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Tous ensemble, au même moment

Aux côtés et avec les cheminots, les éboueurs et les pilotes d’Air France seront en grève le 3 avril

Du haut de la planète Jupiter, Macron y croyait dur comme fer. Il suffisait d’attaquer le statut des nouveaux embauchés puis de sortir la rengaine des « privilégiés » pour gagner l’opinion publique et isoler les cheminots du reste du monde du travail. Pourtant, il semble que tout ne se déroule pas comme prévu pour le « dieu des dieux ». Après un premier camouflet ce 22 mars, sur fond de réactivation des luttes étudiantes, et de grève à Air France, un nouveau secteur entre dans la bagarre avec les cheminots, les travailleurs de la collecte et traitement des déchets avec un appel à une grève nationale illimitée à partir du 3 avril.

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Attaque après attaque, Macron comptait sur un enchaînement des coups pour étourdir l’ennemi afin de lui imposer une première défaite de taille. Défaire les cheminots pour effacer le spectre de 1995 vise en définitive à faire un saut dans ses attaques, avec, entre autre, la casse du système de retraite. Cependant, la mobilisation réussie ce 22 mars a démontré, si cela était nécessaire, que le monde du travail et la jeunesse ne sont pas prêts à se laisser endormir et sont prêts au combat. Effectivement, cette première journée de mobilisation du 22 mars a été un premier tour de chauffe, notamment pour les cheminots, avec une présence massive et en grève, malgré le seul préavis déposé par Sud-Rail, puis par l’UNSA. En un certain sens, cette journée de grève et de manifestation, la plus massive depuis le début du quinquennat Macron, a permis de réchauffer les esprits et a permis de montrer que Jupiter a, certes, les pleins pouvoir mais n’est pas invincible, et loin de là. Malgré ces pleins pouvoirs, il est en train de dévoiler ses faiblesses, comme l’illustre les derniers chiffres de popularité de Macron, publiés le lendemain du 22 mars, au plus bas niveau depuis le début quinquennat.

Ainsi, c’est sur fond de colère profonde, avec une base sociale qui s’effrite de plus en plus, que Macron compte infliger une défaite aux cheminots, et derrière à l’ensemble du monde du travail. Face à cette offensive globale d’un Jupiter qui pourrait s’avérer être aux pieds d’argiles, il y a bien une fenêtre de tir pour une riposte générale. D’autant que les raisons de la colère ne manquent pas. D’abord les ordonnances travail et ses plans de licenciements low cost, les conditions terribles de travail des employés dans les maisons de retraites et de soins, les attaques contre les fonctionnaires sur la journée de carence, le gel du point d’indice, les réformes dans l’Education, la mobilisation étudiante contre la Loi Vidal qui se réactive, notamment contre la répression, les attaques contre les retraités. Face à Macron qui est notre ennemi commun, il ne s’agit pas de « concerter », ni même de « négocier » comme l’affirment ouvertement les directions syndicales, y compris la CGT, mais il d’opposer une stratégie consciente et préparée pour commencer à faire converger autour d’une bataille commune contre Macron et ses contre-réformes.

C’est en ce sens que vont l’appel à une grève illimitée de la CGT du secteur de la collecte et du traitement des déchets à partir du 3 avril, date qui coïncide avec le début de la grève des syndicats de la SNCF, ou de l’intersyndicale d’Air France qui appelle à deux jours supplémentaires de grève, les 3 et 7 avril, en plus de celle du 30 mars, pour réclamer une hausse de salaires, face à la répression syndicale contre les militants combatifs comme c’est le cas de Gaël Quirante dont le licenciement a été autorisé par la ministre du Travail, ou encore la réactivation des luttes étudiantes notamment face à la répression, qu’elle soit de la police ou de l’extrême droite. L’ensemble de ces foyers de lutte sont des points d’appui qu’il s’agit d’organiser en une lutte commune, notamment au travers d’Assemblées Générales et de ses déclinaisons comme les AG interprofessionnelles ou des comités de grève, en œuvrant à construire des outils comme des caisses de grève pour donner aux travailleurs les moyens de prendre en main leur grève, et d’imposer leur stratégie, par la pression à la base, aux directions syndicales. En somme, c’est la seule façon de voir le vent tourner.

Crédits photos : Dominique Faget - AFP


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