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Les bombardements français tuent des civils

Bombardements massifs en Syrie. La France coupable de massacres ?

Pendant que l'état d'urgence revêt jour après jour, au nom du « terrorisme », sa véritable signification, pendant qu'il tente de museler toutes les luttes sociales et assigne à résidence les militants, les bombardements continuent en Syrie, mais aussi en Irak, tuant aussi des civils via des frappes dites « chirurgicales »... Femmes et enfants ne sont pas épargnés. Léo Serge et Damien Bernard

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Tous les experts militaires, même les plus liés aux gouvernements, sont forcés de le reconnaître : les frappes aériennes créent toujours des morts chez les civils lorsqu’on bombarde une ville. Même D. Trinquand, ancien chef de la mission militaire de l’ONU, a dû l’admettre sur BFMTV ce jeudi 26 novembre. Il déclarait : « Malheureusement, les frappes chirurgicales sans aucune perte ailleurs n’existent pas. » Ainsi donc, les bombardements français de Raqqa, l’une des capitales de Daech en Syrie, risquent de tuer des femmes, des enfants, des vieillards, des non-combattants. Peut-être est-ce déjà le cas, mais jamais nous n’aurons d’images sanglantes de ces bombardements.

La censure est, de fait, bien présente. Il est donc extrêmement difficile de dénoncer et de condamner ces bombardements qui tuent ou vont tuer des civils, parce qu’aux yeux de nos contemporains européens, les images n’existent pas… C’est comme si ces morts n’avaient pas lieu. Pourtant, à chaque bombardement, ce sont des infrastructures civils, des quartiers d’habitations qui sont bombardés, tout simplement parce qu’ils sont inséparables des infrastructures de Daech, qui sait comment cacher ses combattants, y compris parmi les civils.

La censure actuelle a cependant des limites. N’importe qui avec un téléphone portable peut filmer les conséquences des bombardements français et essayer de les transmettre au monde. Des images insoutenables, conséquences directes des bombardements français, finiront nécessairement sur internet si ces bombardements continuent.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme (ODSH) affirme que le raid français fin septembre contre Daech a tué 12 enfants-soldats. Le ministère de la Défense français s’étonne de telles affirmations. Mais qu’ont-elles d’étonnantes ? Étant l’une des organisations les mieux informées sur la Syrie, l’OSDH, une ONG basée à Londres, dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays, dont les informations sont reprises par de nombreux médias internationaux. Croit-on vraiment que les enfants puissent être par exemple isolés du reste de cette société contrôlée par Daech ? N’y a-t-il pas une recherche constante d’embrigadement de la jeunesse ? Surnommés les « Lionceaux du califat », des enfants-soldats âgés de 14 à 18 ans sont recrutés par l’EI dans les villages alentours pour devenir à terme l’avant-garde des soldats de l’organisation. Les enfants sont parfois recrutés de force, les parents syriens ont rarement le choix et sont contraints d’obéir devant le pouvoir de dissuasion de Daech.

Ce jeudi, l’ODSH vient de publier un nouveau bilan d’un bombardement, sans pouvoir donner la nationalité des avions-bombardiers. Douze civils dont cinq enfants auraient été tués ce jeudi dans des frappes aériennes sur une école dans les environs de Raqqa.

Mais ces tueries ne sont pas les premières, elles s’accélèrent avec l’intensification des bombardements. Elles ne se font pas en notre nom, mais bien au service d’intérêts qui leurs sont propres, au nom d’un gouvernement au service du patronat, qui, sous prétexte de lutter contre le « terrorisme », tente de se repositionner sur l’échiquier géopolitique mondial en larguant ses bombes, dans une fuite en avant guerrière, qui semble être une impasse, y compris du point de vue de l’impérialisme.

Tout en condamnant sans équivoque la barbarie de Daech et de ses attentats, en se solidarisant de ses victimes qui sont nos morts et face à cette barbarie impérialiste, terreau de ces forces ultra réactionnaires, nous devons opposer à leur offensive répressive et liberticide, un programme contre l’État d’urgence, les guerres et le racisme qui s’étendent à travers l’Europe.

Alors que les principales forces impérialistes s’en vont dans une offensive belliqueuse tout azimut, les organisations du mouvement ouvrier, dont l’extrême gauche, doivent se poser la question d’impulser un mouvement de masse contre cette logique guerrière, suivant l’exemple de Londres et de la manifestation de ce samedi « Don’t bomb Syrie », contre l’intervention en préparation du gouvernement Cameron en Syrie.


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