marasme de corruption, allant - et en plein Pénélope Gate - jusqu’à voter des amendements pour couvrir leurs arrières. A contrario, Fillon entend aussi étouffer « notre démocratie », celle qui ne peut aujourd’hui s’exprimer que par la rue face à la corruption, les violences policières et les réformes économiques structurelles en faveur d’une infime minorité de la population. En d’autre terme, et alors que les classes dominantes voit de plus en plus en Macron une alternative crédible, Fillon s’affiche comme le plus à même à mater les contestations sociales, aujourd’hui comme lors d’un hypothétique mandat. Il y a là aussi un message politique fort en cette période de crise du système capitaliste français, qui vise à (re)gagner à sa candidature des fractions entières des classes dominantes.


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