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Collaboration de classe

Après les « stratégies de la défaite », les syndicats veulent l’unité avec le MEDEF !

C'est une très surprenante nouvelle qui a été révélée ce 11 juillet. Les représentants des organisations patronales et syndicales seraient prêts à un « front commun » pour pousser Emmanuel Macron à plus de dialogue. Une hérésie, alors que les cheminots sont encore en lutte et que la rentrée sociale s'annonce agitée, avec entre autres la question de la réforme de la sécurité sociale ou encore, celle très explosive, des retraites…

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Ce printemps, il semblait difficile pour les organisations syndicales de faire advenir « l’unité » dans les mouvements sociaux. Non pas parce que les travailleurs n’avaient pas à l’esprit les possibilités d’une convergence, mais bien parce que, les appels des différentes confédérations – de la Fonction Publique et des Cheminots par exemple, de la CFDT qui s’est finalement retiré des appels de la Fonction publique – tendaient à diverger. Mais si l’unité dans la rue semble toujours très compliquée, rien de tel quand il s’agit de réunir les dirigeants syndicaux dans un bureau pour réaliser de bien drôles alliances. Ainsi, ce 11 juillet, cinq confédérations syndicales des travailleurs étaient réunies pour discuter avec les représentants patronaux, Medef et CGPME. Et ce qui ressort de cette rencontre dépasse l’entendement : il s’agit de former un « front commun » contre Macron, selon les mots de certains – Pascal Pavageau, nouveau chef de FO en l’occurrence. Contre le « président des riches », de la CGT au Medef ! Ben voyons.

Et avec celui qui ferait passer Pierre Gattaz pour un authentique bolchevick ! Geoffroy Roux de Bézieux, nouveau président du Medef, est un adepte d’une ligne dure, prêt à monter au front contre les acquis des travailleurs. On ne parle pas ici d’un débat au sein du mouvement ouvrier sur la stratégie à adopter, et ce alors que les « chefs » syndicaux ont à leur crédit une accumulation de défaites, de la « grève saute-mouton » à la « grève perlée ». Non, il s’agit là d’une annonce sans équivoque : les dirigeants syndicaux entendent passer une alliance avec les pires ennemis de la classe ouvrière, et ce pour la simple et unique raison mise en avant : celle, pour les partenaires sociaux qui se sentent flouer, de renouer avec une forme de « dialogue social » avec le gouvernement.

Pour se faire entendre dans les ministères, à défaut d’utiliser la rue, les organisations syndicales sont ainsi prêtes à s’allier avec le Medef pour peser davantage. Elle a bon dos la « démocratie sociale » ! une trahison d’autant plus grave dans le contexte actuel. En effet, la grève historique des cheminots n’est pas seulement la plus longue grève de l’histoire de la SNCF, mais aussi la confirmation de l’ouverture d’un nouveau cycle de lutte des classes ouvert avec la loi travail en 2016. Durant cette première année de mandat d’Emmanuel Macron, différents secteurs se sont mis en lutte et sont prêts, dès la rentrée à prendre leur revanche. Au lieu de préparer les luttes, les confédérations syndicales ont littéralement décidé de lier leurs mains à celles du patronat… qui seul aura l’oreille du gouvernement.

Si les classes dirigeantes ont bien quelques intérêts à passer cette alliance avec les organisations ouvrières, cette décision d’un « front unique syndicat/patronat » est un véritable coup de poignard dans le dos de l’ensemble des travailleurs et de la jeunesse. Cette trahison n’est pas anodine ou anecdotique, mais qualitativement incomparable avec les plus « traditionnelles » manœuvre pour contenir la colère dans le cadre du « dialogue social ». Pas sûr qu’une telle alliance, et ce alors que les congrès de Force Ouvrière ou de la CFDT ont montrés des signes de mécontentement au sein des militants, soit acceptable pour la base des différentes confédérations et, plus largement, à l’ensemble des travailleurs.


      
  
  
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