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Aujourd’hui sur les blocages, demain sur les piquets : pourquoi les étudiants doivent rejoindre le mouvement contre les retraites !

Après des actions de blocage réussies, et de premières étincelles, pourquoi la jeunesse à tout intérêt à se joindre au mouvement qui a commencé depuis le 5 décembre contre la réforme des retraites ?

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Ce matin, de nombreux centres universitaires étaient bloqués par les étudiants pour protester contre la tenue des partiels, parmi eux : la Sorbonne, Michelet, Clignancourt, Malesherbes (Paris IV) mais aussi Nanterre. Alors que les présidences des facultés n’ont donné aucune solution aux étudiants demandant l’annulation des partiels, dans un contexte de grève générale où de nombreux étudiants auront des difficultés à pouvoir s’y rendre et où les facultés sont restées fermées (ou inaccessibles) tout le mois de décembre, les étudiants ont décidé de se mobiliser. Mais, derrière ces actions, résidait également la volonté de soutenir les grévistes qui luttent depuis plus de trente jours, contre le projet de réforme des retraites du gouvernement. Aujourd’hui, après ces premières réussites, les étudiants et la jeunesse en général à tout intérêt à rejoindre ce mouvement, et à aller retrouver les grévistes sur leurs piquets !

Des actions de blocage des partiels

Les directions des universités ont choisi leur camp et, après avoir fermé les centres pour empêcher toute mobilisation de la jeunesse, souhaitait les rouvrir pour faire passer les partiels. Jean-François Balaudé, président de la faculté de Nanterre, a ainsi proposé que les étudiants habitant trop loin dorment dans le gymnase du centre pour pouvoir composer. Mais, malgré le jusqu’au boutisme des différentes présidences, certains partiels ont été annulés grâce aux blocages ce matin, avec notamment une annulation complète pour le mois de janvier à Paris IV. Des Assemblées générales se sont également tenues sur la place de la Sorbonne et à Nanterre et des motions de soutien à la grève ont été votées. Au-delà de simples actions syndicalistes vouées à empêcher les inégalités entre les étudiants, il s’agissait de marquer un premier acte de soutien des étudiants en direction de la grève.

Mais la mobilisation étudiante a encore de grandes difficultés à partir, entravée par la répression administrative, comme à Bordeaux où la faculté de la Victoire, occupée pendant le mois de décembre, ne rouvrira pas à la rentrée mais aussi par la pression scolaire et les illusions méritocratiques. Un discours bien rodé pour cadenasser la jeunesse et lui faire croire que seule la réussite individuelle pourrait lui permettre de s’en sortir. D’autant plus qu’avec les différentes mesures sélectives mises en place la situation s’est empirée, tout est fait pour empêcher un réveil des jeunes. Pourtant, certains étudiants ont rejoint les manifestations, bloqué des bus, soutenu des caisses de grève, etc. Aujourd’hui, ils ont tout intérêt à se joindre massivement aux prochaines actions et à la grève historique qui est en cours.

Généraliser la grève

En effet, après un mois de grève et alors que les grévistes ont réussi à tenir malgré les fêtes, sans se laisser faire par les directions syndicales qui appelaient soit à négocier, soit à des dates de mobilisations bien trop lointaines, le mouvement a grand besoin d’un nouveau souffle. Les professeurs ainsi que les raffineurs pourraient bien se joindre à la bataille en cette rentrée et après ces premières braises chez les étudiants la question se pose de ce que va choisir de faire la jeunesse.

Alors que l’opinion publique reste massivement favorable au mouvement, le gouvernement mise sur une guerre d’usure pour épuiser les grévistes et négocie secteur par secteur pour empêcher le renforcement des rangs de la grève. Après les scandales Delevoye ou Black Rock, la réforme semble pourtant canaliser de nombreuses colères et il s’agirait qu’elles s’agrègent toutes au combat pour lui permettre d’obtenir une victoire. Désormais, le gouvernement mise sur sa base droitière mais même celle-ci semble désavouer un projet, désormais vide de contenu et complètement illisible.

En décembre, quelques lycées avaient été bloqués pour revendiquer le soutien aux grévistes et la suppression des réformes sélectives (Parcoursup et réforme du Bac) qui ont été mises en place par le gouvernement. Mais la jeunesse reste très à l’arrière garde, malgré la colère réelle qui existe chez de nombreux jeunes. Malgré tout, elle a été présente massivement dans les rues en mai dernier pour le climat ou en novembre contre les violences faites aux femmes et semble, elle aussi, vouloir un autre avenir que celui qu’on lui propose.

Précarité, chômage : quel avenir pour la jeunesse ?

En ce début d’année, ce sont pourtant les jeunes qui ont été au centre des préoccupations après l’immolation d’un étudiant lyonnais devant son CROUS pour dénoncer sa situation de grande précarité. Une situation qui s’est révélée ne pas être un cas isolé, de nombreux étudiants témoignant de leurs difficultés à survivre avec le peu d’aides qui leur sont offertes, obligés pour la moitié d’entre de se salarier à côté de leurs études, pour d’autres de vivre dans des logements insalubres, de sauter des repas et de ne pas se soigner. Une situation bien triste pour la jeunesse étudiante mais qui ne s’arrête pas à elle, alors que 20% des jeunes sont au chômage et que toute une partie de la jeunesse se situe aujourd’hui dans la case du « ni…ni » : ni étudiante, ni salariée, et n’a que de minces perspectives devant elle.

Chez les plus jeunes, la colère augmente face à une société qui ne leur offre que la misère, et jusqu’au bout de leur vie avec la réforme des retraites, et au caractère oppresseur. Entre islamophobie, violences faites aux femmes, destruction de la planète et contre-réformes néolibérales, il y a de quoi se demander de quoi sera fait l’avenir. Mais, malgré la chaleur des braises, un mouvement réel de la jeunesse a du mal à partir, pourtant il y a des choses à revendiquer : un salaire étudiant, l’expropriation des logements vides ou encore les transports gratuits.

Les étudiants aux côtés des travailleurs contre le gouvernement

En septembre, les jeunes mobilisés pour le climat avaient rejoint les gilets jaunes pour une manifestation commune, sous le signe de « Changeons le système, pas le climat » et de premiers embryons de jonction se font entre la jeunesse mobilisée et les travailleurs sur les piquets. Contre les faux semblants de Marlène Schiappa sur les questions féministes, Vidal sur la précarité, ou Macron sur l’écologie et contre un gouvernement qui n’a répondu que par la répression aux demandes de la population et aux actions de la jeunesse, il s’agit pour la jeunesse de se mettre aux côtés des travailleurs pour, avec eux, le faire tomber.

De fait, le combat qui s’est ouvert à la RATP et à la SNCF depuis le 5 décembre est bien loin d’être seulement celui contre une simple réforme et constitue un outil important pour revendiquer bien plus. Les grévistes ne se battent plus seulement pour leurs retraites, ils ont décidé de mener un combat pour l’avenir de leurs enfants, contre la destruction des acquis sociaux et pour une société plus juste. Ce sont eux les plus aptes à bloquer l’économie car ils la font tourner et constituent un secteur stratégique pour aller jusqu’à la victoire. Aujourd’hui, les soutenir c’est se donner la possibilité de faire reculer le gouvernement et d’obtenir un rapport de force important pour gagner sur nos autres revendications ! Au Chili, en Algérie, au Liban et dans de nombreux pays du monde la jeunesse s’est levée, en France, le réveil est plus tardif mais il peut encore se faire, et cela doit être autour du combat mené par les travailleurs depuis le 5 décembre !


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