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Rétro 2017

Après six mois au pouvoir, Macron plus que jamais un « président-bonaparte » des riches

En cette fin d’année 2017, l’heure est à la rétrospective. Nous republions ci-dessous un article, paru le 14 novembre dernier, et dressant un bilan des 6 premiers mois de Macron à l’Élysée.

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Il y a tout juste 6 mois, le mandat d’Emmanuel Macron débutait avec une cérémonie d’investiture faisant l’apologie de la monarchie présidentielle. Un premier événement symbolique qui annonçait la couleur. Affirmer son autorité tout en lançant les grandes réformes promises à des classes dirigeantes qui, si elles étaient évidemment en accord avec le programme de l’ex-banquier, restaient en partie réservées sur les marges de manœuvres réelles de Macron dans un contexte d’effondrement du bipartisme à la française.

Très vite, Emmanuel Macron a vu chuter sa cote de popularité, et ce malgré sa politique, dans la lignée du tournant bonapartiste entamé par François Hollande, visant à exalter la figure du « chef de guerre », comme le 14 juillet dernier aux cotés de Donald Trump. Sur le plan intérieur, Macron a poursuivi la politique de militarisation de l’espace public, de dérive autoritaire et sécuritaire avec pour point d’orgue l’entérinement de l’état d’urgence dans le droit commun. La manœuvre est assez simple : affirmer son autorité sur le plan international et guerrier pour tenter de remédier à un souci majeur du début de mandat de Macron : l’étroitesse de la base sociale du président, qu’il était indispensable de compenser pour pouvoir lancer les grandes batailles autour du code du travail. Sur le plan interne, il s’agit bien entendu avant tout d’élargir et de faire rentrer dans le cadre du droit commun les dispositions de l’état d’urgence oh combien efficace pour réprimer toute résistance sur le terrain de la lutte des classes, comme l’a démontré le mouvement contre la loi travail en 2016.

« Président des riches », Macron n’a pas tardé à se mettre en route, détricotant le code du travail à coups d’ordonnances sans que les centrales syndicales ne mettent en œuvre un plan de bataille à la hauteur de l’attaque. Pourtant, la « détestation » de Macron ne cesse de grimper dans les classes populaires, alors que la réforme de l’ISF apparaît comme symbolique d’une politique ultra libérale et pro patronale.

De fait, les 6 premiers mois de présidence Macron ont été marqués par une victoire sur le terrain des ordonnances, événement qui permet aujourd’hui au président de gagner du crédit auprès de fractions entières des classes dominantes. Toutefois, et c’est une donnée importante, le premier ministre Édouard Philippe ne joue absolument pas le rôle qui incombe à sa position en régime de V° République, à savoir celui de fusible en cas de mobilisation importante. C’est bel et bien la figure de Macron, le « président des riches » qui affiche un mépris de classe très largement perçu par les travailleurs et les classes populaires, qui cristallise la colère. Les 6 premiers mois du quinquennat n’ont pas permis à Macron d’avancer sur ce terrain, et le président peine à se constituer une base sociale dans des secteurs plus populaires, tandis que l’agenda des réformes est rempli. Si la tactique « d’enchaînement » des attaques porte pour l’heure ses fruits, reste à savoir jusqu’à quand cela sera possible, tandis que certains dirigeants de centrales syndicales, véritable pilier gauche de la politique macroniste, ont été sérieusement remis en cause lors de l’épisode des ordonnances. Si Macron a globalement réussi son baptême du feu, il y a fort à parier que les 4 ans et demi à venir connaîtront tôt ou tard de sérieuses secousses sur le terrain de la lutte des classes.


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