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Présidentielles 2022

Anasse Kazib pré-candidat à la présidentielle pour le NPA pour incarner la radicalité d’une nouvelle génération ouvrière

Ce dimanche 4 avril, s’est tenue une réunion du Conseil Politique National du Nouveau Parti Anticapitaliste dans laquelle ont eu lieu, entre autres, une discussion sur la situation et un premier échange sur la politique du NPA pour les élections présidentielles de 2022. Les élu-e-s du NPA-Révolution Permanente ont proposé la pré-candidature d'Anasse Kazib, cheminot, militant du NPA et protagoniste de quelques-unes des principales mobilisations des dernières années, comme la bataille contre la réforme ferroviaire de 2018, la grève contre la réforme des retraites ou encore les mobilisations anti-racistes.

5 avril 2021

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Ce dimanche 4 avril, s’est tenue une réunion du Conseil Politique National du Nouveau Parti Anticapitaliste dans laquelle ont eu lieu, entre autres, une discussion sur la situation et un premier échange sur la politique du NPA pour les élections présidentielles de 2022. L’aggravation de la crise sanitaire entraînant un nouveau report du congrès du parti, qui ne pourra donc pas se tenir avant l’été, la discussion autour de la politique du NPA pour les présidentielles devient un enjeu central. En effet, cette question, et les positions des différents courants et sensibilités du parti qui se sont exprimées en amont et pendant la réunion, mettent en lumière les débats de fond sur le projet politique et le parti nous voulons construire. En ce sens, les militant-e-s du NPA-Révolution Permanente avons proposé la pré-candidature d’Anasse Kazib, cheminot, militant du NPA et protagoniste de quelques-unes des principales mobilisations des dernières années, comme la bataille contre la réforme ferroviaire de 2018, la grève contre la réforme des retraites ou encore les mobilisations anti-racistes. Si le NPA tranchera sa présence aux élections présidentielles et son candidat d’ici l’été, une candidature d’Anasse permettrait, selon nous, d’incarner la radicalité dont a fait preuve une partie de notre classe et de la jeunesse dans toutes les mobilisations des dernières années, ainsi que l’ambition de construire un parti révolutionnaire des travailleurs à la hauteur des attaques en cours et à venir.

Nous relayons la contribution que les membres du NPA-Révolution Permanente élu-e-s au CPN ont soumis aux débats de ce weekend :

Contribution concernant la politique électorale et ses conséquences pour l’avenir du NPA

Nous avons fait le choix de centrer notre contribution sur les échéances électorales qui seront abordées dans la réunion de ce weekend et qui concentrent à leur façon une bonne partie des problèmes et débats qui traversent aujourd’hui le parti.

La situation sanitaire nous impose un nouveau report du Congrès du NPA, ce qui a pour conséquence de retarder toute possibilité de dépassement de la crise extrêmement grave que traverse le parti, mais pose un problème particulier concernant la question de la participation du NPA aux Elections Présidentielles de l’année prochaine. Après plusieurs échéances électorales ratées et dans un contexte d’affaiblissement des forces militantes du parti, la non-présence du NPA pourrait avoir pour conséquence la marginalisation complète, voire la disparition politique de l’une des deux principales organisations de l’extrême-gauche en France.

Le panorama catastrophique de la participation du NPA aux Régionales

Le NPA ne se trouve pas pourtant à priori dans de très bonnes conditions pour trouver un accord en interne permettant de rassembler le parti autour d’une campagne électorale commune, en tout cas sans un débat réellement démocratique. En témoigne le panorama catastrophique de la participation du NPA aux Régionales, qui précèdent et sont de fait liées aux Présidentielles : Le NPA ne se présentera sous ses propres couleurs dans aucune région, tandis que des listes communes avec la France Insoumise se construisent (en Nouvelle-Aquitaine et peut-être aussi en Occitanie) sans aucune discussion démocratique interne dans les instances de direction élues de l’organisation et en passant souvent par-dessus la majorité des militants de ces régions.[1]

Ce n’est pas anodin si cette politique voit le jour précisément dans deux régions dans lesquelles la scission, qu’une partie de la direction appelle de ses vœux, a déjà eu lieu.[2] C’est parce que la politique de multiplier les listes communes avec la FI, dévoyant la tactique du front unique pour tenter de légitimer des fronts politiques sur des bases de plus en plus floues avec les réformistes, mène tout droit à la liquidation du NPA en tant qu’organisation anticapitaliste indépendante.

Et les Présidentielles ?

C’est cette même politique qui s’annonce de fait pour les Présidentielles, avec le risque de pousser à une scission sans Congrès de l’organisation. Les camarades du « Regroupement du 3 et 4 octobre »[3] nous expliquent que les Présidentielles seront un test sur notre capacité de rester dans un parti commun. Ceci reste néanmoins une lubie, car la politique qu’ils proposent ne peut en aucun cas rassembler l’organisation et mènera au contraire inévitablement à la scission : ils exigent qu’on ne puisse même pas discuter d’un candidat ou d’une candidate qui ne soit pas issu de leur tendance, mais surtout ils proposent une orientation d’ouverture en direction de la gauche réformiste (ce qui exclut d’emblée dans la pratique toute politique à l’égard de LO) et un profil “unitaire”, c’est à dire dans une certaine continuité avec la politique menée pour les Régionales dans les deux régions précédemment citées. Ce n’est en ce sens pas étonnant qu’alors qu’on entame à peine le débat sur une candidature du NPA, certains membres du « regroupement » parlent d’ores et déjà dans leurs textes de la possibilité de la retirer à un moment donné au profit d’une liste « unitaire ».

Or, cette politique n’est pas majoritaire dans l’organisation, et le risque de cet ultimatisme est de faire exploser le NPA, ce qui n’aidera en aucun cas à se mettre en position pour obtenir les parrainages et risque d’imposer comme seule possibilité l’appel au vote (Mélenchon ou Arthaud selon les affinités de chacun). Car il est difficile de penser que dans ce contexte, et vu le phénomène de vote utile qu’il y aura inévitablement à gauche, les camarades qui aujourd’hui, dans une échéance à très faible enjeux, participent d’ores et déjà à des listes où la force dominante est la FI seront moins soumis à la pression unitaire qui pèsera sur toute la gauche à la veille de la Présidentielle.

Une autre politique est possible

Il y a pourtant une autre politique possible, celle de chercher à incarner non pas l’unité d’une certaine gauche dite « radicale », mais au contraire la véritable radicalité qui a émergé dans l’intense lutte de classes qui a traversé le pays depuis 2016. L’imaginaire « révolutionnaire » qu’a amené le mouvement des gilets jaunes, la nouvelle génération militante qui s’est forgée dans des combats divers et souvent entrecroisés : les grèves, les mobilisations féministes, le mouvement antiraciste et contre les violences policières, le mouvement pour le climat.

Ce choix de profil impliquerait bien entendu l’élaboration d’éléments de programme apportant des réponses radicales et transitoires sur cet ensemble de volets. Cela nécessiterait également une politique inclusive de toutes les sensibilités et tendances du NPA, ce qui implique de chercher de façon objective le meilleur candidat pour incarner un profil de ce type et ce, quelle que soit la sensibilité à laquelle il appartient.

C’est en ce sens que nous versons à la discussion dans le parti la pré-candidature d’Anasse Kazib, cheminot, membre du CPN et figure de proue de quelques-unes des principales mobilisations des dernières années (bataille du rail, retraites). La candidature d’Anasse aurait plusieurs avantages :

  • Elle serait représentative d’une nouvelle génération de militants ouvriers combatifs qu’on a vu émerger depuis 2016. De ce point de vue, et bien que ce soit un militant du parti, cette candidature aurait de fait un profil de « candidature du mouvement social ».
  • Anasse n’est pas un inconnu, il est au contraire assez largement identifié et apprécié dans des milieux très différents et y compris dans une frange “de masses” grâce à ses interventions médiatiques, ce qui rendrait plus facile le fait de l’imposer dans le débat politique.
  • Le camarade est aussi, en lien avec cette expérience accumulée, un habitué des débats télévisés, des polémiques avec des politiciens de droite, ce qui constitue à toute évidence un atout pour être candidat.
  • Il s’agit en plus d’un camarade concentrant en sa personne un message fort et subversif car il s’agit non seulement d’un jeune ouvrier, mais aussi de quelqu’un issu de l’immigration maghrébine investi dans les mobilisations antiracistes et anti-islamophobie des dernières années, ce qui répondrait de façon puissante à la vague ouverte par le mouvement BLM et à l’aspiration de très nombreux jeunes de quartier de se sentir représentés.

Loin d’être une candidature de témoignage, la candidature d’Anasse pourrait être un levier pour nourrir les débats internes sclérosés du NPA de la seule force vivante qui puisse le sauver dans un sens révolutionnaire : les acquis et les acteurs de la lutte de classes des dernières années. Elle pourrait ainsi constituer le point de départ de la construction d’un Parti Révolutionnaire des Travailleurs[4] capable d’attirer vers ses rangs des centaines de travailleurs et de jeunes qui se sont politisés et radicalisés au cours des dernières années et de tenter d’être à la hauteur des défis de la période qui s’ouvre, une période de crise profonde du capitalisme et d’inévitables explosions sociales pour laquelle la construction d’un outil révolutionnaire à la fois indépendant de la gauche institutionnelle et non marginal sera décisive.

Le fait que malgré la crise du NPA, plusieurs dirigeants ouvriers (à la RATP, chez Total, dans l’industrie agro-alimentaire) l’aient rejoint, notamment à la suite du mouvement des retraites, montre qu’il y a un espace réel pour une politique de ce type et pour tenter de recomposer, en y injectant du « sang neuf », une gauche révolutionnaire implantée dans la classe et à la hauteur de évènements.

Notes :

[1] Pour une exposition plus détaillée de nos critiques à ces listes, voir cet article.

[2] De même que ce n’est pas anodin que les principaux opposants d’une liste indépendante du NPA soient les mêmes qui appellent déjà depuis plusieurs mois à construire Réjoignons-nous, ce regroupement hétéroclite aux délimitations stratégiques inexistantes avec lequel le Regroupement du 3 et 4 octobre entretient des discussions en toute opacité vis-à-vis du NPA.

[3] Le « Regroupement du 3 et 4 octobre » est né suite à une réunion appelée par l’ex-Plateforme U, ayant obtenu la place de première minorité de l’organisation au moment du dernier congrès. Cette réunion avait à l’ordre du jour une discussion sur la possibilité d’une scission avec les tendances de la gauche du parti qui représentent aujourd’hui plus de la moitié de l’organisation. Pour plus d’information sur ce regroupement et la crise qui traverse le NPA, voir : Crise et risque de scission du NPA. Le point de vue d’Anasse Kazib et Daniela Cobet.

[4] Depuis le mouvement des Gilets Jaunes nous avons défendu l’idée d’un dépassement du NPA au travers le lancement d’une politique pour un parti révolutionnaire regroupant des militants issus des différentes traditions de l’extrême gauche en France (dont les camarades de Lutte Ouvrière et s’adressant largement aux acteurs et actrices des derniers mouvements de la lutte de classes. Le mouvement des retraites et la place croissante de secteurs stratégiques de la classe ouvrière, ne fait pour nous que renforcer la nécessité, mais aussi la possibilité d’avancer en ce sens. Pour une vision plus approfondie et actualisée de nos propositions à ce sujet, vous pouvez consulter cet article.


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