Près de 25 nouvelles personnes ont été interpellées la nuit dernière par la police nationale, et la gendarmerie, dans les villes de Tremblay-en-France, Pierrefitte, Bobigny, Aulnay-sous-Bois et Noisy-le-Grand. Tous sont accusés de « faits de violences » envers les forces de l’ordre ; on leur reproche des tirs de mortier artisanal, des jets de cocktails Molotov et de pierres. Ces faits présumés ont pour origine la déclaration de l’IGPN datant d’hier, selon laquelle les policiers qui ont agressé Théo en début de semaine ne l’ont pas fait intentionnellement et donc qu’il n’y aurait pas de viol. Une annonce qui, loin de « calmer les esprits » comme tentent de le faire le maire Les Républicains d’Aulnay (ancien responsable syndical des CRS), mais aussi François Hollande, qui s’est rendu de façon bien opportuniste à l’hôpital de Théo, est venue rappeler à quoi servent la « police des polices » : un organe toujours présent pour avaliser les violences policières.

Ces 25 arrestations sont à mettre en regard de la liberté dont jouissent encore les bourreaux de Théo : en effet, loin de s’arrêter à un viol en pleine rue, la police continue de frapper et matraquer la nuit toutes celles et ceux qui veulent dire leur rage de voir la police faire son travail raciste impunément. D’autant plus que ce racisme est même ouvertement revendiqué : un responsable syndical de la police a expliqué hier que « Bamboula, c’est à peu près convenable (comme appellation) ». On ne peut que s’inquiéter du sort des interpellés en question, étant données les condamnations en comparution immédiate qu’ont subies les interpellés des premières soirées : des peines allant jusqu’à six mois fermes !.

Dans le même temps, dans plusieurs villes de France, des manifestations de soutien ont eu lieu, notamment à Lille, où 300 personnes s’étaient rassemblées, et Rennes, où 200 personnes sont venues réclamer justice. A Rennes, la police a tout fait pour empêcher le cortège de bien défiler, en tentant de le scinder, tandis qu’à Lille, la police a barré le passage aux manifestants.

Ces procédures anti-démocratiques de la police ont provoqué la riposte des manifestants, qui ont notamment scandé « Police partout, Justice nulle part ! » ainsi que « Zyed, Bouna, Théo et Adama ! On oublie pas, on pardonne pas ! ».