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2 ans de lutte, et maintenant ?

"Aujourd’hui, il y a un espace pour construire un parti révolutionnaire" Daniela Cobet sur RP & QG

Ce mardi avait lieu un live inédit diffusé sur Révolution Permanente et Quartier Général, « Deux ans de lutte, et maintenant ? » qui réunissait de nombreux invités de divers horizons politiques, pour discuter bilan et stratégie. Daniela Cobet, membre de la direction du NPA et Révolution Permanente, est intervenue sur la nécessité de la construction d’une grande organisation révolutionnaire pour incarner la radicalité qui s’est exprimée dans les derniers mouvements.

2 décembre 2020

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À l’occasion du live exceptionnel diffusé ce mardi sur Quartier Général et Révolution Permanente, « Deux ans de lutte, et maintenant ? », de nombreux invités de divers horizons politiques étaient au rendez-vous donné par Aude Lancelin et Anasse Kazib sur deux plateaux. Après une première partie sur le bilan de deux années riches en mouvement social et lutte des classes, le deuxième plateau est composé de différents dirigeants politiques, du NPA, de Lutte Ouvrière, La France Insoumise, militants antiracistes... pour discuter sur quelle réflexion stratégique pour "l’après".

Membre de la Direction du NPA et de Révolution Permanente, Daniela Cobet est intervenue sur plusieurs points, d’abord en débat avec Eric Coquerel de La France Insoumise sur la stratégie "par les urnes" et critique sa politique qui « a le défaut de mettre le centre de gravité sur le terrain électoral et institutionnel ». Dans la même lignée, elle débat avec Stathis Kouvelakis sur la politique de Syriza en Grève : "La victoire de Tsipras contradictoirement était une forme de canalisation institutionnelle de la colère qui s’est exprimée dans les rues. C’est-à-dire que les travailleurs avaient l’espoir d’obtenir par les urnes ce qu’ils n’ont pas réussi à obtenir par la rue. Et ça c’est un risque qu’il puisse y avoir une forme de passivisation du mouvement en disant de toutes façons maintenant on a élu notre candidat et on attend qu’il fasse ce pour quoi on l’a élu."

À partir de la situation actuelle, ouverte par une séquence quasi ininterrompue de lutte des classes depuis 2016 en France, elle pose la nécessité urgente d’une organisation révolutionnaire qui puisse être à la hauteur des explosions sociales à venir :

"La crise révolutionnaire dépend peu de nous. L’arrivée, la politisation, la rentrée en scène des masses laborieuses d’un pays, c’est un processus relativement spontané. Mais ce qu’on sait, d’après l’Histoire récente, c’est que le nombre de processus révolutionnaires et je pense notamment à l’Espagne des années 30, qui ont été perdus, parce qu’il a manqué à un moment donné d’une direction suffisamment intransigeante, trempée, préparée, claire sur ses objectifs, et avec une assise sociale dans les secteurs fondamentaux de la société, c’est un nombre très important et avec des conséquences extrêmement graves."

C’est soit eux soit nous : la gravité de la situation impose une radicalité de projet révolutionnaire

Dans un contexte d’un monde en crises, où les offensives patronales s’enchaînent avec la complicité du gouvernement, c’est une catastrophe sociale qui se profile pour notre camp social. Daniela Cobet pose la nécessité d’incarner la radicalité qui s’exprime depuis plusieurs années dans les mouvements successifs en un véritable projet pour abolir le capitalisme.

"Force est de constater que vu la radicalité qu’il y a et qui est en train de s’exprimer, et surtout l’ampleur de la crise, il va y avoir un massacre de l’emploi dans notre camp social. En quelque sorte, c’est soit eux soit nous. C’est un combat pour lequel vont se jouer des vies de familles ouvrières etc, tout au long d’une série d’années. Donc la gravité de la situation, elle impose d’une certaine façon une radicalité de projet. Cette radicalité elle est en train d’émerger, dans les différents mouvements dont on est en train de parler. [...] Mais je suis d’accord avec la préoccupation de Badiou quand il dit, si cette radicalité reste dans le mouvementisme, s’il ne s’incarne pas dans un projet de transformation sociale, il y a une limite."

Le parti révolutionnaire : convertir une crise révolutionnaire en révolution victorieuse

Face à ces grands processus auxquels nous assistons aujourd’hui en France et dans le monde, la gauche qui se réclame révolutionnaire ne doit pas s’en tenir là. Aujourd’hui il y a nécessité à construire un projet de parti révolutionnaire et communiste en positif, pour incarner la radicalité qui s’est exprimée ces dernières années, à l’heure où vont s’ouvrir de nouvelles explosions sociales.

"Et le problème, c’est que si on considère que le parti, est malgré tout un outil fondamental et très important quand il s’agit de convertir une crise révolutionnaire en révolution victorieuse, force est de constater qu’aujourd’hui, l’extrême gauche est en deçà ou la gauche révolutionnaire est en deçà de ce qu’il faudrait.

Je pense qu’aujourd’hui il y a un espace pour construire un parti révolutionnaire et communiste qui soit capable d’attirer non pas des millions parce qu’on est pas dans une situation révolutionnaire, mais peut-être quelques dizaines de milliers de travailleurs, jeunes, de militants des quartiers populaires, d’anciens Gilets Jaunes qui sont en recherche de radicalité, en recherche de projet.

Donc on ne peut pas se contenter, ni LO, ni le NPA, de ce que nous sommes aujourd’hui et peut-être qu’il va falloir à un moment donne que et LO, et le NPA et des militants de l’antiracisme politique, et des Gilets Jaunes, et des camarades dans d’autres organisations et d’autres projets mais qui sont pour une transformation révolutionnaire de la société et pour abolir le capitalisme on discute sérieusement, non seulement de ce qu’on fait ensemble dans les luttes, mais y compris comment on peut, avec toutes les libertés de tendance, de désaccords qu’il peut y avoir entre nous, peut-être envisager, la construction d’une grande organisation révolutionnaire qui ne soit pas marginale mais qui soit véritablement en mesure de peser sur les événements au moment où cette crise énorme qu’on est en train de vivre va donner lieu à des explosions sociales et des possibilités révolutionnaires."

Vous pouvez retrouver le débat en entier sur Youtube et Facebook de Révolution Permanente : la première partie sur Bilan des luttes et la deuxième sur Réflexion Stratégique


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