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Blanquer : une impopularité révélatrice de l’échec de sa gestion de la crise sanitaire

Après 4 ans au gouvernement, les sondages sont clairs : la cote de popularité de Blanquer a considérablement chuté. Rien d’étonnant lorsque l’on observe la gestion de la crise sanitaire au sein des écoles ou encore ses interventions récentes sur l’islamo-gauchisme et les réunions non-mixtes.

Coline Isabel

9 avril 2021

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Crédits : Zakaria ABDELKAFI/AFP

Dans deux sondages publiés cette semaine, beaucoup de chiffres ressortent pour confirmer une exacerbation du gouvernement actuel et plus particulièrement du ministre de l’Éducation nationale, seulement une semaine après l’annonce de la fermeture des écoles. Fermeture que refusait le ministre, assurant avoir le contrôle sur la situation, tout comme ses confrères et consœurs. À ce jour, 51 % des « Français » disent avoir une « image négative » de Blanquer dans le baromètre Elabe pour « Les Echos » et Radio classique. Une baisse de 2 points sur sa popularité sur un mois et de 4 points sur deux mois, ce qui correspond à la pré-période de la troisième vague et du mécontentement de la population quant au retard considérable pris par le gouvernement sur la prise de mesures face à la crise sanitaire. Blanquer se trouve désormais à la 19ème place (sur 32) du classement des personnalités publiques. Sa cote est particulièrement basse chez l’électorat de gauche (16 % de bonnes opinions, contre 32 % à droite) et 15 % des ouvriers ont une bonne image de lui, contre 27 % des cadres. Le prolétariat étant plus touché par la crise sanitaire et subissant les décisions gouvernementales par tous les côtés, il paraît évident que Blanquer fasse moins d’heureux chez les plus pauvres.

Finalement rien d’étonnant lorsque l’on passe en revue les décisions et la gestion catastrophique de ce dernier concernant la crise sanitaire. La dernière en date : le communiqué mensonger sur les raisons des bugs informatiques rencontrés par le corps enseignant et ses élèves pour se connecter aux ENT et assurer le distanciel. Le ministre, qui déclarait en septembre être « préparé à tout », a dit faire face à des cyberattaques venant de l’étranger, propos démentis par une enquête réalisée par Mediapart. Le ministre, ou bien Jean-Mytho, s’est donc pris une taule de tweets et hashtags demandant sa démission.

Autre annonce venant désespérer le corps enseignant : Macron et Blanquer ont annoncé récemment vouloir rouvrir les écoles le 3 mai mais ont reporté la vaccination des profs. Celle-ci était prévue pour la mi-avril et était urgente étant donné que les écoles donnent naissance à des clusters énormes et que les plus jeunes sont de forts vecteurs de contamination. Mais finalement les enseignants devront attendre la mi-juin en patientant que les personnes les plus vulnérables soient vaccinées. Comme nous l’écrivions récemment  « on voit que le rôle de l’école est celui d’être la garderie du MEDEF afin de permettre aux parents de travailler ou de télétravailler ».

Mais le problème reste le même : sans moyens matériels et financiers fournis, le distanciel restera une catastrophe et les écoles resteront fermées à moins de devenir des clusters dangereux pour les enseignants comme les parents. Blanquer a fait échec sur toute la ligne dans sa stratégie de maintenir fermement ouvertes les écoles tout en déniant la dangerosité de celle-ci. Rappelons que les masques ne sont toujours pas gratuits pour les élèves et que les protocoles émis ne peuvent être respectés avec toute la volonté du monde.

Un mécontentement qui se traduit aussi par une plainte émise par le collectif des Stylos Rouges, qui accuse le ministre de « mise en danger de la vie d’autrui » et de ne « ne pas protéger les personnels en contact avec les enfants » qui répandent le virus très souvent de manière asymptomatique. Blanquer n’est pas le premier ministre à être accusé devant la Cour de justice de la République pour sa gestion de la crise sanitaire, mais ce n’était qu’une question de temps avant que son tour ne vienne.

Malgré le fait que l’explication de cette impopularité s’explique essentiellement pour sa gestion de la crise sanitaire au sein de l’Éducation nationale, nous pouvons tout autant évoquer quelques-uns des autres échecs du ministre qui traduisent la politique offensive et autoritaire du ministre. Rappelons que Jean-Michel Blanquer a mené une campagne contre ce qu’il appelle « l’islamo-gauchisme » autour de la loi contre le séparatisme, et qu’il accuse de fascisme les organisations comme l’UNEF qui organisent des réunions non mixtes pour les personnes racisées.

Tandis que le ministre se réjouit que les élèves aient eu « l’année scolaire la plus normale du monde », des parents d’élèves meurent et les enseignants sont au bord du burn-out. Alors, tout comme le corps enseignant le réclame, Blanquer démission !


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