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Business is business

Après avoir financé Daesh, Lafarge prêt à construire le mur anti immigration promis par Trump

Dans sa course au profit, il semblerait que rien n'arrête la multinationale franco-suisse Lafarge, qui se montre complice des politiques les plus réactionnaires, racistes et meurtrières. Après avoir entretenu des relations commerciales avec Daesh afin de maintenir l'activité de son usine à Jalabiya, celle-ci se dit prête à vendre ses services pour construire le mur anti-immigration promis par Trump, entre la frontière états-unienne et mexicaine. Si ce projet honteux et controversé, dont le coût est faramineux, a suscité de nombreuses indignations et résistances à travers le monde, celui-ci suscite également de nombreuses convoitises et les candidats qui souhaitent y participer commencent à se montrer. Afin de se démarquer, Lafarge s'aligne sur la politique protectionniste et industrielle de Trump, mettant en avant son projet de créer de nombreux emplois sur le sol états-unien. Lili B

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Ce jeudi, le PDG de Lafarge-Holcim a annoncé être prêt à vendre ses services pour construire le mur anti-immigration promis par Trump, qui devrait voir le jour lors des vingt quatre prochains mois.

En effet, interrogé sur la possible participation de Lafarge-Holcim à ce chantier controversé, Eric Olsen a déclaré ceci : « Nous sommes prêts à fournir nos matériaux de construction pour tous types de projets d’infrastructures aux Etats-Unis (…). Nous sommes ici pour soutenir la construction et le développement du pays », se distinguant ainsi de son rival irlandais CRH qui a refusé de s’associer à la construction de ce mur.

Au delà de ce projet, le groupe Lafarge souhaite bénéficier du programme d’investissement de 1.000 milliards de dollars promis par Trump pour la rénovation des infrastructures américaines. Et c’est dans ce contexte qu’elle propose ses services pour la construction du mur : « Il va y avoir une hausse importante des dépenses d’infrastructures (…) Nous sommes bien placés pour tirer profit de ces investissements ».

Dans cette course au profit, le géant franco-suisse met alors tout en œuvre pour satisfaire Trump et ses élans nationalistes. Ainsi Lafarge-Holcim s’aligne sur la politique économique protectionniste et industrielle de Trump, mettant en avant son projet de créer de nombreux emplois sur le sol états-unien : "Je ne peux pas donner de chiffre exact mais ce sera important", avance Eric Olsen.

En effet, sur ce sujet, Trump a misé gros, promettant monts et merveilles aux travailleurs. La création d’emplois sur le sol états unien et un coup d’arrêt aux fermetures d’entreprises aux États-Unis est fondamental pour Trump, élu sur le pari du protectionnisme, avec la promesse de rapatrier les emplois et les usines aux États-Unis.

Cela lui permettrait par ailleurs de se renforcer parmi son électorat populaire, de gagner éventuellement d’autres secteurs de la population pour le moment hostiles à lui, et de renforcer sa position face au Congrès.

Cette promesse d’emploi de Lafarge pourrait alors faire pencher la balance de son côté, notamment face au cimentier mexicain Cemex, qui est aujourd’hui fortement pressenti pour emporter ce projet. Un coup qui a l’avantage, pour Trump, de lier sa politique xénophobe et ses promesses de campagne en ce concerne la ré-insutrialisation.

Une prise de position qui n’est pas politique, vraiment ?

Afin de se défendre de l’éventuel participation à ce projet réactionnaire, profondément raciste, qui constitue une profonde attaque contre l’ensemble des travailleurs immigrés, qu’ils soient sur le sol états-unien ou qu’ils cherchent à le rejoindre, Lafarge affirme qu’elle est là pour répondre aux besoins de ses clients, et que ce choix n’a rien de politique : « Nous ne sommes pas une organisation politique, nous n’avons pas d’opinion politique ». A travers ces propos, l’entreprise souhaite se dédouaner de toute responsabilité. Mais, il est notoire que le pire de la réaction sert aux intérêts de la multinationale, qui se rend volontier complice du racisme et de l’impérialisme des États-Unis. Bien plus, elle confirme ouvertement que ce système dominant et inégalitaire, qui exploite, précarise, opprime et tue chaque jours des milliers de personnes, est indispensable à son taux de profit. Après tout, business is business.


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