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Police nationale, milice patriarcale

Agressions sexuelles, humiliations : les violences patriarcales de la police au service de la répression

Alors que les images d’un jeune homme déshabillé de force par des policiers dans une ruelle ont circulé ce week-end, les cas de violences sexistes et sexuelles de la part de la police s’accumulent. Elles font partie de l’arsenal des forces de répression.

Matthias Lecourbe

3 avril 2023

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Jeudi dernier, à Lyon, dans la soirée, après un rassemblement en soutien aux réprimés de Sainte Soline, un homme a été agressé par un policier qui l’a déshabillé de force dans une ruelle. La scène a été filmée et a circulé sur les réseaux sociaux ce week-end, suscitant une indignation face à ce nouvel exemple de violences policières.

Le buzz de cette vidéo a amené le sujet des agressions sexuelles par la police sur le plateau de BFM TV : un jeune qui avait été violemment interpellé par des policiers de la BRAV-M, dont les propos racistes avaient été enregistrés et largement partagés sur les réseaux sociaux, a notamment témoigné de la dimension sexuelle des violences policières qu’il a subies. Souleymane raconte, en plus des violences physiques et des propos racistes que les policiers lui ont infligés, que l’un d’entre eux l’a touché au niveau des parties génitales.

Ces deux cas viennent s’ajouter aux cinq plaintes déposées par des étudiantes pour « violences sexuelles par dépositaire de l’autorité publique » suite à une nasse de la police à Nantes. Une des manifestantes avait alors témoigné : « plusieurs camarades de ce cortège ont subi des agressions sexuelles par les forces de l’ordre, sous la soi-disant cause de la « fouille » des policières se sont permises d’insérer des doigts dans les appareils génitaux de plusieurs filles concernées par cette nasse. »

Ils témoignent de la façon dont les violences sexistes et sexuelles sont une composante à part entière des violences policières, utilisées comme un outil supplémentaire pour réprimer les manifestants. Une réalité loin d’être nouvelle. Les témoignages de violences sexistes et sexuelles de la part de la police à l’encontre d’habitant·es des quartiers populaires, en particulier racisé·es, qui vont d’humiliations et d’injures jusqu’à des viols aggravés, sont ainsi récurrents, comme on l’a vu avec l’affaire Théo.

Ces violences ne sont ainsi pas isolées : elles font partie des méthodes dont disposent les forces de répression pour humilier et soumettre celles et ceux qu’elles répriment. Du Chili à la France, et des quartiers populaires jusqu’aux grands boulevards de la capitale dans un mouvement comme celui que nous traversons, la police n’est là que pour protéger l’ordre établi et terroriser celles et ceux qui le remettent en question, par tous les moyens possibles.

À rebours d’une logique qui serait appeler les policiers à « nous rejoindre » et à fraterniser avec le mouvement en cours, comme [le défendent des partis de la NUPES comme EELV et le PCF, ces nouveaux cas de violences policières viennent nous rappeler qu’il n’y a rien à attendre de cette institution réactionnaire. Face à l’arsenal répressif déployé par l’État pour mettre un terme au mouvement, des réquisitions aux violences policières y compris sexuelles, la seule issue est dans le rapport de forces et la solidarité pour faire reculer le gouvernement et passer à la contre-offensive.


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