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Blanquer : Balance ton voisin ?

Blâmer les parents à défaut de les convaincre. La dernière méthode Blanquer !

Mardi matin, invité sur la matinale TV de LCI, Blanquer, face à l'échec cuisant du retour à l’école, a appelé les parents à renvoyer les enfants à l’école, demandant à chacun d’encourager en ce sens les parents qui ne le font pas. Un nouvel aveu d’impuissance du ministre de l’éducation nationale …

Simon Derrerof

27 mai 2020

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Face à une gestion catastrophique du déconfinement, où seulement 25% des enfants sont retournés à l’école, et seulement 2 sur 10 en île de France, révélant la perte de confiance absolue du gouvernement auprès de parents ne pensant pas les conditions sanitaires réunies pour renvoyer les enfants à l’école, Jean- Michel a appelé les parents d’élèves à reremplir les classes du primaire. Ce matin, sur la matinale TV de LCI, le ministre a réaffirmé le « besoin » des enfants de retourner à l’école. Face à la défiance de parents, provoqué par une gestion de la crise et un déconfinement catastrophique, sans moyen sanitaire à la hauteur et sans dépistage massif, Blanquer a affirmé : « Je leur réponds : envoyez vos enfants à l’école, il faut le faire. [...] C’est bon pour eux. Ce sont les premiers à le dire. » Et à n’en pas douter l’école, est en effet une bonne chose pour les enfants, comment dire le contraire ? Mais face à l’absence de visibilité sur l’évolution de la pandémie, au peu de garanties mises en place pour la réouverture et à une gestion catastrophique du gouvernement de la situation sanitaire depuis le début, une méfiance sans précédent c’est installé, qui n’a rien à voir avec une irresponsabilité de la part des parents comme cherche à le faire penser Blanquer.

Mais comme celui-ci semble à court d’argument pour convaincre il va alors jusqu’à encourager tout un chacun à mettre la pression sur les parents qui n’aurait pas encore renvoyé leurs enfants à l’école :« Vous avez un voisin qui peut-être n’envoie pas son enfant à l’école, dites-lui que c’est bon pour l’enfant d’aller à l’école. Sauf pour raison particulière, de santé par exemple ». Aujourd’hui tous les moyens sont bons pour tenter de sauver l’énorme échec de la politique du gouvernement de reprise des cours, dès lors le gouvernement n’hésite même plus à encourager la pression sociale sur ceux qui refusent de mettre en danger la vie de leurs enfants et de leurs proches.

Le fiasco du déconfinement dans les écoles :

Depuis le 11 mai et le déconfinement des écoles, des dizaines d’écoles ont déjà refermé leurs portes, repoussé la reprise et parfois ont même continué à ouvrir alors que des cas étaient identifiés. De nombreux cas avérés ou suspectés ont également été découverts parmi les enseignants, élèves et personnels. De plus, des collèges aussi ont également décidé de reporter leur rentrée, comme c’est le cas à Vienne ou à René-Bernier, à proximité de Nantes, venant encore renforcer l’indéniable impression de fiasco pour le ministère de l’Education Nationale.

Devant l’échec de son déconfinement scolaire, Jean-Michel Blanquer n’a cessé d’écumer les plateaux télés pour tenter de convaincre, autour d’une communication hasardeuse, les parents de renvoyer les enfants à l’école. Il a par exemple affirmé :« les conséquences de ne pas aller à l’école sont beaucoup plus graves. Il y a beaucoup de médecins qui ont dit qu’il était moins dangereux d’aller à l’école que de rester à la maison. Nos enfants ne doivent pas être les victimes collatérales des mesures sanitaires » ou étant bien le seul à trouver dans la fermeture des écoles :« c’est d’abord l’illustration du fait que nous sommes stricts. C’est tout simplement de la prudence à chaque fois et l’application du protocole sanitaire strict ».

[https://www.facebook.com/2354255278165219/posts/2793298924260850/]

Derrière ces nombreuses communications pour le moins risquées et aventureuses, se cache un ministère et un ministre mis particulièrement sous pression, après une continuité pédagogique intenable et une réouverture à marche forcée, sans tests, ni préparation sanitaire suffisante. A cinq semaines des grandes vacances, la plupart des élèves ne sont pas retournés et ne retourneront pas à l’école. Une reprise dont aujourd’hui tout le monde s’accorde à dire, qu’elle n’était pas en mesure d’assurer la sécurité des personnels et élèves, sans campagnes de tests massive, et faite dans la précipitation. Et en effet pour le ministre largement désavoué durant ces dernières semaines, il s’agit avant tout de garder la face et de tenir le cap jusqu’aux vacances en communiquant sur le bien fondé d’une réouverture au doigt mouillé.

Ainsi, les déclarations du ministre ce mardi matin, sont à lire à travers le prisme de l’énorme fiasco qu’est le déconfinement made in Blanquer. Tout est donc fait pour tenter de renvoyer les enfants à l’école et maintenir les apparences, entre appel à la délation, culpabilisation et pressurisation « Vous avez un voisin qui peut-être n’envoie pas son enfant à l’école, dites-lui que c’est bon pour l’enfant d’aller à l’école. Sauf pour raison particulière, de santé par exemple ». Le peu d’enfants présents dans les classes, démontre la perte de crédibilité profonde envers les injonctions du ministre de l’éducation. Alors que celui-ci poursuit son entreprise de communication sur la gestion de la crise, il s’agit désormais d’exiger avant de renvoyer massivement les enfants en cours, des dépistages, des garanties sanitaires établies ensemble par les parents d’élèves et personnels de l’éducation nationale, seuls à même de décider ce qui va dans l’intérêt de tous.


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