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Nouvelles révélations

Benalla a négocié deux contrats russes... de 2,2 millions d’euros

Alors que Matignon a provoqué il y a quelques jours la perquisition des locaux de Médiapart, ce dernier a publié ce lundi, au grand dam de l’exécutif, de nouveaux éléments dans l’affaire Benalla et les contrats russes.

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L’affaire Benalla qui depuis septembre contribue à la crise au sommet de l’État et à l’effritement du macronisme, n’en a pas fini d’offrir de nouveaux épisodes. Les nouvelles informations publiées par Médiapart concernent cette fois ci l’affaire dite des « contrats russes ». Alors que Benalla le démentait jusque là devant la Commission d’Enquête Sénatoriale, il y a une semaine déjà, Médiapart avait confirmé l’implication de Benalla et Vincent Crase dans la négociation d’un contrat de protection pour l’oligarque russe, proche de Poutine et de la mafia, Iskander Makhmudov. Alors qu’il était encore en poste à Elysée, le proche collaborateur d’Emmanuel Macron, a ainsi directement été en charge de négociations pour mettre en place un contrat de protection pour M. Makhmudov et sa famille avec la société Mars, dont le seul actionnaire n’était autre que Vincent Crase,responsable de la sécurité pour LREM. D’après les témoignages et les documents recueillis par Médiapart, Benalla lui même s’est chargé de mettre en lien le représentant du milliardaire russe, Jean-Louis Hagenauer, et la société de protection Velours à laquelle Mars a sous-traité le contrat, mais a aussi lui même proposé les agents pouvant effectuer le contrat. « Alexandre Benalla a assisté à deux trois rendez-vous sur ce contrat avec M. Crase et nous-mêmes, a déclaré Jean-Maurice Bernard, directeur de Velours, lundi sur BFM TV. M. Benalla a soufflé ou en tout cas connaissait les noms des cinq personnes qui nous ont été imposées par Vincent Crase. » Plusieurs de ces rendez-vous auraient eu lieu au siège de LREM.

Signé en juin 2018, ce premier contrat tombe à l’eau suite à la mise en examen d’Alexandre Benalla et Vincent Crase. La société Velours à qui a été sous-traité le contrat dénonce le contrat par lettre recommandée. Selon les enregistrements et documents possédés par Médiapart, Benalla décide alors de mettre en place une nouvelle société de protection pour que le contrat ne soit pas affecté par leurs déboires judiciaires, la société Mars, liée au contrat, étant au nom Vincent Crase, son seul actionnaire :« pensant mettre le contrat Makhmudov à l’abri des curiosités de la police et de la justice, Alexandre Benalla a participé à la mise sur pied d’une nouvelle société, destinée à être la future récipiendaire de l’argent de l’oligarque » écrit Médiapart.

En octobre une nouvelle société est crée, France Close Protection, officiellement dirigée par Yoann Petit, une des personnes introduites par Benalla dans un premier temps pour exécuter le contrat russe en 2018. Un deuxième contrat pour assurer la protection d’Iskander Makhmudov et sa famille est conclu avec France Close Protection pour un montant cette fois ci de 980 000 euros. Médiapart assure avoir obtenu « de nouveaux documents qui prouvent désormais de manière incontestable que France Close Protection n’est rien d’autre que le nouveau paravent du marché russe de Benalla & Cie avec Iskander Makhmudov. » .

Une enquête pour corruption a été ouverte la semaine dernière par le Parquet national financier la semaine dernière au sujet du premier contrat.

Mais Médiapart dévoile aussi l’existence d’un deuxième contrat de protection pour un autre magnat, le milliardaire russo-azerbaidjanais, Farkhad Akhmedov, qui serait lui aussi un proche du Kremlin. Ce deuxième contrat a été signé lui le 2 décembre 2018, lui aussi pour un montant de 980 000 euros. Quelques jours après la signature du contrat un premier virement de 353 000 euros est versé à France Close Protection. La somme est alors immédiatement transférée sur le compte d’une société domiciliée à Marrakech, dont l’ayant-droit n’est autre qu’Alexandre Benalla.

Alors que l’exécutif tente de reprendre un peu d’oxygène avec son grand débat, l’affaire Benalla, désormais affaire d’Etat, contribue - autant qu’elle l’expose - au délitement de l’appareil d’Etat.


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