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Nouvelle baisse du pouvoir d'achat

Après la hausse du prix des carburants, au tour des péages d’augmenter !

Avec l'accord du gouvernement.

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Le gouvernement a donné son accord : à partir de Févier 2019 le tarif des péages augmentera entre 0,1% et 0,39% hors inflation en répercussion du coûts de travaux. Après le prix du carburant, c’est donc de nouveau sur le pouvoir d’achat des usagers que se répercute la hausse des tarifs. Pendant ce temps, Vinci et ses filiales se portent bien : les six principales sociétés concessionnaires d’autoroute (SCA) « historiques » privatisées entre 2006 et 2013 ont versé 14,9 milliards d’euros de dividendes.

Quand le gouvernement fait les poches des usagers pour financer 700 millions de travaux

En août 2016 le gouvernement avait annoncé un plan de 700 millions d’euros de travaux concernant 23 bretelles d’autoroutes. Le plan vise à financer « des aménagements pour la réduction de l’empreinte environnementale » (ouvrages de franchissement de la faune, traitement des eaux de ruissellement, etc.), ainsi que l’aménagement de 4.500 places de parkings de covoiturage.

Et la source de financement est toute trouvée pour le gouvernement, qui a donné son accord aux sociétés d’autoroute pour augmenter leurs tarifs de péage au-delà de la hausse déjà prévue indexée sur l’inflation. Après la hausse du prix du carburant, le gouvernement n’hésite pas à poursuivre sa politique qui consiste à taper sur le pouvoir d’achat des usagers, alors que la colère monte autour de la date du 17 novembre.

A ce titre, on entend déjà le gouvernement ressortir la carte de la « transition écologique ». Car parmi les travaux annoncés, sont prévus "des aménagements pour la réduction de l’empreinte environnementale". Mais la réalité, c’est que le secteur des autoroutes est une véritable rente privée sur le dos des usagers, et au bénéfice des actionnaires bien entendu.

Le secteur des autoroutes : une rente sur le dos des usagers

Les marges des SCA sont exceptionnelles à tout point de vue. La justification d’augmenter les tarifs des péages, avec l’accord du gouvernement, pour financer les travaux est à ce titre une véritable opération d’enfumage.

Comme le précisait la Haute Autorité à la Concurrence1 en 2014 : « l’augmentation du chiffre d’affaires des SCA depuis 2006, nourrie par l’augmentation continue du trafic et du tarif des péages, apparaissait largement déconnectée de leurs coûts. Par conséquent, la rentabilité nette des SCA est très élevée puisqu’elle a atteint en 2013, selon les sociétés, entre 20 et 24% de leur chiffre d’affaires. En d’autres termes, pour 100 € de péages payés par l’usager, entre 20 et 24 € sont du bénéfice net pour les concessionnaires d’autoroutes. » Un secteur qui se porte plutôt bien donc.

La Haute Autorité notait également que la situation des SCA s’assimile à une véritable "rente", où les entreprises se remplissent les poches sur le dos des usagers et bénéficient d’une "rentabilité exceptionnelle (..) disproportionnée par rapport au risque de leur activité".

Une situation qui fait le bonheur des actionnaires puisque les six principales sociétés concessionnaires d’autoroute, SCA , « historiques » privatisées entre 2006 et 2013 ont versé 14,9 milliards d’euros de dividendes. Vinci Autoroutes (ASF, Cofiroute, Escota et Arcour), principale concessionnaire, en est l’exemple parfait. En seulement un an la société a connu des bénéfices en hausse de 28,5% ( soit 1,75 milliard d’euros) et de 88,5% pour les dividendes versés aux actionnaires (près de 4 milliards d’euros).

Une situation exceptionnelle, qui n’empêche pas les entreprises et le gouvernement de choisir de faire supporter aux usagers le coût des travaux et de la maintenance, et ce alors même qu’en 2016 l’ Autorité de régulation des activités routières (Arafer) estimait que les "les augmentations de tarifs de péages prévues [excédaient] le juste niveau qu’il serait légitime de faire supporter aux usagers".

Évidemment, comme pour la question de la hausse du prix des carburants la solution ne passera pas seulement par une protestation contre la hausse des péages. C’est en réalité la question de la nationalisation des transports, aux mains de sociétés parasitaires, qui est en jeu.

Pour des transports publics gratuits et sous contrôle des travailleurs et usagers

Pourquoi devrions-nous payer des entreprises aux bénéfices records pour avoir le droit de nous déplacer ? Qui est le mieux placé sur les usagers et les travailleurs pour décider de comment organiser les transports ? Il s’agit ici d’articuler les revendications de lutte contre l’augmentation des taxes et des tarifs à une lutte globale sur la question des transports et du pouvoir d’achat. Car pendant que les actionnaires se gavent les salaires stagnent.

Plus encore, le refus de l’augmentation du prix du carburant doit être articulé avec la lutte pour la gratuité des transports publics et pour un service public de qualité au moment où Macron poursuit sa destruction, de l’éducation aux transports, pour que des millions de travailleurs puissent se déplacer librement.

Crédit photo : JEAN-PIERRE CLATOT / AFP


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