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Climat nauséabond à la suite des attentats : la liste s'allonge

Agression raciste contre des étudiant.e.s à Montpellier

Dom Thomas Dans la nuit de vendredi à samedi dernier, une quarantaine d'étudiant.e.s en licence arts du spectacle – théâtre à l'université Paul Valéry Montpellier 3 ont été agressés alors qu'ils passaient la soirée dans les jardins du Peyrou. Leurs agresseurs, armés de couteaux, de bouteilles de verre et d'une matraque télescopique, et protégés par des casques de moto, ont distribué coups et insultes, cassant le nez et les dents d'un étudiant avant de fuir.

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L’un des agresseurs, rattrapé par les étudiants, s’est revendiqué des Jeunesses Identitaires, groupuscule d’extrême-droite bien connu pour les méthodes violentes auxquelles ses militants ont régulièrement recours. Bien que les faits n’aboutissent que rarement à des condamnations, plusieurs de ses membres ont déjà été condamnés pour des faits similaires à Toulouse , à Lyon ou encore à Nîmes Dans ce dernier cas comme à Montpellier, c’est la Ligue du Midi, représentant la déclinaison la plus locale de cette mouvance, qui n’hésite pas à recourir à la force dès qu’elle le peut pour remettre dans le rang tou.te.s celles et ceux dont les idées ne lui plaisent pas. En décembre 2013, une quinzaine de militant.e.s avaient été agressés alors qu’ils manifestaient pour les droits des LGBTI et contre la manif pour tous.

Une agression raciste de plus

Le caractère raciste de l’agression de vendredi soir ne fait pas de doute : une jeune femme noire a été prise à parti, accusée de « salir l’Europe » et sommée de rentrer « chez elle », tandis que d’autres étudiants étaient insultés car arabes (ou supposés tels). Cette agression n’est pas sans lien avec le climat social extrêmement tendu qui s’est développé depuis les attentats du 13 novembre. La classe politique, en accumulant les déclarations racistes visant tout particulièrement les musulmans, et en entretenant la psychose via l’imposition des mesures hyper-sécuritaires permises par le prolongement de l’état d’urgence sur trois mois, favorise la survenue de telles agressions. Depuis les attentats, les actes islamophobes et racistes se multiplient dans toute la France : agressions physiques d’individus notamment à Marseille, à Lyon, à Pontivy et désormais à Montpellier, mais aussi vandalisme vis-à-vis de mosquées ou de kebabs.

Une colère qui se trompe de cible

Il y a dix jours, une autre violente agression avait eu lieu à Montpellier. Alors qu’ils rentraient de boîte de nuit, Clément et Aaron ont été tabassés en raison de leur homosexualité. Les auteurs de cette agression ne sont pas connus, mais la logique de ces actes commis à quelques jours d’intervalle est la même : passer à tabac au nom du maintien d’un prétendu ordre en péril, « nettoyer » une société jugée en perdition en désignant un bouc émissaire innocent. Dans les deux cas, les agresseurs se trompent de cible : les responsables de la dégradation des conditions de vie et de travail, des attaques contre les jeunes et les classes populaires, c’est d’abord les gouvernements successifs et le patronat pour qui ils roulent. L’appel à une prétendue union nationale, sous couvert d’une « marche pour la paix » à laquelle la Lesbian and Gay Pride de Montpellier a appelé dimanche dernier ne peut ainsi que conduire à masquer les véritables responsabilités de ce climat. La réponse à toutes les agressions, racistes comme homophobes, passe d’abord par l’organisation d’un mouvement d’ampleur, qui ait une expression indépendante de cette classe politique.


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