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29 novembre – 5 décembre

Après la rébellion d’octobre, unir la grève pour le climat à la grève illimitée du 5 décembre

La « semaine de rébellion internationale » organisée par Extinction Rebellion a réuni bien au-delà de ses militants en attirant beaucoup de lycéens, étudiants ou travailleurs sur les points de blocages prévus, en particulier place du Châtelet, ou encore au cours de l’occupation du centre commercial Italie 2. La prochaine date du calendrier des mobilisations écolos est celle appelée par le mouvement « Fridays for Future », une nouvelle journée de grève pour le climat, le 29 novembre, soit moins d’une semaine avant le 5 décembre, début d’une grève illimitée contre la réforme des retraites. Après la semaine de « rébellion » en octobre, place à la grève illimitée en décembre ?

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Crédits photos : AFP Getty Images S. Knan

« Fin du monde, fin du mois, même combat »

L’occupation d’Italie 2 s’est déjà réalisée sous le signe de la convergence. Appelée par Extinction Rebellion mais rejointe par le Comité Adama, des Gilets Noirs ou encore plusieurs collectifs de Gilets Jaunes, elle a permis de réunir différents secteurs du mouvement social autour de l’affirmation selon laquelle ce n’est pas aux pauvres et aux précaires de payer la crise climatique. Au cours de l’occupation place du Châtelet, une cabane de Gilets Jaunes a également été montée, signe que la lutte contre le réchauffement climatique fait partie de leurs priorités politiques. En effet, depuis le Printemps, les phénomènes de convergence se multiplient, en particulier autour de la formule « Fin du monde, fin du mois même combat », qui vise à déconstruire l’opposition artificielle entre ceux qui souhaiteraient se battre pour l’avenir de planète et ceux qui défendraient le leur.

Face à la catastrophe de Lubrizol, cette union est indispensable et la formule d’Elisabeth Borne appelant les militants écologiste à « ne pas se tromper de combat » dispose d’un écho tout particulier : c’est bien Warrren Buffet, patron multimilliardaire de l’usine qui est responsable de l’intoxication des habitants et de la destruction de l’environnement. La complicité du gouvernement est par ailleurs évidente comme l’ont montré les mensonges des différents ministres et préfets. Construire une riposte collective face à l’urgence climatique et sociale devient un impératif d’une actualité de plus en plus brulante.

La réforme des retraites et la peur d’une génération sans avenir

L’affaire Lubrizol, la poursuite des manifestations Gilets Jaunes, l’éveil politique de toute une génération de jeunes et de très jeunes face à la crise climatique sont autant de cailloux dans la chaussure du gouvernement, en marche vers la réforme centrale du quinquennat, la réforme des retraites. En finir avec le système par répartition et permettre de diminuer chaque année la valeur du point et donc des pensions, tel est l’objectif de Macron qui cherche à en finir pour de bon avec un des acquis les plus importants des classes populaires : le droit à un peu de paix après des années de boulot.

Pour les jeunes descendus dans la rue des dizaines de fois pour défendre l’avenir de la planète, penser à sa retraite dans quarante ou cinquante ans peut sembler lointain et très abstrait. Quand notre quotidien est dicté par la précarité de l’immédiat et l’angoisse profonde du réchauffement climatique vécue comme la promesse de l’extinction de notre espèce, les luttes pour défendre ce qu’il nous reste ne rentrent pas spontanément dans l’agenda politique de cette nouvelle génération militante. Pourtant, « dans un pays ou le chômage atteint 26,3 % des 18-25 ans, la réforme des retraites est loin de concerner uniquement ceux qui ont actuellement un emploi. Avec l’augmentation des annuités, le temps de cotisation nécessaire pour percevoir une retraite à taux plein sera plus long. Cette manière de calculer les retraites désavantage énormément les carrières interrompues et les personnes qui ont un travail à temps partiel, les contrats courts et précaires. » De plus, l’espérance de vie en bonne santé n’a pas augmenté pour les classes populaires. Elle est plutôt en recul et c’est sans compter la succession de catastrophes sanitaires et industrielles à laquelle nous sommes certains d’être confrontés dans les prochaines années.

C’est la raison pour laquelle la prochaine grève pour le climat ne peut pas ignorer qu’elle se déroulera quelques jours seulement avant la grande journée de mobilisation du 5 décembre.

Du 29 novembre au 5 décembre : de la rébellion à la grève illimitée

La grève du 13 septembre de la RATP avec plus de 90% du personnel rassemblé contre la suppression des régimes spéciaux a démontré la détermination sans précédent d’un secteur capable de bloquer quasiment entièrement les transports publics de la capitale. Ce sont également ces travailleurs du métro qui nous expliquaient alors que leur grève permettait de révéler une chose : sans eux, c’est 350 kilomètres de bouchons qui entourent la ville. Une preuve par les faits que la bataille pour le maintien d’un service public de transports de qualité est un combat écologique. Ce sont eux aussi qui sont sortis en premier pour crier haut et fort « on fait ça pour nos enfants », car oui, travailler en France, c’est pénible, ça fait souffrir, et on refuse de perdre notre vie à chercher à la gagner.

Ainsi, pour continuer à se battre après une semaine de rébellion, il faut dès maintenant travailler à la construction du Tous ensemble dont nous avons besoin pour défaire le gouvernement. Se réunir en Assemblée générale pour préparer la prochaine date de grève pour le climat tout en se dotant d’un plan de bataille à la hauteur de l’ensemble des enjeux posés par la situation. Aller dès maintenant à la rencontre de travailleuses et des travailleurs qui prévoient se mettre en grève et de lutter à partir du 5 décembre, unir nos revendications pour défendre l’avenir que nous méritons, pour mettre fin à la précarité, à l’exploitation et la destruction de tout ce qui nous entoure.


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