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Femmes et minorités de genre contre la loi travail

Appel de la première AG inter-facs non-mixte

Mercredi 6 avril 2016 s’est tenue dans l’enceinte de l’université Paris I/Tolbiac, pour la première fois depuis le début de la mobilisation, une assemblée générale interfac non-mixte, autrement réservée aux femmes, personnes trans et minorités de genre. A cette occasion, près d’une centaines de personnes étaient au rendez-vous. Ce fut l’occasion pour elles faire le lien entre la loi El Khomri autrement appelée Loi travail et les inégalités et discriminations liées au sexe, au genre, aux origines. Mais aussi de faire part d’expériences que ce soit dans les cadre de mobilisation (manifestations, assemblées générales, comités de mobilisation..) et/ou dans le monde du travail, appuyant ainsi sur l’importance et la nécessité des cadres non-mixtes, avant de parler des perspectives et des revendications à donner aux mouvements. Les personnes participantEs se sont entendues sur un appel reproduit ci-dessous donnant des perspectives prometteuses pour la suite du mouvement que ce soit à l’échelle locale, régionale ou nationale.

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La prochaine assemblée générale inter-facaura lieu vendredi 15 avril 2016 à l’ENS.

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Nous, femmes et minorités de genre, rassemblé.e.sà plus de cent en Assemblée Générale féministe inter-facs ce 6 avril 2016 à Tolbiac, nous saisissons de la mobilisation actuellecontre la loi travailpour rappeler la nécessité d’articuler la lutte contre la précarité et l’exploitationà la lutte contreles oppressions, en particuliersexistes, LGBTphobes,invisibilisant les minorités de genreet les identités non-binaires, racistes et/ou islamophobeset liées au handicaps.

En effet, la loi travail renforce la situation de précarité de celles et ceux qui sont déjà les plus précarisé.e.s. Nous pensonsaux femmes,quipourunmêmetravailsontrémunéréesencore20%demoinsqueleshommes,mais aussien particulier aux personnes trans et/ou non-binaires, qui souffrent de discriminations à l’embauche et à l’emploi, aux personnes racisées, et/ou musulmanes, et/ou voilées, touché.e.s spécifiquement par le racisme sur leur lieu de travail, et plus globalement à l’échelle de l’ensemble de la société. La création d’un secrétariat d’État aux "droits desfemmes, de la famille et de l’enfance" s’inscrit dans ce climat réactionnaire incarné dans les propos révoltants de la secrétaire d’Etat Laurence Rossignol-qui a comparé publiquement les femmes voilées" aux nègres qui étaient pour l’esclavage". Nous ne supportons plus les politiques racistes, sexistes et antisociales d’un gouvernement au service du patronat et du patriarcat !

Aussi, la loi travail, en inversant la hiérarchie des normes et faisant primer les accords d’entreprise sur les lois et les accords de branche, renforce le rapport de force déjà défavorable aux travailleuses. Les femmes sont massivement présentes dans des secteurs et des types d’entreprises (TPE et PME) où les syndicats sont peu représentés. De plus, 80% des travailleurs.ses à temps partiel sont des femmes ;or la loi travail diminuera la majoration des heures complémentaires en grande partie assumées par les temps partiels. Enfin, accroitre le temps de travail salarié,c’est allonger d’autant plus la double journée de travail des femmes qui assument encore de nos jours l’essentiel du travail domestique lorsqu’elles rentrent chez elles.

Plus largement, nous appelons donc tou.te.s les travailleur.euse.s et étudiant.e.s, femmes et minorités de genre, à rejoindre la mobilisation contre la loi travail :nosviessont particulièrement touchées !

Réciproquement,noussommes déterminées à faire de la lutte contre les oppressionsunenjeucentraldelamobilisation : cette lutte est également l’occasion de construire, au-delà du rejet de la loi travail, un véritable mouvement féministecapable de contribuer à l’émancipation politique des femmes et des minorités de genre.C’est pourquoi nous appelons tous les milieux,quel que soient leur degré de mobilisation,à développer des cadres non-mixtesd’action et de réflexionpour libérer la parole des femmes, des minorités de genre et des orientations sexuelles marginalisées. Il ne s’agit pas d’être dans une posture purement défensive d’interpellation individuelle, mais de développer une politique féministe en positif. La non-mixité, loin de diviser la mobilisation, est un outil qui permetd’en augmenter la qualité politique enprenantenchargedesquestionsignoréesdanslescadresmixtes. Nous réunir en non-mixité nous permet d’ouvrir des espacesde luttesspécifiquesqui nous permettent de nous organiseret favorisentnotre réappropriation de l’espace public.

Même s’il est essentiel de pouvoir adresser les problèmes de sexisme qui se posent à l’intérieur de la mobilisation, nous voulons aller plus loin dans la lutte contre le patriarcat !

En effet, nousanalysons ces oppressions comme systémiquesetco-construites, basées surles structures de la société, ces oppressions sont structurelleset que c’est donc en les combattant à un niveau global que nous pourrons y mettre un terme.Nous ne nous satisferonspas d’une simple intégration dans un système capitaliste, sexiste, raciste, binaire et hétéro-normatif !

Dans cette optique, nous organiserons collectivement un grand meeting le mercredi 13 avril sur le thème de « Femmes, genre, précarité et loi travail », où seront invité.e.s notamment des secteurs de femmes en lutte qui connaissent des oppressions multiples.

Notre prochaine AG aura lieu le vendredi 15 avril à 17H à l’EcoleNormaleSupérieure(45 Rue d’Ulm). Elle est ouverte à toutes les personnes se reconnaissant dans les termes de la non-mixité proposée, ainsi qu’à toutes les commissions non-mixtes féministes qui existent déjà dans les différentes facs en Île de France et en dehors.

Paris I/Tolbiac, le 6 avril 2016.


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