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Appel à la grève chez Air France, les 2 et 3 décembre

Léo Serge {} Après le licenciement d’un salarié du fret, avec les procédures en cours pour quatre autres salariés, et le plan de licenciement de 1000 personnes dès l’an prochain, certains syndicats réagissent et appellent à la grève.

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Cet appel à la grève est le fait du Syndicat des pilotes d’Air France (SPAF, 21%) et d’Alter (non représentatif), syndicats navigants minoritaires à Air France. Le syndicat majoritaire chez les pilotes, le SNPL a refusé d’appeler à la grève, alors que des membres de son syndicat étaient présents lors du rassemblement au siège le 5 octobre — rassemblement qui a entraîné ces licenciements immédiats. Au sol, la Confédération générale du travail (CGT), Force ouvrière (FO) et l’union syndicale Solidaire (SUD)-Aérien appellent par contre à des arrêts de travail pour le 2 décembre.

Au total ce sont cinq salariés au sol d’Air France qui sont sous le coup d’une procédure de licenciement, et qui sont convoqués le 2 décembre au tribunal correctionnel de Bobigny pour des faits de « violence en réunion ». Tout le monde se souvient des images du 5 octobre au siège d’Air France, où le DRH qui annonçait 3000 licenciements avait été pris dans la bousculade et y avait perdu sa chemise.

Quatre d’entre eux travaillent dans la branche cargo d’Air France, qui a connu de sévères restructurations ces dernières années : ses effectifs ont été réduits de 40% et sa flotte est passée de 11 à 2 avions. En réalité, il n’y a aucune preuve contre eux, si ce n’est leur présence au rassemblement, l’accusation se basant sur les vidéos tournées par les journalistes. Le dossier est tellement vide qu’on a dû créer de fausses preuves. Ainsi, c’est à un vigile qu’on a confié le rôle de victime d’une « agression », il aurait identifié un de ses « agresseurs ». On leur reproche d’avoir poussé le DRH ou de l’avoir attrapé par le col.

Des faits graves, donc ! Alors que la qualification de violence en réunion permet au procureur de requérir jusqu’à 3 ans de prison et 45000 euros d’amende ! Les 5 salariés ont été placés en prison pour une garde à vue.« On a été les chercher chez eux à 6heures du matin, devant leur famille, devant leurs enfants et on a fouillé leur maison », expliquait le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Une large intersyndicale appelle donc à un rassemblement mercredi devant le tribunal de Bobigny et à une « démonstration pacifique » le lendemain au siège, mais sans que tous les syndicats soient présents et sans organisation d’un mouvement de grève durable et reconductible. L’intersyndicale exige « l’arrêt immédiat des poursuites judiciaires et des procédures de licenciement totalement injustifiées ». Rappelons que onze salariés qui sont accusés d’avoir participé à l’enfoncement du portail d’accès le 5 octobre font l’objet d’une mise à pied sans solde de 15 jours.

Le parquet de Bobigny explique ainsi sa décision de la convocation des 5 d’Air France : « L’objectif est d’avoir l’ensemble des mis en cause en même temps en audition pour éviter tout risque de concertation, ce que ne garantit pas une simple convocation. » Un argument ridicule, comme si les salariés ne pouvaient pas se concerter sur une version commune entre la garde à vue et la convocation.

Les salariés convoqués le 2 décembre passeront en jugement l’an prochain, car le gouvernement a bien trop peur d’un véritable mouvement social « à chaud » en pleine COP21, alors que l’état d’urgence lui permet d’intimider et de réprimer toute personne qui voudrait défendre son emploi ou ses conditions de travail — par exemple à l’AP-HP.

Le rassemblement aura donc lieu ce mercredi 2décembre à 12h au Palais de justice de Bobigny (173 avenue Paul Vaillant Couturier - Métro Bobigny-Pablo-Picasso ; Tram Libération).

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