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ArcelorMittal. Malgré 12 cas de contamination, la direction tente d’imposer la reprise du travail

Après avoir annoncé l’arrêt de la production le 18 mars après plusieurs cas, la direction du site de Florange tente d’imposer la reprise du travail. Au programme : coups de pression, décharge sur les chefs d’équipe avec des mesures de protection largement insuffisantes.

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Alors qu’un droit d’alerte pour danger grave et imminent (DGI) a été déposé par la CGT, et sans attendre l’avis de l’inspecteur du travail, la direction d’Arcelor-Mittal tente de faire reprendre la production sur le site métallurgique, arrêtée depuis le 18 mars dernier. Une décision criminelle dans le contexte où le nombre de salariés contaminés est désormais de 12, pour une activité qui n’a rien d’essentielle dans la période.

« Moi c’est simple, la boîte d’intérim m’a dit que si je ne reprenais pas mon poste samedi, mon contrat ne serait pas renouvelé » : les propos de cet intérimaire sur le site de Florange sont rapportés par la rédaction France 3 Grand Est. Ils montrent la pression qu’est en train d’exercer la direction du groupe en coulisses sur les travailleurs les plus précaires pour reprendre le travail, malgré une opposition quasiment unanime chez les salariés. Dans certains secteurs, ces salariés précaires comptent pour 50% de la main d’œuvre.

Dès le 24 mars 2020, sans même attendre la réunion du CSE avec les syndicats, la direction a mis en place un plan pour faire reprendre progressivement la production. Elle s’appuie sur cela sur un document de douze volets, appelé « Mode Opératoire : mesures pour limiter les expositions au coronavirus pour le personnel », qui définit de nouvelles normes de travail pour soi-disant garantir la sécurité des salariés. Sauf que les mesures et les moyens pour se protéger risquent d’être dérisoires. Surtout, la direction considère que ce sont les « chefs de poste qui sont responsables de son application ». En d’autres termes, la direction cherche à se décharger de sa responsabilité si de nouveaux contaminés, voire des morts, venaient à être déplorés, ce qui est plus que probable étant donné que le site a fermé il y a seulement une semaine, c’est-à-dire moins de temps que la durée d’incubation et qu’aucun test ne compte être pratiqué.

Comble de l’histoire, si l’on en croit certains salariés, le redémarrage de la production depuis mercredi ne se ferait que de manière très progressive. Une situation liée pour partie aux refus de certains salariés de reprendre le travail malgré les pressions… mais surtout à la faiblesse du carnet de commandes. Une situation qui fait dire à un salarié de l’usine : « avant on avait peur, maintenant en plus on a la rage de voir qu’on est de la chair à canon pour notre direction ».

Face à l’attitude de la direction de Florange, les syndicats qui se sont exprimés contre la reprise du travail –autant côté CGT et CFDT- doivent organiser un plan de bataille. C’est la vie de milliers d’ouvriers qui est en jeu, et au-delà, le maintien des chaînes de contamination qui menacent l’ensemble de la société, à commencer par les familles des travailleurs.

Le cas d’Arcelor Mittal vient illustrer une fois de plus l’irresponsabilité et l’attitude criminelle des grands capitalistes et du gouvernement. Alors que l’épidémie continue de faire des ravages, et menace de faire des millions de morts, tout en conseillant de « rester chez soi », ceux-ci continuent à imposer un travail non-essentiel à des millions de salariés uniquement pour garantir leurs profits. Dans le même temps, les soignants manquent de masques et d’appareils respiratoires pour sauver des vies. Il est urgent d’imposer l’arrêt du travail non-essentiel et la reconversion des industries qui peuvent l’être au service de la résolution de cette grave crise sanitaire.

Crédits photo : RadioFrance / Magali Fichter


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