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Lutte contre la fermeture du site de production

Argentine. Nouvel appel à la mobilisation des PepsiCo

En lutte contre la fermeture de leur usine de Florida (Buenos Aires), en banlieue Nord de la capitale argentine, depuis fin juin, les travailleuses et les travailleurs de Pepsico ont décidé de lancer une nouvelle journée de mobilisation, jeudi 3 août, pour maintenir la pression et dénoncer également la passivité cégétiste qui continue à maintenir une trêve avec le gouvernement de droite alors que les plans sociaux se multiplient en Argentine.

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Devant les principaux médias du pays et depuis le siège de la CTA (la seconde confédération syndicale après la CGT) de la capitale, les travailleuses et travailleurs en lutte de PepsiCo ont lancé, mardi, un nouvel appel à la mobilisation. Une nouvelle manifestation aura lieu jeudi 3 août devant le ministère du Travail, pour dénoncer le plan de licenciement des 600 ouvriers et le caractère absolument illégal, reconnu comme tel, de la fermeture du site par la multinationale états-unienne, n°2 du secteur alimentaire au niveau mondial.

Après la résistance qu’ils ont opposée aux forces de police lors de leur expulsion de l’usine qu’ils occupaient, la lutte des travailleurs licenciés de PepsiCo continue à polariser la situation politique du pays et met en lumière la collusion totale entre le patronat argentin, les multinationales et le gouvernement de droite, qui couvre les plans de licenciements qui se multiplient en Argentine. Après avoir été expulsés de leur usine, les travailleurs en lutte ont donc choisi d’occuper la Place du Congrès, pour visibiliser leur combat. C’est là que s’organise le quartier général de la lutte et où s’organisent, tous les jours, plusieurs activités de solidarité, comme des concerts, des rencontres avec des organisations politiques et LGBTI, des séminaires ouverts tenus par des intellectuels de renom tels que les historiensAlejandro Schneider, Hernán Camarero et Alicia Rojo, spécialistes de l’histoire du mouvement ouvrier argentin, ou encore avec le philosophe Darío Sztajnszrajber, mardi.

C’est la raison également pour laquelle la mobilisation de jeudi aura comme point de rendez-vous le Congrès, à la fois pour exiger que la tente de résistance puisse se maintenir et éviter toute nouvelle expulsion, mais aussi pour appuyer le projet de loi présenté par la députée (PTS) du Front de Gauche et des Travailleurs, Nathalia González Seligra, visant à exproprier PepsiCo-Argentine. « Nous allons appuyer ce projet de loi, a souligné Camilo Mones, délégué des ouvriers en lutte. C’est inconcevable qu’une usine qui produit des aliments [PepsiCo-snacks Florida produisant, notamment, des chips] ne ferme, alors que l’on pourrait produire à prix compétitif pour les dizaines de milliers de personnes qui en ont besoin », et ce d’autant plus que selon un récent rapport officiel argentin, 5,6 millions d’enfants, soit 1 sur 3, vit sous le seuil de pauvreté, dont 1,3 millions en situation d’indigence, à savoir d’urgence alimentaire.

Les travailleurs en lutte ont remercié également au cours de cette conférence de presse les ouvriers de Madygraff (industrie graphique), usine autogérée par les travailleurs et qui a fait un don de 10.000 affiches pour populariser le combat des PepsiCo ainsi que leur campagne de boycott des produits de la multinationale. Aux côtés des représentants des travailleurs en lutte, plusieurs secteurs oppositionnels à la bureaucratie syndicale étaient présents, tels que des membres de la CTA des travailleurs et de la CTA autonome, du syndicat de la fonction publique (ATE), des travailleurs de l’éducation de la province de Buenos Aires (Suteba), des télécoms (Foetra) et des équipes syndicales combatives des usines du secteur agroalimentaire de la banlieue de Buenos Aires comme Coca-Cola ou encore Kraft-Pacheco et Kraft-Victoria. Dans le sillage de la grande mobilisation du 18 juillet dernier, rendez-vous a donc été donné pour jeudi, à 9h, devant le ministère du Travail, en plein centre de la capitale.


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