Mercredi 2 mars prochain devait se tenir à Sciences Po Bordeaux une rencontre avec Sasha Yaropolskaya, militante transféministe, co-fondatrice de XY Média et membre du comité de soutien à la campagne d’Anasse Kazib. Une réunion publique que la présidence de Sciences Po Bordeaux a décidé d’interdire ce mercredi.

⚠️LA DIRECTION DE SCIENCES PO BORDEAUX NOUS INTERDIT LA VENUE DE SASHA YAROPOLSKAYA ⚠️
🛑Nous dénonçons fermement cette décision qui vient empêcher une militante transfeministe et cofondatrice de @xymediafr de venir s'exprimer à l'IEP. @yeezlouise @AnasseKazib @RevPermanente pic.twitter.com/IyTRYTW2em

— Révolution Permanente Bordeaux (@RevPermanente33) February 17, 2022

La direction de l’IEP doit se prononcer publiquement prochainement mais elle a d’ores et déjà fait part aux organisateur.trice.s de sa volonté d’interdire l’événement, expliquant vouloir empêcher toute réunion dans l’établissement en lien avec la campagne présidentielle. L’administration de Sciences Po estime faire ainsi le choix de la "neutralité". Pourtant l’interdiction à moins d’une semaine du 8 mars de la conférence d’une militante transféministe, réfugiée politique, sur la place des luttes féministes et LGBTQI+ dans les débats à la présidentielle, est une attaque antidémocratique honteuse.

Pour justifier l’annulation de la venue de Sasha, ils invoquent notamment le blocage de la conférence de Jordan Bardella par la mobilisation inédite de plus de 120 étudiant.e.s. Mais si sa conférence a été annulée c’est grâce à la mobilisation puisque la présidence, elle, l’avait autorisée. Ils cherchent à justifier l’interdiction d’une réunion prévue avec une militante LGBTI, en la mettant au même niveau que le refus des étudiant.e.s de voir l’extrême-droite faire campagne dans l’établissement. On voit finalement se dessiner une volonté de la présidence de sanctionner la mobilisation de la semaine dernière.

La direction de Sciences Po cherche des prétextes de tout les côtés pour légitimer leur attaque anti-démocratique, et dans un discours contradictoire évoque des empêchements administratifs, allant jusqu’à affirmer qu’ils n’étaient pas au courant de cet évènement – qu’ils ont pourtant validé en janvier.

Plus encore, Sciences Po Bordeaux a été l’un des établissements d’où ont émergé les premiers témoignages de la vague #SciencesPorcs, dénonçant non seulement les agressions sexistes et sexuelles répétées dans les grandes écoles, mais aussi la complicité des directions qui ont cherché à faire taire les victimes. Il ne fait aucun doute que cette même direction ne trouve aucun intérêt à voir des discussions féministes qui pourraient remettre ce scandale au cœur du débat. Cette entrave démocratique démontre que la direction continue ainsi de mettre sous silence ces questions et son mépris face aux questions de genre.

La direction de Sciences Po Bordeaux, par son choix se positionne dans la lignée des attaques réactionnaires du gouvernement contre le "wokisme", mais aussi de la surenchère médiatique des discours misogynes, homophobes, transphobes et racistes. Dans un contexte présidentiel où les candidats et leurs soutiens qui défendent les droits des personnes LGBTI dans leur programme sont très largement invisibilisés par les médias, Sciences Po Bordeaux, en interdisant la réunion publique de Sasha Yaropolskaya, empêche de la même manière l’expression de ce discours dans nos lieux d’études.

Ainsi, la décision de l’administration de Sciences Po Bordeaux, d’interdire la venue de Sasha Yaropolskaya, militante transféministe et co-fondatrice de XY Média, est une attaque antidémocratique scandaleuse. Il est nécessaire de dénoncer cette offensive et d’imposer cette conférence !