×

Le double discours de la direction

Air France : chantage à l’emploi déguisé en « dialogue », malgré une activité en croissance

Derrière le discours larmoyant de la direction d’Air France sur la mauvaise situation de l’entreprise et le caractère inévitable d’un plan social, les chiffres des prévisions pour l’hiver2015-2016, présentés par le PDG Alexandre de Juniac lui-même, sont têtus. Une preuve de plus que l’intransigeance de la direction qui se lance dans un chantage à l’emploi déguisé en « dialogue social » n’a pour cause que la recherche effrénée de profits sur le dos des salariés.

Facebook Twitter

Activités totales en croissance de 1,5% par rapport à la même période de l’année écoulée, montée en gamme des produits et services, achat de trois nouveaux Boeings737-800… L’image donnée par un communiqué de la direction datant du 20octobre n’est pas vraiment celle d’une compagnie en crise.

Le PDG déclare en toute fierté : « Cet hiver, le déploiement des mesures instaurées dans le cadre de Perform2020 se poursuit. Grâce à une gestion dynamique de l’offre de vols de nos quatre compagnies, nous sommes au plus près des marchés en croissance, pour leur offrir le réseau le plus vaste depuis l’Europe vers le monde entier. Parallèlement, nos clients bénéficient de nos nouvelles cabines sur toujours plus d’appareils. Le redressement du Groupe est en marche. Nos investissements commencent à porter leurs fruits. Notre objectif est clair : nous hisser parmi les meilleurs groupes aériens mondiaux ».{{}}

Double discours

Un discours en franche contradiction avec le scénario présenté aux salariés pour justifier les 2900suppressions d’emploi annoncées. La direction reste néanmoins ferme sur les attaques annoncées, malgré une apparence de dialogue imposée par le contexte où la colère des salariés monte non seulement contre la hiérarchie de l’entreprise, mais aussi contre un gouvernement qui n’a pas hésité à traiter les travailleurs de « voyous ».

Le soi-disant dialogue prend donc, suite à la réunion du Comité Central d’Entreprise (CCE) d’aujourd’hui, la forme claire d’un chantage à l’emploi. Le chiffre de 1000départs dits « volontaires » dès 2016 est ainsi maintenu, alors que pour 2017 ce serait « négociable » à condition que les salariés acceptent de travailler 100heures de plus par an, sans augmentation de salaire. Après l’affaire de Smart, le travailler plus pour gagner moins ou la même chose semble être vraiment à la mode chez les patrons.

La négociation ne se fait pas néanmoins sans un couteau sous la gorge des salariés. Si ce plan de restructuration n’était pas accordé d’ici janvier2016 ce serait donc toujours le planB avec ses licenciements « secs » qui serait envisagé. La direction ne se prive pas non plus d’utiliser en sa faveur la vieille recette du « diviser pour mieux régner » en disant aux représentants de chacun des métiers que celui qui acceptera unilatéralement l’accord pourra échapper aux licenciements.{{}}

L’union fait la force

Le rassemblement de ce jeudi a pourtant montré que la force des salariés repose sur leur unité, quel que soit le métier, ainsi que sur la solidarité avec d’autres secteurs du mouvement ouvrier. Les barrières du corporatisme semblent s’affaiblir à la base, au fur et à mesure que les travailleurs s’engagent dans des actions communes. C’est cette unité croissante qui devra s’exprimer également à l’échelle des organisations syndicales, notamment par le refus de négociations séparées.{{}}

Ce n’est qu’un début…

Le communiqué d’Air France et les déclarations du PDG sont une preuve claire que les suppressions d’emploi ne sont pas nécessaires. Aux salariés de mettre la main sur la comptabilité de la compagnie aérienne pour le démontrer devant l’ensemble de la société de façon à renforcer le soutien populaire et à créer le rapport de forces nécessaire pour empêcher tout licenciement, qu’il soit sec ou déguisé en départ « volontaire ».

Pour cela, l’appel à une nouvelle journée d’action, peut-être à l’occasion de la prochaine ronde de négociations le 6novembre, serait une étape souhaitable avant la comparution des salariés inculpés le 2décembre, qui devrait devenir un point de ralliement de tous ceux qui se battent au quotidien contre les licenciements, les attaques aux conditions de travail et la répression. Tous ceux dont les travailleurs d’Air France et leur chemise déchirée sont devenus un symbole


Facebook Twitter
Contre le délit d'opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Contre le délit d’opinion, pour défendre notre droit à soutenir la Palestine : il faut faire front !

Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

Rima Hassan convoquée par la police : un nouveau cap dans la criminalisation des soutiens à la Palestine

Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Anasse Kazib convoqué par la police : « une procédure politique contre des dizaines de soutiens de Gaza »

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

Un an de prison avec sursis pour avoir soutenu la Palestine : exigeons la relaxe pour Jean-Paul Delescaut !

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

« Plan de stabilité » du gouvernement : la Cour des comptes et le FMI font pression

Compte épargne temps : les directions syndicales s'entendent avec l'U2P pour aménager la misère

Compte épargne temps : les directions syndicales s’entendent avec l’U2P pour aménager la misère

« C'est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media

« C’est le moment de faire front face à la répression » - Anasse Kazib et Elsa Marcel au Media

TIG pour les parents, comparution immédiate : le nouveau projet d'Attal pour mettre au pas la jeunesse

TIG pour les parents, comparution immédiate : le nouveau projet d’Attal pour mettre au pas la jeunesse