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« Nous irons jusqu'au bout »

Au dépôt Ratp de Pleyel : « S’ils croient qu’on va reprendre le volant à coup de bâton, ils se trompent »

Depuis le 5 décembre, la mobilisation se poursuit sur le dépôt de bus ratp de Pleyel. Chaque jour la reconduction de la grève est portée par la base. Celle-ci est déterminée à ne rien se laisser imposer par les directions syndicales ; encore moins par la pression hiérarchique qui tente à tout prix de briser le mouvement. Si le mot d’ordre est clair : « retrait pur et simple de la réforme », il faut maintenant tenir et s’organiser. Dans ce dépôt, le chiffre des grévistes est encore à la hausse et plafonne en moyenne autour de 80%. Pour beaucoup, cette grève est la première et l’impatience gronde.

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Crédit photo : O Phil des contrastes

Mercredi 18 décembre à partir de 4h45, comme depuis de nombreux matins maintenant, les grévistes et leurs soutiens, étudiant.e.s, enseignant.e.s, salarié.e.s de la mairie, ont été accueilli.e.s par une cinquantaine de gendarmes présent.e.s pour assurer la sortie des bus. Les grévistes dénoncent la détermination de la direction de la Ratp, qui coûte que coûte, veut casser la grève et les démoraliser. La veille, elle a préféré la sortie de quelque bus, qui par ailleurs est une aberration économique, au prix d’une répression féroce de la police. Dans un contexte où un machiniste et une étudiante ont subi une garde à vue prolongée et plusieurs autres sont blessés, les grévistes réaffirment leur détermination, ils déclarent « s’ils croient qu’on va reprendre le volant à coup de bâton, ils se trompent, nous irons jusqu’au bout. Notre détermination est intacte ». Pour ces derniers, le gouvernement et les patrons expriment leur peur par le niveau de répression qu’ils déploient. On voit bien là une intensification du rapport de force.

Tandis que les grévistes prennent conscience de leur pouvoir de blocage ; le gouvernement sait les potentialités du mouvement social en cours et tente d’y mettre fin au plus vite. Les racines du mouvement sont plus profondes que le projet de réforme des retraites et cela se ressent dans les prises de paroles chaque matin. Les grévistes le répètent : « ce qu’il se passe aujourd’hui concerne tout le monde, au delà de la réforme des retraites, c’est la destruction de tout un système social qui se joue ». Les personnes présentes le réaffirment, la solidarité inter générationnelle n’est pas négociable : « on ne se bat plus pour nous, on se bat pour nos enfants et pour les jeunes qui sont là ». Plus largement, les salarié.e.s parlent avec la rage de toute l’expérience de l’arrivée des politiques de management du secteur privé à la Ratp : multiplicité des contrats et des conditions, harcèlement et répression des militants syndicalistes, cloisonnement des services, isolement des salariés, licenciement des plus âgés en incapacité sans possibilité de reclassement, politique du moindre coût qui met en danger les usagers et travailleur.se.s. Tous ces éléments montrent bien le caractère politique de cette grève.

De plus, une gréviste de la mairie de St-Denis venue en soutien rappelle un contexte inédit notamment parce que le 5 décembre a été précédé quelques semaines plus tôt d’une manifestation massive contre les violences faites aux femmes le 23 novembre. Pour elle, cette démonstration de force est symptomatique du malaise généralisé qu’il existe dans la société dont un symptôme fort est la condition des femmes.

Dans ce contexte chaque jour les liens de solidarité se tissent entre les secteurs. Les machinistes sont prêts à venir soutenir les centaines d’éboueurs en grève dont le mouvement est invisibilisé car la mairie de Paris a recours à des prestataires privés. Après les piquets du matin, tandis que certain.e.s partent appeler des collègues non grévistes à rejoindre le mouvement, d’autres se retrouvent à l’assemblée générale du 93, où divers secteurs tentent de s’organiser, les professeur.e.s en majorité, mais également les employé.e.s de la mairie et les hospitaliers. Pour tous, il s’agit maintenant d’élargir la grève à d’autres secteurs et notamment le secteur privé. Il s’agit également d’interpeller partout : les usagers, les parents d’élèves.

Enfin, les grévistes sont également conscient.e.s que la victoire ne tombera pas du ciel. Demain, iels iront acheter un sapin de noël qu’iels installeront sur les piquets pour montrer symboliquement qu’il n’y aura pas de trêve et qu’iels seront présents sur les piquets tant qu’il le faudra.

Soutenez la mobilisation contre la réforme des retraites, soutenez les grévistes de la RATP du dépôt Pleyel en finançant la caisse de grève !

Lien de la cagnotte en ligne : https://www.lepotsolidaire.fr/pot/xk3gcnv1


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