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Gouvernement criminel

Bilan Covid. Selon Le Monde, des milliers de morts auraient pu être évités, le gouvernement est responsable

Selon les calculs du journal Le Monde, les décisions du gouvernement autour de la troisième vague auraient causé : « Plus de 14 000 décès, près de 112 000 hospitalisations, dont 28 000 en réanimation, et environ 160 000 cas de Covid-19 long supplémentaires »

Antoine Bordas

18 juin 2021

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Crédit photo : JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP

Si les voyants de la dynamique pandémique sont actuellement relativement verts en France, la gestion de la dernière séquence pose sérieusement question. En effet, dans une étude réalisée par Le Monde, des estimations sur le coût humain causé par les mesures gouvernementales pointent une responsabilité criminelle de ce dernier.

«  Plus de 14 000 décès, près de 112 000 hospitalisations, dont 28 000 en réanimation, et environ 160 000 cas de Covid-19 long supplémentaires  », voilà le bilan proposé par l’équipe mené par Le Monde accompagné par un épidémiologiste. Sans détailler la méthode, l’étude propose cette estimation, jugé « tout à fait vraisemblable  » par des spécialistes, en étudiant les projections dans le cas où les mesures préconisées par de nombreux scientifiques auraient été appliquées dès le début d’année. On parle notamment du choix, contraire aux avis de la communauté scientifiques, de repousser la prise de mesures urgentes au moment de la montée du variant anglais notamment.

Si le gouvernement estime aujourd’hui avoir fait les meilleurs choix et n’avoir rien à se reprocher, on ne peut que douter de cette autosatisfaction. Sans se laisser adoucir par la diminution des restrictions actuelles, il faut voir qu’en plus de l’étude proposé ici par Le Monde, c’est un bilan sans intransigeance que l’on doit attribuer à ce gouvernement. En effet, depuis le début de la crise sanitaire, c’est une succession à la fois d’incompétence, mais surtout de choix politique correspondant à des intérêts contraires à la majorité de la population que nous constatons. On n’oublie par le scandale des stocks de masques dilapidé, les problèmes d’organisations autour des centres de tests, du manque de lits, ou encore plus récemment la gestion catastrophique des vaccins. Autant de problème lié à la recherche constante d’économie et à la casse des services publiques qui réduisent les capacités de réponses lors de ce type de pandémie. Il faut ajouter à cela les priorités politique qui ont été claires tout au long de cette séquence de crises sanitaires et économiques : maintenir à flot l’économie, celle qui profite toujours aux mêmes. Que ce soit l’obligation de la poursuite du travail ‘non-essentiel’ lors des pics de l’épidémie, le maintien des écoles ouvertes ou les milliards versés aux grandes entreprises, et en dernière instance le refuse de confiner, l’enjeu a toujours été le même pour le gouvernement, accompagner le patronat pour qu’il poursuive son enrichissement.

Les questionnements ouverts par l’article du Monde sont plus que légitimes, le bilan humain étant catastrophique. Il faut néanmoins ne pas oublier qu’un confinement plus tôt dans l’année, n’aurait pas non plus été de meilleur augure, dans le sens où les choix du gouvernement se sont toujours situés dans des teintes d’autoritarisme, souvent au pied du mur face à un système de santé saturé, les décisions et la répression les accompagnant ne pouvant jamais être totalement cautionnés. Pourtant il existait bien sûr des solutions, pour appréhender autrement la séquence que nous avons traversé. Si devant une montée incontrôlable de l’épidémie des formes de confinement ne sont certainement pas évitables, la manière dont les mesures sont mises peuvent aller dans le sens de la population et non contre celle-ci. De manière immédiate, des réquisitions et reconversions industrielles auraient évidemment permis des réponses à la hauteur, plutôt que cette logique de marché et de concurrence, qui mène à des retards, des pénuries et des privilèges. Ces résolutions s’opposent de fait à la défense jusqu’au bout du patronat par le gouvernement et ne pourraient être appliquées que par un rapport de force de l’ensemble des travailleurs et travailleuses. Si l’on ne veut pas revivre des périodes comme celle-ci, ce sont ces questions que l’on doit clairement se poser et mettre à l’ordre du jour la mise en place d’un plan de bataille pour ne pas subir en plus de cela les conséquences de la crise économique en cours.


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