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Comité d'accueil... animé

Au festival d’Annecy, Hollande n’aime pas le orange...

Nicolas-Marie SANTONJA Le festival d’Annecy, c’est le rassemblement international du cinéma d’animation, ses producteurs, ses financiers, ses étudiants, et tous ses travailleurs. S’y mêlent tous les savoir-faire du métier et tout l’enthousiasme d’un secteur en plein essor (les recettes du film Les Minions, du studio français-américain Illumination/McGuff ont atteints les dizaines de millions). Mais cette prospérité n’est pas toute rose et Hollande voit orange lorsqu’elle s’accompagne de nouvelles réformes contestées. C’est donc au festival qu’ont aujourd’hui manifesté quelques centaines d’étudiants et de professionnels conscients de l’avenir qui leur est proposé.

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L’échelon junior au cœur de la lutte : précariser les jeunes, une solution à la mode ?

Le syndicat des producteurs (SPFA) a proposé cette année une refonte conséquente de la Convention Collective qui régule actuellement le travail dans le cinéma d’animation. Sous le prétexte d’en finir avec les pratiques illégales liées notamment aux employés ayant le statut d’assistant, mais aussi de s’adapter aux réalités des nouvelles pratiques liées à l’animation 3D ; ils ont revu l’ensemble des statuts et ont créé le système d’échelon, qui comprend l’« échelon junior ». Mais cet échelon junior, moins bien payé, mieux exploité et constituant l’unique porte d’entrée à la professionnalisation pour les étudiants qui sortent des écoles d’animation, ne passe pas.

Ce statut junior est une réponse des studios français aux nouveaux enjeux financiers internationaux et aux récentes perspectives de sous-traitance des grands studios américains en France. C’est à nouveau la précarité au nom de la compétitivité, mettant directement à mal les conditions de vie des plus jeunes travailleurs.

Ci-dessous, le communiqué suite aux évènements de ce jeudi, journée de visite de François Hollande au festival d’Annecy.

Communiqué des professionnels et des étudiants mobilisés d’Annecy

François Hollande n’aime pas le orange ?

Afin d’exprimer leur refus de la baisse des salaires minima qu’impliquerait la création d’un échelon “junior” dans la convention collective, des professionnels et des étudiants de l’animation ont lancé l’opération "tous en orange" à l’occasion du Festival International d’Animation d’Annecy. Accessoires, T-shirt ou brassard orange, tout était bon pour signifier leur unité contre cette baisse des minimas salariaux, programmée par le SPFA -le Syndicat des Producteurs de Film d’Animation.

Cette action pourtant pacifique et bon enfant, semble avoir provoqué une certaine nervosité à la préfecture d’Annecy et dans les services de sécurité et de communication de François Hollande, dont la venue au MIFA (Marché du Film d’Animation) était programmée pour aujourd’hui.

Ainsi toutes les personnes munies d’un signe orange se sont vues refuser l’entrée au MIFA et confisquer leurs accréditations. Confiscation étendue par la suite à tout détenteur d’un badge “orange” (étudiant) quand bien même ceux-ci n’étaient pas impliqués dans cette mobilisation. Le prétexte invoqué étant qu’ils seraient venus “manifester contre le président”. Nombre d’entre eux venaient surtout pour des rendez-vous professionnels dans l’enceinte du MIFA.

La volonté d’associer l’image du président de la République à la réussite de l’animation française, s’est donc faîte au détriment de ceux-là même qui la fabriquent.

Avec ces confiscations arbitraires et disproportionnées qui portent manifestement atteinte à la liberté d’expression et de manifestation, c’est aussi la question de la restitution des badges confisqués qui est posée.

La lutte orange : après les sans dents, les sans badges

S’est ensuivi, le soir même, une manifestation au cœur de la grande salle du festival d’Annecy, alors qu’une foule attendait de pouvoir assister à la projection de Comme des bêtes. Les slogans : « Abus légalisé – Juniors précarisés » ou encore « SPFA, arrête ton cinéma », sous le regard conciliant du personnel du festival d’Annecy et sous une pluie de tracts transformés pour l’occasion en avions de papier, objets prisés du public habitué. Un temps fut même accordé à une jeune étudiante pour pouvoir exposer la situation et les revendications au grand public.

En ce moment-même, le SPFA est toujours à la recherche des signatures des autres syndicats des travailleurs du cinéma d’animation.


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