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Fachos hors de nos cortèges !

Agression du cortège NPA par l’extrême-droite : L’ensemble des organisations ouvrières doit prendre position !

A Paris, des militants du NPA défilant en cortège lors de l’acte XI des Gilets Jaunes ont été violemment agressés par une cinquantaine de « zouaves », groupe d’extrême-droite répertorié comme tel. Dans la tradition du mouvement ouvrier et démocratique, une telle agression doit être condamnée et combattue par une protestation publique et unitaire. Plusieurs organisations ont déjà pris position LO, AL, le PG, Ensemble !, l’Union syndicale Solidaires, Sud PTT, Sud Rail, la CNT. Toutes les autres doivent faire de même.

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Crédits photos : © Ouest-France. Manifestation à l’appel de la CGT à Angers en 2014.

Agression en bande d’un cortège organisé : l’extrême droite franchit un cap

C’est à deux reprises que les « zouaves » ont agressé le cortège du NPA qui défilait aux côtés des gilets jaunes. Ces attaques ont été d’une grande violence et ont envoyé deux militants à l’hôpital. Mais, au-delà de la violence bien connue des fachos, il faut s’interroger sur la manière dont ils ont agi.

On sait, depuis le 1er acte, que l’extrême-droite est en embuscade pour essayer de capitaliser la colère sociale du mauvais côté de la barricade. Par souci tactique, elle le faisait jusqu’ici de manière discrète, sinon occulte, en profitant du caractère protéiforme du mouvement des Gilets jaunes pour exercer son influence avec notamment un discours, ces dernières semaines, sur une soi-disant « récupération par l’extrême gauche ».

Si des militants d’extrême-droite participaient au Service d’Ordre, et si des agressions verbales avaient déjà eu lieu contre une manifestante Cégétiste, l’agression par un commando d’extrême-droite d’un cortège de militants politiques organisés représente un saut important. Saut d’autant plus significatif, que la présence, au sein des cortèges de Gilets Jaunes, de cortèges d’organisations politique ou syndicales, comme ceux du NPA, de la CGT Paris, de Solidaires ou des cheminots de l’Intergares n’avait posé, malgré quelques tensions, aucun problème sérieux. Force est de constater, donc, qu’après de plus de 2 mois de mouvement social, certains groupuscules d’extrême-droite ont commencé à prendre confiance en leurs forces.

C’est ainsi que, Boulevard Diderot à Paris, cinquante « zouaves » qui attendaient, pour la deuxième fois, le passage du NPA, arrivent de l’extérieur du cortège, en quasi commando, vêtus de noir et cagoulés et pour certains revêtus d’un gilet jaune, histoire de pouvoir prétendre « en être ». Des agressions du même type ont eu lieux contre des Gilets jaunes à Lyon ou Caen.

Lors de l’agression ultra-violente, ils ont ponctué les attaques de menaces implicites de mort en criant « La bise à Clément ». Allusion abjecte au meurtre de Clément Méric par des militants d’extrême-droite dirigés alors par le dénommé Serge Ayoub dont Marine le Pen avait eu tant de mal à se décoller alors que des photos la montraient déjeunant avec lui.
Il est à noter que la police, toujours prompte à réprimer les « casseurs », a brillé par son absence. Un signe, s’il en fallait, de la collusion entre les forces de police et les groupuscules d’extrême-droite.

Plus encore, « les zouaves » ont revendiqué ouvertement cette agression contre le NPA, ce qui exprime leur sentiment de force et leur intention de ne pas en rester là.

Une tradition ouvrière et démocratique, chasser les fachos de nos rangs

La vigilance de la gauche et de l’extrême-gauche envers l’extrême-droite fascisante ou fasciste, même lorsqu’elle est à l’état de groupuscule, a toujours été essentielle dans le mouvement ouvrier qui s’est donné pour tâche, en toutes circonstances, d’affronter les fachos et de les virer de ses propres mains, à chaque fois qu’ils tenteraient de faire régner leur loi.

C’est en 1934, à la suite de l’affaire Stavisky, et en riposte à la manifestation des ligues fascistes du 6 février, la manifestation antifasciste du 12 février réunissant les forces pourtant opposées des socialistes et des communistes. C’est en 1968, le déclenchement des « évènements » le 3 mai, lorsque des étudiants, pour empêcher une réunion des fascistes dans la Sorbonne, viennent, à l’appel de l’UNEF, les virer et se retrouvent à 500 pour occuper les lieux. C’est, à la mort de Clément Méric, la réunion de multiples organisations pour protester contre l’assassinat de ce militant « antifa » par les nervis de Ayoub.
Ce sont toutes les circonstances grandes ou petites dans lesquelles le mouvement ouvrier et démocratique juge nécessaire de mettre un coup d’arrêt aux prétentions des fascistes à exercer leurs méfaits, par une mobilisation puissante dans un cadre de front unique.

Un appel à une mobilisation et une protestation unitaire

C’est à dessein que les « Zouaves » ont lors de l’agression, lancé l’odieux « La bise à Clément » et ce n’est pas seulement aux militants du NPA qu’ils s’adressaient mais à tous ceux qui voudraient les affronter.

S’il ne s’agit pas de rentrer dans une guerre ouverte contre les fachos de tout poil, il est clair que cette agression contre les militants d’une organisation politique d’extrême-gauche marque un précédent. Elle est la démonstration qu’un groupuscule d’extrême-droite s’est senti dans un rapport de force suffisant pour le faire. Une agression qui pourrait aussi encourager de nouvelles attaques d’autres franges d’extrême-droite.

En réponse à cette attaque, plusieurs organisations de la gauche sociale et politique, dont Lutte Ouvrière, le Parti de Gauche, Alternative Libertaire, Ensemble !, ou encore Solidaires, Sud PTT, Sud Rail, la CNT ont rapidement exprimé leur solidarité avec le NPA et dénoncé cette agression.

A leur suite, et alors même que se pose en perspective la construction d’un mouvement de Grève générale, à partir du 5 février, journée d’appel à la grève de la CGT, il est urgent que l’ensemble des organisations politiques et syndicales, à commencer par les syndicats et sections syndicales CGT, des fédérations à la direction confédérale, dénoncent ces attaques de l’extrême-droite contre le mouvement social. Tous ensemble manifestons et assurons-les que nous ne les laisserons pas faire. Fachos hors de nos cortèges !


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