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Perquisitionnés et gardés à vue

Besançon. Deux militants arrêtés pour avoir écrit un article contre l’expulsion d’une famille sans-papier

Léo Serge Jeudi dernier, deux camarades libertaires ont été perquisitionnés et emmenés en garde à vue vers 9h du matin, par la police judiciaire qui a pris leurs ordinateurs, disques durs et téléphones. Des terroristes ? Non, simplement deux militants ayant osé soutenir une famille sans papier et s'opposer à la préfecture du Doubs. Le motif donné est "injures et diffamation par voie de presse" envers le secrétaire général de la préfecture Jean-Philippe Setbon, à travers des articles dont tous les auteur-es ne sont pas identifié-es.

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« Jeudi 6 octobre, la police judiciaire est venue à mon domicile m’annoncer une perquisition de l’appartement et mon placement en garde à vue pour « injures et diffamation par voie de presse ». Ils embarquent mon portable et mes ordinateurs, fouillent mes livres et brochures… Je me retrouve en cellule, on viendra m’interroger plusieurs fois, relever mes empreintes... », explique l’un des gardés-à-vue, sur son blog « Le libertaire bisontin ».

Les camarades sont sortis après une dizaine d’heures de garde-à-vue. Leurs ordinateurs leur ont été rendus. Ils ne savent pas s’ils doivent s’attendre à des suites judiciaires. Ce "coup de pression", est une tentative visant deux personnes très impliquées dans le soutien aux sans papiers et à travers elles tout le mouvement de soutien aux exilé-es. Le texte incriminé, publié sur "Le libertaire bisontin", traitait le secrétaire général de la préfecture de "pervers narcissique" et "d’Iznogoud", entre autres. Il expliquait surtout comment toute une famille avec des enfants scolarisés et pour certains en bas âge a été arrêtée, menottée et déportée par avions au Kosovo. Le témoignage de la grande sœur, collégienne, était particulièrement touchant.

« Ils ne supportent probablement pas le fait qu’ils ne puissent plus faire la basse besogne, à savoir enfermer/assigner à résidence/expulser les demandeurs d’asile du département du Doubs, de manière discrète et parfois illégale. Ils ne supportent probablement pas que nous mettions en lumière leurs agissements, que plusieurs centaines de personnes se mobilisent lors des différents rassemblements que nous organisons, que la solidarité se mettent en place autour des réfugié-es, ils ne supportent sûrement pas, que pour une fois, des individus d’horizons tellement différents arrivent à travailler ensemble pour une même cause. Tout ça leur reste en travers de la gorge, alors il fallait qu’ils jouent la seule carte qu’ils connaissent : l’intimidation, la répression.
Qu’ils sachent ces expulseurs : nous continuons et nous continuerons à lutter contre ces actes, jusqu’à ce que Justice soient faîtes pour toutes/tous les damné-es de cette terre ! Peu importe le temps que cela prendra », poursuit le billet.

Ce genre de rafle se déroule en effet partout en France. Partout on les dénonce et on organise des manifestations. A Besançon, la manifestation et l’article dénonçant cette chasse aux enfants et aux familles ont déclenché une répression accrue et presque insensée, signe de la fébrilité, de l’impunité et de la droitisation constante de l’appareil d’Etat. Un nouvel acte de violence étatique, qui vient renforcer l’idée que la défense des droits démocratiques de base doit être assumée de façon unitaire par le mouvement ouvrier, ses partis, ses organisations syndicales, pour contre-attaquer collectivement.


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