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Justice et vérité !

Argenteuil. Nuit de révolte après le décès de Sabri 18 ans, mort à moto après avoir croisé la BAC

Suite à de nombreuses nuits de révoltes dans les quartiers, la mort de Sabri 18ans, des suites d'un accident de moto après avoir croisé une voiture de la BAC a secoué la ville d'Argenteuil. Une nouvelle vague de colère contre les violences policières sur fond de crise sanitaire.

Olive Ruton

18 mai 2020

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Capture d’écran Le Parisien

Ce dimanche soir, la ville d’Argenteuil a été secouée d’émeutes, faisant suite à de nombreuses nuits de révoltes dans les banlieues et quartiers populaires depuis le début du confinement et la mise en place de l’état d’urgence sanitaire. Ainsi, après Villeneuve-la-Garenne, Fontenay-sous-Bois, Saint-Ouen, Aulnay-sous-Bois, Villepinte, Neuilly-sur-Marne ou encore des quartiers de Toulouse, c’est à Argenteuil que des révoltes contre les violences policières éclatent.

Et si la ville a connu la nuit dernière des mouvements de révoltes, qui ont qui ont agité la soirée d’abris-bus ou de poubelles brûlés, d’explosions, ou de barricades elles aussi en feu, le tout sous un déploiement important des « forces de l’ordre » et gaz lacrymogènes, c’est suite à la mort de Sabri, 18 ans qui s’est tué à moto. Selon des témoins de la scène, cette mort serait le fait de la voiture de la Bac, qui a croisé le jeune homme. Comme on peut le lire dans le Huffpost, « Un témoin qui ne s’est identifié que par son prénom, Abou, a ainsi affirmé que “le pare-chocs de la voiture de la police a été percuté. On lui a fait peur, c’est pour ça qu’il est monté sur le trottoir, on lui a barré la route”, selon ce jeune homme qui affirme qu’il se trouvait plus bas dans la rue au moment de l’accident. ». Une implication de la police également soutenue par des proches de Sabri, qui soulignent la passion du jeune homme pour la mécanique et sa conduite toujours exemplaire.

Le parquet a été saisi pour une enquête, et c’est sans surprise que ce lundi un premier verdict tombe : la piste du choc avec la voiture de police est immédiatement écartée. De plus, « les premières constatations confirment à ce stade l’absence de poursuite de la moto par les policiers ». Ainsi, le parquet écarte d’emblée l’hypothèse de l’implication policière, abondant dans le sens de l’hypothèse de la mauvaise conduite, de plus sans port du casque, largement suggérée par les grands médias ou encore le maire Républicain de la ville, Georges Morthon, dont le tweet tient à rappeler que « la pratique inconsciente de la moto (…) met en danger des vies. »

Pour les habitants des quartiers populaires, qui ont vu se multiplier les cas de violences policières depuis le début de la crise, et avec eux les blessés et morts de ces violences, cette mort a ainsi déclenché une nouvelle vague de révolte contre les « forces de l’ordre ».

Qu’il y ait eut ou non collision, et surtout que l’on parvienne ou non à le prouver, n’enlève en rien le fort probable lien entre la mort de Sabri et la présence de cette voiture de la BAC, croisée quelques secondes avant l’accident qui causera sa mort. Et ce, que ce soit par un choc contre celle-ci, par le fait que la voiture lui ait volontairement coupé la route, ou encore par une intimidation de la part des « forces de l’ordre » qui aurait fait perdre le contrôle du véhicule au jeune homme, comme le suggèrent les hypothèses posées par les différents témoins ou proches.

Et pour faire éclater la vérité, aucune confiance en la justice n’est possible, comme l’illustre le combat de la famille d’Adama Traoré, qui en plus de n’avoir toujours pas obtenu justice et vérité, est victime de l’acharnement de celle-ci. Seule la mobilisation et l’auto-organisation pourront nous permettre, pour Sabri et toutes les victimes des violences policières, d’obtenir justice et de nous défendre dans un moment de crise ou la répression s’intensifie et multiplie ses victimes.


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