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Premier raté ?

Blanquer fait sa rentrée : évaluer (et punir) à « l’école de la confiance »

Pour Jean-Michel Blanquer, qui promet d’élargir l’évaluation de rentrée au CE1 et à la seconde après celle du CP l’année dernière, le premier « crash test » a été pour le moins raté. Lors de sa conférence de presse inaugurale de rentrée, c’est moins le slogan de « l’école de la confiance », ânonné à plusieurs reprises, que celle de l’évaluation permanente qui a marqué les journalistes.

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Image : capture d’écran de la conférence de presse du 29 aout 2018 de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education Nationale

Fidèle à lui-même, Jean-Michel Blanquer a voulu donner l’impression que tout était réglé comme sur du papier à musique. Sans entrer dans les détails techniques, il a égrené les transformations de la rentrée et les réformes à venir. Certes, il y a bien de « l’approfondissement et de la continuité », selon les mots du ministre, pour cette rentrée. La « méthode Blanquer » de saupoudrage de mesures destinées à renforcer les moyens dans l’éducation prioritaire – dédoublement d’une partie des classes de CE1 de REP+, renforcement de l’opération « devoirs faits » au collège, et nouveauté, « classe chorale » au collège – méthode qui avait si bien marché pour faire oublier la dureté de la réforme du lycée et les coupes budgétaires l’année dernière, a été remise au goût du jour pour cette rentrée 2018. Mais après les déboires de Parcoursup et les inquiétudes concernant la réforme du lycée, l’effet de la poudre de perlimpinpin s’est quelque peu dissipé.

Au cœur de ce qui fâche et qui a attisé les questions des journalistes, on trouve la réforme de la formation des enseignants et des ESPE. Le ministre a ainsi déclaré qu’« il y aura une réforme de la formation des professeurs cette année », « qui nécessite d’être dans le concret », sans entrer davantage dans les détails techniques. On connait cependant déjà la tournure des recommandations : baisser le salaire des stagiaires et accroitre leur charge d’enseignement avant l’obtention du concours. Mais sur ce point là comme sur d’autres, c’est le flou artistique entretenu du côté du ministre. De même que pour l’évaluation de rentrée, élargie cette année aux élèves de CE1, de 6ème et de seconde, qui inquiètent les syndicats enseignants. S’agit-il d’une évaluation des élèves pour améliorer leur prise en charge, ou tout simplement un « cadre d’évaluation des établissements » sur laquelle Jean-Michel Blanquer a convenu qu’il allait travailler ? Ou même d’évaluation des enseignants, pour qui le gouvernement veut instaurer la rémunération au « mérite » ? La mise en scène de « l’école de la confiance » a bien un côté anxiogène.

L’assurance du ministre pour égrener les formules a aussi un côté cache-misère. De la réforme du lycée, notamment, dont les programmes viennent d’être décalés à la rentrée 2019, de Parcoursup, bien évidemment et des 25% de bacheliers 2018 qui restent sur le banc de touche. Des 100 000 suppressions de contrats aidés qui ont été annoncées du côté du Budget, et qui touchent de plein fouet les établissements scolaires. En dire le moins possible devant une salle comble aura été son sauf-conduit. A peine lancée, « l’école de la confiance » a surtout un goût de méfiance et de perplexité.


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